AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 169 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman déchirant sur l'incompréhension et les non-dits entre deux femmes qui s'aiment , Isa et sa mère veuve depuis peu.
Une fille, autoritaire et manquant d'une certaine sensibilité, qui accueille sa mère chez elle et croie faire son bonheur en ne lui laissant aucune initiative et s'occupant de tout à sa place laissant celle-ci désemparée et se sentant inutile.
Commenter  J’apprécie          917
Magnifique chant mélancolique d'amours blessées !
Vince Szöcs, le père adoré d'Iza, le mari chéri d'Etelka, l'ex beau-père aimé et respecté d'Antal, et même le malade préféré de l'infirmière Lidia, s'éteint en laissant un grand vide, un véritable trou noir. Que vont-ils tous devenir ?
Iza, la fille, est une médecin réputée. Mais elle est si froide, si distante, si matérialiste, si accaparée par son métier. Elle veut venir en aide à sa mère aimée, lui éviter la solitude, l'emmène de son village à Budapest. Mais comment pourrait-elle comprendre, à présent qu'elle est une adulte carapaçonnée contre l'angoisse et la douleur qui la poursuivent depuis l'enfance, une mère plongée dans ses souvenirs doux et amers ? Elle n'a que ces bonnes intentions dont l'enfer est pavé.
La vieille dame, fatiguée, déprimée, voudrait néanmoins continuer à vivre comme elle l'a toujours fait, active et ne pensant qu'au bien-être des autres. A peine a-t-elle conscience de sa propre existence, et sa fille lui propose de ne s'occuper à présent que d'elle, et la décharge de tout. Les deux femmes s'aiment mais ne savent pas se parler.
Autour de ce couple de douleur silencieuse gravite l'ex mari d'Iza, Antal, particulièrement attaché à ses beaux-parents, qui comprend mieux la vieille dame et, dans un élan de tendresse presque vengeur, souhaite la soustraire à sa fille, qu'il a quittée, pour des raisons peu à peu dévoilée.
C'est une histoire très belle et très triste, qui invite chacun à réfléchir sur les relations filiales, sur l'importance des souvenirs et des paroles échangées, sur les silences mortifères entre gens qui pourtant ne se veulent que du bien.
Une superbe lecture.
Commenter  J’apprécie          517
Une belle critique d'une Babeliote et me voilà partie pour une ballade mélancolique en Hongrie !

Triste destin d'une pauvre femme qui assiste à l'agonie de son mari et perd ses repères lorsqu'il disparait. Pour son bien, sa fille vend la maison rurale et l'amène vivre avec elle à Budapest. Mais vouloir le bien des autres et se sacrifier pour eux ne fait pas nécessairement leur bonheur…

Un bon roman, qui a pour cadre la Hongrie, avec les difficultés de la vie au XXe siècle, la pauvreté et les bouleversements sociaux.

Un récit touchant, qui parle de souvenirs, de l'enfance et des amours, des objets qui témoignent du passé.

Un texte intense, qui traite de vieillesse, de raisons de vivre et d'aimer ainsi que de relations familiales pas toujours faciles malgré la force des liens du coeur.

(Merci à Tynn pour la suggestion de lecture !)
Commenter  J’apprécie          466
Les relations mère-fille vues par cette grande dame de la littérature hongroise atteignent un summum de finesse dans l'analyse psychologique et de sensibilité dans le mode de narration .

Les parents d'Iza sont fiers de leur fille : enfant sage et studieuse, elle est devenue un médecin réputé et apprécié de ses pairs et de ses patients et elle a à coeur de les aider financièrement .

Vince, le père , a eu une carrière de juge interrompu après un jugement rendu d'après ses convictions morales mais qui a entrainé sa disgrâce .

Lorsqu'il meurt, sa fille décide que sa mère ne peut pas vivre seule, elle vend la maison et installe la vieille dame dans son appartement de Budapest, estimant que sa mère a maintenant le droit de se reposer de sa vie de labeur et de sacrifices .

La mère, une femme effacée et discrète qui a passé sa vie à s'occuper de sa maisonnée , à gérer astucieusement un budget restreint, pense recréer chez sa fille le milieu auquel elle est habituée mais Iza s'est débarrassée de tout ce qui faisait l'univers de sa mère la laissant désoeuvrée , totalement dépaysée et bientôt dépressive ...

