J'ai fini ma lecture hier… je suis en manque… du rythme, des chevauchées, des paysages, de l'élan conquérant – je ne suis pourtant pas guerrière pour deux sous…-, de la force de caractère, de l'aplomb mais aussi de la jovialité de ces personnages… vivement qu'arrivent dans ma boite aux lettres les tomes suivants…
Vous l'aurez compris, je me suis laissée complètement bercer et embarquer par la plume fluide, légère et précise de
Michel Subiela qui sait peindre à traits rapides aussi bien des portraits que des paysages et des événements.
J'ai adoré découvrir la côte normande, l'Italie et la Sicile des années 1000 à 1063 en suivant le parcours flamboyant des frères Hauteville qui n'ont peur de rien ni de personne et sont tous aussi malins les uns que les autres pour accomplir leurs désirs : combattre (ou jouer de stratégies diplomatiques) pour obtenir toujours plus de butin et de pouvoir.
Le cadre politique est bien planté : une papauté brinquebalante et en proie à plus d'un paradoxe, un Empire romain-germanique lointain, les Grecs byzantins qui cherchent à se maintenir en place poussés pr le Basileus de Constantinople, les Arabes qui mettent la pression, et au milieu de tout ça, les Normands qui essaient de profiter de la moindre occasion et dissension pour faire leur beurre. de ce fait, on assiste à la cohabitation plus ou moins pacifique des différentes civilisations, aux heurts de pouvoir entre camps ennemis et à l'intérieur des camps amis, aux divers retournements d'alliance.
On suit avec délectation l'accomplissement de chacun de frères (dix frères, issus de deux lits, avec 26 ans d'écart entre « le premier des premiers (fils) » et « le dernier des derniers »), de son enfance à l'âge adulte, aux rapports particuliers qu'ils entretiennent, à commencer par Guillaume dit «
Bras de Fer » qui est parvenu à faire de Normands des ducs de Pouille qui, de là, vont s'approprier toute une partie de l'Italie, jusqu'à Roger qui deviendra Roi de Sicile (mais on termine ce tome avant que la Sicile ne leur soit acquise).
Le récit est rapide, on passe d'une période à l'autre, d'un lieu à l'autre, tout en ayant pourtant l'impression d'avoir assisté à l'essentiel et de garder des images nettes en tête (stratégies militaires, batailles, lieux saints, quelques bluettes et autres passions dévorantes).
Pour encore plus de clarté, des cartes, une généalogie et des biographies rapides des personnages (réels et de fiction) du roman complètent la fin de l'oeuvre.
Voyage immersif, palpitant, instructif et dépaysant dans l'espace et dans le temps : j'adore !