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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un angle original pour ce roman : les années d'occupation vues à travers le prisme du milieu des artistes, et plus particulièrement des auteurs et comédiens rattachés à La Comédie Française. Très bien documenté, il montre toute la complexité et l'ambiguïté de la situation de ces "saltimbanques" exclusivement voués à leur art, soudain obligés de s'éveiller à la politique. On retrouve bien sûr des thèmes souvent abordés dans les romans qui traitent de cette époque : les différences de comportement face aux restrictions imposées aux Juifs, la difficulté de discerner le vrai du faux, les petites mesquineries et les grandes trahisons. Mais on ne peut s'empêcher d'être touché par ces personnages qui, encore moins que les autres, n'étaient absolument pas faits pour la guerre.

Voici donc dix années dans la vie de Bérénice de Lignières. Passionnée de théâtre depuis l'âge de huit ans, elle est admise première au concours d'entrée du Conservatoire en 1934, contre l'avis de ses parents qui la bannissent. Grâce au soutien d'une cliente de son père, elle poursuit son apprentissage dans la classe de Louis Jouvet et entre à la Comédie Française en 1937 sous ce nom de scène. Bérénice ne vit que pour sa passion du théâtre et des grands auteurs classiques, elle apprécie par dessus tout l'esprit de troupe qui règne dans la grande maison et gravite dans un milieu artistique qui l'amène à rencontrer deux hommes qui compteront particulièrement pour elle : Nathan Adelmann, célèbre compositeur juif allemand en exil et Alain Béron, son librettiste, poète et avocat.

Bérénice et Nathan se marient, leurs carrières respectives sont en plein essor lorsque la guerre éclate. Échaudé par son expérience allemande, Nathan choisit de partir pour l'Espagne tandis de Bérénice, aveuglée par son amour de la scène choisit de rester. Sauf que Bérénice de Lignières cache en réalité Bérénice Capel, fille de Moïshe Kapelouchnik réfugié juif de Russie dont le nom sera francisé au moment de sa naturalisation en 1892. Dénoncée, elle sera exclue de la Comédie Française comme tous les acteurs juifs, à la demande des autorités allemandes. Réfugiée chez Alain Béron, sa conscience politique s'éveillera peu à peu l'amenant à passer à l'action autrement que sur une scène de théâtre. Et à comprendre cette phrase longtemps répétée par son père : "Etre juif, ça se porte"

