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4,49

sur 2981 notes
Il m'est difficile de dire ce que je pense de ce livre, parce que je ne sais pas moi même ce que j'en pense.

Au début de ma lecture, je m'y sentais bien, je m'en délectais, je savourais chaque phrase comme un carré d'un très bon chocolat que j'ai très rarement l'occasion de déguster (moi je suis dingue de chocolat, mais j'imagine que vous pouvez remplacer le chocolat, par du thé ou du vin... ou tout autre chose).
Et à force de me délecter tous les jours de ce délicieux carré de chocolat, il n'était plus si rare, je m'habituais certainement à son goût, l'effet de la découverte s'est estompée petit à petit....
Et au fil des jours, a commencé de se développer une impression étrange... pas du dégout.... une sorte d'écoeurement : j'en avais assez mangé de ce chocolat.
Bref, il était temps que la tablette se termine, même si j'étais capable de me rendre compte que le chocolat était toujours aussi bon, et que l'aversion ne venait que de moi.
Et maintenant qu'il n'y a plus de chocolat, j'ai un peu honte de ne pas l'avoir mieux apprécié.... et pourtant je ne me suis pas goinfré : la tablette a duré plus de deux semaines....


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Dommage que pour la notation de ce roman, il n'y ait que 5 étoiles...
Du très grand John Steinbeck, une histoire intemporelle, celles d'hommes qui naissent, vivent, aiment, souffrent et se déchirent...
On suit la famille Trask et Hamilton sur plusieurs décennies et on ne peut que vibrer à ce récit... les personnages sont tous d'horizons divers, et on sent à travers le personnage de Lee la problématique de s'intégrer à une société quand on n'en est pas issu de par sa naissance au risque d'être rejetté par elle et celle dont on est issu... ce qui est hélàs un problème tjrs d'actualité !
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Je m'étais promis depuis longtemps de relire "À l'est d'Éden", un de ces titres dont j'avais quasiment tout oublié, ne gardant que la certitude que sa découverte bouleversa ma vie de lectrice. Voilà qui est fait, avec le double plaisir de retrouvailles à la hauteur de mes espoirs, et de les avoir effectuées en compagnie de Marie-Claude. Étonnant, ce que les lectures laissent en nous… Je n'avais gardé de ce texte pourtant dense, riche en personnages et en événements qu'une seule image, celle d'une femme terrifiante aux mains percluses d'arthrite…

Avant d'en arriver là, j'ai refait connaissance avec l'exubérant et généreux Samuel Hamilton, venu de la verte Irlande pour s'échiner à cultiver une terre sans eau en Californie du Nord. Samuel l'amoureux des livres, à la fois fermier et érudit, robuste et délicat, créateur d'inventions dont il ne sut jamais tirer profit, au grand dam de son épouse Liza, austère presbytérienne sans une once d'humour qui considéra toujours avec mépris les "rêveries" de son mari, et géra avec abnégation, de son infatigable poigne, leur famille de neuf enfants. Drôle de couple, lui rêveur, drôle et progressiste, elle conservatrice, sèche et réaliste, et pourtant une union stable et affectueuse qui fit de leur foyer, malgré les conditions parfois difficiles, un havre solide et animé.

J'ai de nouveau rencontré Cyrus Trask, fermier lui aussi, mais dans le Connecticut, veuf et père de deux garçons, Charles et Adam, demi-frères dont la dualité annonce l'un des fils rouges qui traverseront le récit. Adam est aussi doux et sensible que Charles est brutal et retors. Non pas qu'Adam soit faible, mais la violence lui répugne. Lorsqu'il sera appelé pour se battre contre les indiens, bien que ne faisant jamais preuve de lâcheté, il se débrouillera pour ne tuer aucun homme, du moins volontairement… La préférence du père pour ce fils plus tendre, bien que dissimulée, est cruellement ressentie par Charles, que la jalousie rend violent envers son frère. Adam lui manque pourtant profondément lorsqu'il part à la guerre puis vagabonde sur les routes, réticent à retrouver un foyer où ne vit plus que Charles depuis que Cyrus est parti faire de la politique à Washington. Quelques années plus tard, après des retrouvailles chaotiques, et l'inattendu héritage que leur laisse la mort de leur père, Adam part pour la Californie, où il compte s'installer en compagnie de Cathy, mystérieuse jeune femme qui s'est traînée jusqu'à leur porte après avoir été battue et laissée pour morte plusieurs mois auparavant. La vulnérabilité et la beauté de la victime a éveillé la compassion d'Adam, qui a l'a soignée, et s'en est épris, malgré les réticences de Charles, méfiant face à cette femme dont la beauté lui semble dissimuler malveillance et manipulation. le couple échoue dans la Vallée de Salinas, y acquiert une vaste et fertile propriété. Adam veut bâtir une vie confortable et tranquille, faire de ce nouveau territoire un jardin d'Eden pour sa femme et leur futur enfant. Car Cathy est enceinte…