La décision unilatérale sur l'avenir de sa mère démontre l'absence de vrai dialogue entre mère et fille, une prise en charge autoritaire de la part d'Iza en voulant ce qu'elle imagine être le mieux , et estimant qu'en créant une atmosphère douillette , cela rendra sa mère heureuse : c'est là que la réflexion de nos propres actes vis à vis de nos ainés devient sensible : on impose notre vision sans tenir compte de leurs envies  qui sont souvent beaucoup plus simples et finalement c'est une solution égoïste et de facilité d'assurer à nos parents une fin de vie représentative du niveau social auquel les enfants ont pu accéder comme si le confort moderne pouvait remplacer l'affection, la tendresse et tous les petits gestes qui rendent la vie plus supportable pour ces personnes âgées souvent bousculées par les changements auxquels ils n'ont pas aspiré .

Beaucoup de profondeur pour ce roman que j'ai trouvé plus vibrant d'émotion que La Porte qui mettait plus de distance vis à vis du lecteur .
Commenter  J’apprécie          294
GROS COUP DE COEUR 💖
Nous sommes en Hongrie dans les années 1960.
À la mort de son mari,Mme Szöcs : Etelka,est totalement désemparée, incapable de se prendre en charge,c'est sa fille Iza ,médecin chef de l'hôpital, qui va s'occuper de tout .Iza, gère tout: l'enterrement ,la vente de la maison ,le tri des meubles;et sans demander l'avis de sa mère ,l'emmène à Budapest : C'est décidé, sa mère vivra avec elle dans son appartement. Au début, Enelka est reconnaissante et ne sait pas quoi faire pour faire plaisir à sa fille.Son mari aimait tellement Iza qui réussissait dans tout ce qu'elle entreprenait.Avec Iza, tout est cadré, organisé, il n'y a pas de temps mort,pas le temps de refaire sa vie après son divorce ,encore moins pour avoir des enfants,elle se dévoue toute entière à ses patients et à l'hôpital où elle est très respectée.
De l'extérieur,oui,les gens s'extasient sur la bonté d'Iza envers sa pauvre mère .En fait,et on le découvrira au fur et à mesure de notre lecture,Iza est d'une froideur extrême. le devoir ,mais pas l'amour.
Et si Etelka ,au début se fait toute petite ,elle va finir par étouffer dans cet appartement moderne, où tout est froid,où il y a la femme de ménage qui gère ,et Etelka se sent inutile et effrayée dans cette grande ville .Un environnement qu'elle maitrise mal ,de jour en jour entre sa fille et elle ,un fossé se creuse ,un monde les sépare.Son village lui manque.
Tout le roman est basé sur la relation mère /fille,si difficile,et les quelques liens si ténus qui pourraient les rapprocher dans ce contexte,va voir les deux femmes ,s'éloigner inexorablement l'une de l'autre,à tel point qu'Iza honteuse va détester sa mère,qui refuse la modernité de son appartement ,qui vit dans ses souvenirs en restant assise des heures devant la fenêtre, le regard perdu.
Jusqu'au jour où ......
C'est un roman sombre et en même temps lumineux,par la plume de Magda Szabó ,qui sait si bien analyser et décrypter le comportement ,les sentiments de chaque personnage.
Après :" La porte",un deuxième coup de coeur avec ce roman.
Merci au traducteur: Tibor Tardös et à Chantal Philippe et Suzanne Canard pour les corrections.⭐⭐⭐⭐⭐

Commenter  J’apprécie          190
Littérature hongroise.

La quatrième de couverture de la ballade d'Iza m'a attirée. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un roman récent. En réalité ce roman a été publié en 1963. Je n'avais jamais entendu parler de Magda Szabó (1917-2007), qui semble pourtant être une auteure-phare de la littérature hongroise.

Magda Szabó propose un traitement sensible d'un sujet qui nous touche tous, celui de la perte d'un être aimé. L'histoire se déroule en 1960 en Hongrie. Dès les premières pages j'ai ressenti beaucoup d'émotions en découvrant le personnage d'Etelka Szöcs dont le mari Vince est hospitalisé.

Lorsque ce dernier décède, une période de deuil s'ouvre pour la vieille dame. Ce personnage, empreint de dignité, m'est apparu extrêmement touchant. Etelka fait preuve de beaucoup de retenue face au chagrin. Elle ne veut pas se laisser aller et ne montre pas ses émotions. Elle ne veut surtout pas inquiéter sa fille Iza.

La scène où la vieille dame ouvre le tiroir contenant les affaires de son époux est très belle. Etelka est partagée entre l'angoisse de découvrir un terrible secret après quarante-neuf ans de mariage et la sensation de trahir l'autre en fouillant dans son intimité. Les émotions qu'elle traverse sont accompagnées de bribes de souvenirs sur sa jeunesse mais aussi d'éléments concernant la vie de Vince.