Si les trois principaux protagonistes de cette histoire sont des personnages créés de toutes pièces, ils croisent la route de toutes sortes de gens bien réels. Louis Jouvet, Pierre Dux, Robert Manuel, Jean-Louis Barrault, Madeleine Renaud, Véra Korène ou encore Jacques Copeau l'administrateur de la Comédie Française au moment de l'exclusion des acteurs Juifs. Ce qui fait de ce roman une mine d'information sur ce milieu, autant qu'un hommage émouvant à toutes les victimes de cette terrible époque.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Et encore une trouvaille dans ma boîte surprise, et encore un premier roman !
On croît qu'une lecture aisée et rapide fera une critique simple et facile à pondre… Eh bien non !
Allez, je me lance et commence par la forme, ce qui m'a le plus perturbé finalement. Entre de grands monologues lyriques qui font frissonner et des pages de documentaires historiques sur cette grande maison qu'est la Comédie Française, on trouve un récit somme toute bien rythmé et d'une belle plume. Cette alternance de style donne quand même à l'ensemble une certaine lourdeur qui à mon sens nuit à l'ouvrage. Ainsi une introspection sentimentale et poétique suivie d'une liste des membres sociétaires de l'académie, des comédiens aux grands pontes pour revenir à une écriture plus classique pour narrer l'histoire, ça fait un peu brouillon. L'auteure a peut-être voulu trop en faire en voulant citer tous les membres de cette société bien particulière…
Quant à l'histoire, elle colle à la Grande et même un peu trop car vite le récit documentaire renaît pour décrire la situation du Théâtre à partir de 1939, avec lettres et preuves à l'appui. Ainsi donc, on en apprend beaucoup sur cette période atroce, inhumaine et antisémite que beaucoup ont voulu effacer un peu trop vite des mémoires et qui a sévi aussi dans le monde artistique et littéraire. Rien que d'avoir dépoussiéré ces archives mérite les prix reçus par l'auteure.
Un premier roman plein d'intérêt, une belle plume quand on passe outre les parties documentaires, un personnage principal qu'on aime d'entrée et qu'on ne veut pas perdre trop vite. Une auteure à suivre donc :-)
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Il est intéressant de se plonger dans le monde culturelle en plein trouble de Paris Occupé. Ce roman est bien documenté. C'est plutôt agréable de croiser Louis Jouvet .... Dans cette histoire, il est assez difficile de savoir ce qui est juste. Rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir. Doit-on rester cacher, se soumettre pour le bien de tous, sauver le Monde de la Comédie Française ou Résister....
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Je n'ai probablement pas su apprécier ce roman à sa juste valeur.
Je n'ai pas su entrer à la comédie française avec Bérénice
Je ne suis pas arrivée à la cerner.
Beaucoup de personnes gravitent dans son entourage, des artistes que je connaissais et beaucoup d'autres-trop- que je ne connaissais pas.
Une immersion totale dans le monde du théâtre, sous l'occupation, mais sans émotion pour ma part malgré les événements douloureux qu'il décrit.
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Bérénice est une jeune fille dont la vie est guidée par l'amour de l'art. Poussée par son adulation et sa force de caractère, elle va prendre des décisions décisives pour réaliser ses rêves. Mettant de côté à plusieurs reprises sa vie personnelle, elle va tout mettre en oeuvre pour être sur les planches. Chaque sacrifice lui permet de se rapprocher un peu plus de ses objectifs. Mais tout ça est sans compter avec la guerre 39.45 et les ravages qui vont déferler sur la communauté juive. Les origines de Bérénice vont devenir dès lors son plus gros fardeau.
Isabelle Stibbe nous plonge dans l'atmosphère assez anxiogène de cette période de l'Histoire. La tension mise sur les personnages s'intensifie à l'approche et au début du conflit mondial. Malgré son obstination, Bérénice ne peut que subir son destin, écrit par d'autres. Vivre de sa passion devient alors une impasse. Chaque juif n'est plus le maître de sa destinée.
Le contexte guerrier de ce roman est bien retranscrit, même si je n'ai rien appris de nouveau. Ce que je garderai en mémoire, ce sont les coulisses de la Comédie Française, dont les rouages m'étaient parfaitement étrangers. Je n'ai pas été envoûté par le récit, mais j'ai passé un moment agréable en compagnie du théâtre et de la guerre, qui ne font définitivement pas bon ménage.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Je ne sais pas quelle est votre période historique préférée, mais moi j'aime énormément lire des romans se rapportant à la Seconde Guerre Mondiale. Alors quand en plus, le roman mêle Histoire et tragédie, je suis comblée ! C'est cette promesse qui m'a attiré dans Bérénice 34-44, que j'ai d'ailleurs pu faire signer par l'autrice et discuter un peu avec elle au passage. Si le roman démarrait bien, la fin m'a laissé un peu moins enthousiaste. Décortiquons ça.

Déjà le théâtre tient effectivement une très grande place dans ce roman. Pari tenu. La Comédie-Française devient parfois presque un personnage à part entière, tant Bérénice s'y accroche comme à un membre de sa famille. Celle-ci est tragédienne, pour mon plus grand bonheur car je goûte assez peu la comédie, en revanche j'aime énormément les tragédies classiques. Y sont évoqués de nombreux rôles d'anthologie du répertoire classique tel que Chimène ou Camille vues dans le Cid ou Horace de Corneille ou encore Médée du même auteur. Bérénice est décrite comme une prodige du théâtre, les vers découlant naturellement de sa bouche et je me suis prise à envier son destin de tragédienne adulée, sociétaire de la Comédie Française à seulement 19 ans. Mais le théâtre n'est pas le seul art représenté. Il y a également beaucoup de mentions à l'opéra et à la musique, ce qui ne pouvais que me satisfaire étant donné la passion que je vous à cet art. Bon point donc !

Tout ceci représente la première partie du livre, qui m'a beaucoup plu et à même relancé ma curiosité pour le théâtre ! Malheureusement, la seconde partie du roman m'a bien moins plu. En effet, à partir de l'arrivée de l'Occupation en France, le roman se transforme en une liste d'événements touchant à la politique de la Comédie Française ou à la guerre, et j'y ai trouvé beaucoup de longueurs qui m'ont parfois fait lire certains passages en diagonal. La première partie ne contenait déjà pas beaucoup de dialogue direct, mais la seconde partie en est presque dénuée et ce n'est pas un style d'écriture qui me plait. J'ai parfois perdu de l'intérêt pour les personnages et donc leur sort ne m'a pas touché autant qu'il aurait dû.
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