J'ai, enfin, renoué avec les jumeaux Aron et Caleb, fils d'Adam dont les personnalités et les rapports rappellent étrangement ceux de leur père et d'un oncle qu'ils ne connaîtront jamais, tout comme leur mère, dont on leur a dit qu'elle était morte à leur naissance…

"À l'est d'Éden" déploie ainsi sur trois générations l'histoire de ces hommes et dans une moindre mesure celles des femmes qui les entourent, entrelace leurs secrets, entrechoque leurs désespoirs et leurs courages, fixant les racines de leurs dérisoires et pourtant passionnants destins individuels dans l'universel terreau où prolifèrent la vie et la mort, les rages et les passions, la vieillesse et la maladie…

C'est également l'histoire d'un territoire. Celui, certes, de la californienne Vallée de la Salinas où se déroule la majeure partie du récit, mais aussi celle d'un pays que l'on croit neuf, dont on occulte la genèse, d'une nation bâtie sur un siècle de luttes assassines, de terres conquises par le sang… En cette fin de XIXème siècle, ne reste que la fierté d'avoir défriché un sol souvent hostile, soumis à l'alternance de saisons généreusement pluvieuses, et d'années sèches inspirant la terreur. Après celles des fermiers, hommes forts et braves mais vulnérables, l'arrivée des hommes d'affaires puis des hommes de loi, celle enfin des lieux de culture, de cultes et des maisons closes -ces deux facettes d'un même besoin, celui de l'oubli- ont parachevé l'appropriation et la transformation d'un espace jusqu'alors quasiment nu.

Ma première lecture est un peu lointaine pour que je la compare à cette nouvelle expérience, mais ce dont je suis sûre, c'est que j'ai de nouveau été complètement emballée par le foisonnement et l'intensité tragique de l'intrigue, le destin de ses héros, et même par ce qui a été reproché à John Steinbeck à propos de ce titre, c'est-à-dire la dimension caricaturale de certains des protagonistes, et le manque de subtilité dans le traitement de la principale thématique qui traverse "À l'est d'Éden", cette lutte entre le Bien et le Mal à laquelle renvoie des références bibliques qu'on peut, oui, c'est vrai, trouver trop évidentes, et conférant aux héros une empreinte symbolique susceptible d'amoindrir leur complexité et leur crédibilité. Et en même temps, comme pour démontrer sa capacité à faire aussi dans la nuance, John Steinbeck sème dans son récit des éléments qui viennent compenser l'aspect parfois manichéen de son propos, démontrant ainsi que ce dernier est volontaire, et assumé. Ainsi, il place aux côtés de ses héros les plus "marqués" (l'exemple le plus flagrant en est incontestablement Cathy, ô combien monstrueuse incarnation du Mal) des personnages secondaires qui à l'inverse défient les codes, nous surprennent par leur complexité, tel l'attachant Lee, fidèle homme à tout faire instruit et philosophe. Par ailleurs, en évoquant à quelques reprises un narrateur mystérieux qui se révèle être l'auteur lui-même, petit-fils de Samuel Hamilton (son aïeul du côté maternel), il ancre son récit dans le réel.

Ce symbolisme patent ne m'a personnellement pas gênée, parce qu'il contribue en grande partie à donner au roman son souffle et sa puissance, et parce que la richesse de l'intrigue le rend finalement accessoire.

Un texte qui remue, qui passionne, qui fait frémir… bref, un indispensable !

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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On lit à l'est d'éden comme on boirait une grande pinte de bière ou comme on mangerait une entrecôte massive. On en prend des gros bouts, des grandes gorgées, jusqu'à ce que ça nous fasse mal au ventre. Mais bordel que c'est bon de manger et de boire trop ! Il y a des douleurs plus supportables que d'autres et Steinbeck sait l'écrire mieux que personne.