Âgée de soixante-quinze ans, la vieille dame appréhende au fond d'elle-même de rester seule. Elle est soulagée lorsque sa fille lui propose de s'installer chez elle à Budapest. Iza envoie sa mère quelques jours dans une station thermale afin qu'elle se repose. Pendant ce temps, elle s'occupe de tout : l'administratif, le tri des affaires, la vente de la maison, le déménagement...

Iza emmène sa mère à Budapest. Madame Szöcs qui n'a pas revu la capitale depuis près d'un demi-siècle est perturbée. L'installation ne se passe pas comme prévu. Il y a une énorme différence entre ce qu'elle imaginait et la manière dont les choses se déroulent. Mais elle ne dit rien et se montre très reconnaissante envers sa fille.

Iza n'a consulté sa mère à aucun moment à propos des décisions à prendre. Elle ne pense pas à mal, elle veut l'épargner. Cela dit, j'ai trouvé son personnage assez froid malgré sa grande générosité et son envie de bien faire. Médecin, Iza a une vie sociale bien remplie et a peu de temps à consacrer à sa mère. de son côté, Etelka est déracinée, infantilisée et n'a plus aucune tâche à remplir. le personnage d'Antal, ex-mari d'Iza, occupe lui aussi une place importante dans le roman.

Il y a beaucoup de douceur dans ce livre. La maladie, le deuil, le tri des affaires et le devenir des objets, les souvenirs, sont évoqués avec beaucoup de justesse. Les silences sont nombreux entre ces personnages. Parfois on se dit que s'ils parlaient les uns aux autres de ce qu'ils ressentent, les choses seraient plus simples. le roman parle aussi des difficultés à vivre ensemble entre deux générations différentes et de la vieillesse. Etelka a le sentiment d'être un poids pour sa fille. C'est un personnage qui n'ose pas s'affirmer. J'ai eu de la peine pour elle.

Un coup de coeur pour ce très beau roman.
Commenter  J’apprécie          180
Un récit attachant et des personnages analysés avec beaucoup de sensibilité sur le thème de la compréhension des parents âgés et des autres en général. le texte est d'une grande qualité, sobre et très touchant. Il suscite une intéressante réflexion sur la nécessaire humilité et l'empathie que suppose le dévouement aux autres . Un roman que je conseille sans réserve.
Commenter  J’apprécie          183
Un livre bouleversant, sur un thème qui interpelle chacun d'entre nous, que l'on soit parent et/ou enfant. A la mort de Vince, son père, Iza prend la décision de ne pas laisser sa mère vieillissante seule et la déménage chez elle à Budapest. Etelka quitte donc sa maison, ses habitudes, ses meubles et objets, ses voisins ainsi que Kapitany, son lapin domestique, compagnon des vieux jours du couple. Déracinée, dépourvue des tâches qui rythmaient son quotidien, sans possibilité de perpétuer son mode de vie (faire le feu, cuisiner à l'économie, repriser les vieux vêtements, etc.), elle ne parvient pas non plus à trouver une juste place dans la vie de sa fille. Quand les modes de vie se rencontrent, c'est bien d'une confrontation dont il est question : citadin contre ruralité, modernité contre tradition, difficultés à concilier des modes de pensées. le roman se situe dans les années soixante, en Hongrie. Il est cependant intemporel et saisissant de questions complexes sur le plan affectif mais aussi sur la façon dont les enfants approchent la vieillesse et la dépendance de leurs parents.
Pour autant, il ne s'agit pas d'un banal conflit des générations et c'est ce qui fait la force terrible de ce roman et sa charge émotionnelle. Iza, médecin reconnu pour ses compétences et son engagement, est un « petit soldat résolu » dont il est difficile de combattre la volonté. Prenant tout en main, sans laisser beaucoup de place aux désirs de l'autre, elle doute peu de la pertinence de ses choix. Sans doute, l'histoire familiale, le contexte politique dans lequel elle a grandi ont influé sur l'inflexibilité de ses postures et son rejet de toute manifestation d'émotion. le quotidien et l'environnement qu'elle propose - offre ? - à sa mère, confortable et dénué de soucis matériels, lui semble un juste retour des choses, après que ses parents aient tout mis en oeuvre pour lui permette d'étudier et de réussir sa vie professionnelle. Autoritaire, elle sait ce qui est bon pour elle, sans jamais la consulter pour aucune décision. Elle n'identifie pas le mal-être de sa mère, qu'elle chérit pourtant, et quand elle le perçoit, la façon dont elle y remédie échoue à soulager Mme Szöcs. L'incompréhension s'installe, de plus en plus pernicieuse, laissant les deux femmes épuisées et douloureuses, progressivement incapables de communiquer. Si le personnage de Mme Szöcs est touchant de désarroi, celui de sa fille est finement ciselé ; les protagonistes qui évoluent auprès d'elle (Antal, son ex-mari et Domokos son nouvel amoureux) contribuent à élaborer un portrait implacable et à faire évoluer le regard et la compréhension du lecteur sur ce qui se joue.
C'est un roman magnifique, j'avais déjà été totalement conquise par La porte, et Magda Szabo un écrivain à découvrir.