C'est simple et beau, américain jusqu'au bout des ongles. On ressort de cette longue saga plein de terre et de poussière, tout abasourdi d'un combat entre le bien et le mal où personne ne gagne.
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Je crois toujours que mes coups de coeur sont mûris par le temps, que je ne sais pas forcément qu'ils en sont lorsque je les lis et qu'ils en deviennent quand je me rends compte qu'ils tournent en boucle dans ma tête longtemps après les avoir reposés. Et puis en fait, il en a des comme ça. De ceux qui, au bout de quelques pages à peine, m'obligent à les poser un instant pour me dire « Waouh. C'est un putain de bon bouquin. » J'aimerais être polie, mais parfois ça n'est pas possible.

Steinbeck prend son temps pour poser son ambiance, décrire ses paysages, mais en trois lignes à peine, il donne si bien vie à ses personnages qu'on dirait qu'on les connaît personnellement depuis toujours.

Comme le roman suit deux familles sur plusieurs générations, ça fait un paquet de personnages. On pourrait croire qu'on s'y perdrait, que certains seraient plus développés que d'autres, que deux caractères se ressembleraient trop, qu'on sauterait d'une génération à l'autre sans avoir le temps de s'y attacher. Il n'en est rien.
J'avais un peu d'appréhension au début du livre, parce que les premiers personnages féminins évoqués me semblaient ternes ou méprisables : femmes au foyer bigotes et effacées ou salope psychopathe, le choix me paraissait réducteur. Mais elles sont au fil des pages tout aussi développées que leurs confrères, et on se surprend à avoir autant d'affection pour la sévère Liza que pour Samuel le fantasque, tant pour Olive et Dessie que pour Tom ou Lee... Même pour Cathy, que je n'ai pas réussi à détester.

Chacun est minutieusement ciselé, criant de vérité, attachant. À travers eux se dessine une belle fresque de l'Amérique, d'une époque, d'une tranche sociale, le tout teinté de spiritualité. Mais au final, ce qui est dépeint mot après mot est universel. C'est un magistral portrait de l'humanité.

J'ai également apprécié la mise en abîme de l'auteur qui apparaît comme personnage dans son propre roman, et me demande du coup dans quelle mesure ce dernier est biographique.

J'avais lu plusieurs des œuvres de Steinbeck dans mon enfance et mon adolescence et si mes souvenirs sont flous, je sais que j'avais apprécié mes lectures (sauf le Poney rouge qui m'a traumatisée), même si je pense être passée à côté de beaucoup de leurs qualités. Je voulais donc le redécouvrir avec un œil d'adulte et, tant qu'à faire, avec un roman qui m'était nouveau. Et après ce coup de foudre monstrueux, je sens qu'il va y en avoir d'autres...
Lien : https://minetsbooks.wixsite...
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Un magnifique roman avec pour sujet principal les relations familiales, l'amour, la jalousie. Merveilleux conteur, John Steinbeck nous peint la vallée de la Salinas, en Californie, la famille Hamilton et la famille Trask, de la fin du dix-neuvième siècle jusqu'à la première guerre mondiale. Un bon gros roman au cours duquel on ne s'ennuie pas un instant. Je l'ai savouré.

Outre l'absurdité de la guerre et le racisme, l'auteur nous parle aussi de l'importance d'être soi et de la possibilité de faire ses choix malgré une hérédité qui peut être lourde. Il nous offre une palette de personnages, certains tout en nuances, d'autres nettement moins. Qu'ils soient lumineux ou sombres, torturés ou sans aucun état d'âme, vifs ou apathiques, tous sont attachants et intéressants à suivre dans leur évolution.

Deux personnages m'ont particulièrement plu: Samuel Hamilton le rêveur avec ses inventions et Lee, le sage serviteur chinois.

Une très belle saga qui se déroule sur trois générations, beaucoup d'émotions et une vallée magnifique... Coup de coeur que je vous recommande chaudement.
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Charles et Adam, Caleb et Aaron, (Cain et Abel?), un Samuel plus sage que Dieu, une Kate pire que l'enfer, et Lee, chinois-serviteur-nounou-philosophe et bien d'autres destins, fantastiquement bien racontés, nous font découvrir, à l'aube du siècle passé, la vie de Salinas, petite ville de l'Ouest ainsi que la dure vie des fermiers et illustrent aussi habilement les questions biblico-philosophiques de l'auteur.

Le style fait penser (en mieux) à ces vieux films classiques, travaillé, avec de l'humour (le baptème de l'air d'Olive!) et qui décrit bien les réflexions de chacun.
J'ai été impressionné par la culture de ces fils de 'chasseurs d'indiens' que j'aurais cru beaucoup plus primaires.