Commenter  J’apprécie          170
Mme Szöcs attend que son mari rende son dernier souffle. Que va-t-elle devenir, seule, dans cette grande maison de la campagne hongroise, alors que sa fille, médecin, vit désormais à Budapest ?
Iza, la fille brillante, intelligente et directive s'occupe de tout, absolument de tout dans le moindre détail. Sa mère viendra habiter dans son appartement et la maison sera vendue. Pour couper court au chagrin, Iza décide, dès la fin de l'enterrement, d'envoyer sa mère dans un établissement de thermes afin de s'occuper, seule et sans la consulter, du déménagement de ses affaires.

Nous plongeons au coeur de cette petite famille, y compris l'ex-mari d'Iza, et Magda Szabo décrit admirablement et en profondeur cette totale absence d'empathie qui ressort de la rigidité de cette fille unique tant aimée et admirée.
J'ai beaucoup aimé cette analyse intimiste de ces personnages. C'est également une très belle et très réaliste réflexion sur la douleur de la perte du conjoint, du déracinement, de l'attachement aux objets accumulés durant une vie et surtout de la tristesse de se découvrir désormais inutile.
Un très beau livre sur les difficultés de l'amour maternel et de l'amour filial, qui n'est pas toujours perçu ni donné de la même manière.
Commenter  J’apprécie          152
"... Si même je sacrifiais tous mes biens, et jusqu'à ma vie, pour aider les autres, au point de pouvoir m'en vanter, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien..." Un jour ou l'autre, on peut avoir entendu ou lu l'épître de St-Paul aux Corinthiens, elle paraît avoir été écrite pour Iza.
Par touches successives, subtiles, Magda Szabo - Iza sert de révélateur – dévoile la bouleversante histoire de plusieurs générations et celle, explosive, de la Hongrie des années 20 à 60. Qui est Iza, dont la présence évoque parfois un maléfice. Pourquoi ceux qui croisent sa route se détournent-ils après l'avoir adorée, vénérée. Pourquoi ses parents, aimants et admiratifs, se montrent-ils craintifs devant elle ?
Ce qui est au centre de la Ballade d'Iza, c'est la relation. Or, par sa volonté de contrôle absolu sur elle-même et sur toute situation, Iza s'est coupée de ses émotions. Et par sa volonté de se préserver, de diriger son destin et celui des autres - pour le mieux pense-t-elle - elle s'égare et détruit. Par son courage inflexible, elle annihile celui d'autrui.
Comment en est-elle arrivée à ce stade, elle qui fut une petite fille comme les autres, qui pleurait quand elle avait mal, peur, ou lorsque son père bien-aimé lui chantait les ballades tristes où meurent des jeunes filles en fleur : "Comme neige d'hiver – Blanche et froide, hélas !" Comment est-elle parvenue à ce qui ressemble une insensibilité complète, cela reste quelque peu un mystère, avec des pistes cependant. Ses parents ont perdu un premier enfant, un garçon, et sa mère ne s'est jamais consolée de cette perte. Son père a été démis de ses fonctions de juge pour avoir défendu des manifestants dans les années 20 et sa mère a dû déployer des trésors d'imagination pour maintenir la vie du foyer à la limite de la misère. Mais c'est Iza qui a bataillé et obtenu la réhabilitation de son père, elle qui a aidé sa mère à toute les tâches, sans qu'il ne lui soit jamais rien demandé. Et bien sûr, ce fut une excellente élève boursière, devenue une remarquable rhumatologue. Trois être qui s'aiment, mais mal. Une fille qui s'est épuisée à prendre en charge la vie de ses parents et à fait de son amour filial une coquille vide de sens, devenue une femme incapable de vivre sa propre vie sentimentale.
Le roman de Magda Szabo est d'une extrême sensibilité et en dépit du sujet, grave, sa lecture en est légère, non dénuée d'humour. Une petite musique qui se grave dans le coeur.

Commenter  J’apprécie          111




Lecteurs (376) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1442 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}