Mon premier Steinbeck mais j'en lirai d'autres.
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A l'est d'Eden est l'un de mes livres préférés, l'un des cent que j'emporterais sur la fameuse île déserte où l'on se propose souvent d'exiler les lecteur. Comment, six? Ce ne serait pas cent, mais six? Et puis quoi encore?
Bien, A l'est d'Eden...C'est un grand livre, romantique au meilleur sens du terme, qui met en scène une série de personnages inoubliables
Je ne parlerai pas de l'intrigue, ou juste un peu, pour revenir sur son titre; il est inspiré, ainsi que l'action du livre du Chapitre quatre de la Genèse, un mythe très intéressant, puisqu'il est question entre autres de Kane et Abel, autant dire Caïn et Abel, les deux fils d'Adam. Dans la Bible, Adam et Caîn fout les deux une offrande à Dieu, qui reçoit mieux celle d'Abel, Caïn le tue, et pour cela est exilé par Dieu qui le maudit (le maudit? est-ce si certain?)
Chez Steinbeck, c'est Adam qui prend la place de Dieu, l'offrande d'Aaron est mieux reçue que celle de Kane, qui cependant ne tue pas son frère , et...et finalement les deux fins ne sont pas si différentes, si on lit comme il faut le texte biblique.
En effet que se passe-t-il après l'exil de Caïn? Il va au pays de Nod, à l'est d'Eden (d'où le titre du livre) et là, il prospère; il a de nombreux enfants, c'est le père des pasteurs (il reprend ainsi l'héritage de son frère), des musiciens, des forgerons (il invente donc la métallurgie); on sait qu'il a aussi inventé l'agriculture, et c'est lui qui a fondé la première ville; bref, il est le père de la civilisation. A-t-il été vraiment maudit? D'ailleurs les versets 6 et 7 nous indiquent qu'il peut dominer son pêché; peut-être l'a-t-il fait?
Cependant la civilisation est quand même fondée sur un meurtre; et Lucy, de la vallée d'Olduvaï, longtemps tenue pour le premier ancêtre de l'homme, a probablement été assassinée par l'un de ses congénères
On a dit aussi que le récit du chapitre IV de la Genèse, pouvait être une allégorie de l'affrontement entre les premiers agriculteurs, au début du néolithique, et les derniers cueilleurs.
Pour lever toute équivoque, je ne suis pas fondamentaliste ni créationniste, ni même féru de l'Ancien Testament; il contient cependant des choses intéressantes.
On pourrait relever dans le récit de Steinbeck un certain nombre d'allusions bibliques; à noter que le couple antagoniste Kane-Aaron est précédé chez lui du binôme Adam-Charles, avec lequel il a des traits communs, mais aussi des différences; ce qui complique un peu les choses.
Cependant qui est Cathy? Eve, je ne crois pas, on pourrait songer à Lilith, première épouse d'AdAm selon une légende juive, en réalité un démon femmel qui sera chassé dans le désert; Et on pourrait continuer.
A noter que l'interprétation que donne Steinbeck du mythe de Caïn et Abel n'est pas tout à fait la mienne.
Mais j'arrête là mes élucubrations, espérant ne pas vous avoir ôté l'envie de lire le livre si vous n'avez pas de goût pour les gloses hétérodoxes; ce serait dommage, car il y a beaucoup d'autres choses. Alors n'hésitez pas, en route pour la vallée de Salinas.
Et tant que vous y êtes, n'hésitez pas à voir le fil de Kazan avec James Dean
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Un très grand livre !
Avant la première mondiale, Adam et Charles sont deux frères que tout oppose. Ils sont nés d'un père irascible. Nous suivrons plutôt Adam qui se heurte à une femme mauvaise, élève seul deux enfants qui eux-mêmes se dressent l'un contre l'autre, Caleb et Aaron...Et nous retrouverons Charles...
Grand roman sur la lutte du bien et du mal, sur l'emprise du péché et sur la capacité de l'homme à s'opposer à lui...
En grand romancier, Steinbeck dresse de magnifiques portraits d'hommes, (Adam Trask, Samuel Hamilton, Joe) et de femmes (la cruelle Kate et la solide lIzzie) et s'attache aussi aux portraits d'adolescents menacés par la folie humaine (Caleb, Aaron et Abra)....
Un texte extraordinaire qui ne peut laisser chez celui qui le découvre un mélange de souffrance et de jubilation...
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Tout simplement magnifique. Un roman qui me restera très longtemps en tête de par sa beauté et sa complexité. Je n ai pas saisi toute sa portée, clairement mais c est le genre de romans qui nécessite plusieurs lectures pour parvenir à seulement la toucher du doigt, du moins est ce mon sentiment.
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