Tout aimer de nous

Le premier opus fut un réel coup de coeur pour moi. C'était mon premier de l'auteure et j'avais vraiment été charmé par cette plume si réaliste. Ce final était tant attendu et malgré ma petite sensation de rester sur ma faim, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Nous retrouvons Raphaël et Arthur à quelques heures du précédent tome. Un amour puissant qui dépasse les problèmes. Ils vont devoir discuter pour comprendre comment faire fonctionner leurs relations et que leur amour dur pour toujours. Quand un ami aura besoin d'aide, la solution sera évidente pour nos héros.

Ce fut avec bonheur que j'ai pu retrouver notre duo principal. Malgré leurs différences et je n'aime pas ce mot vous le savez, j'ai trouvé que leur amour était si pur et original qui me touchait en plein coeur. de savoir qu'ils vont se battre pour garder ça m'a totalement charmé.

Raphaël est toujours aussi impulsif, il gère mal certaines nouveautés, peut être égoïste, mais surtout c'est un homme amoureux qui veut trouver son bonheur.

Arthur est toujours aussi passif. Il subit quand il a envie d'agir jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux. Un homme asexuel qui sera bien dans sa peau, mais qui sera aussi prêt à tout donner par amour.

Luc, cet ami sexuel qui se retrouve perdu entre travail et vie personnel. Ce garçon solitaire qui va devenir si important et qui va en vouloir plus. le lien pour l'épanouissement d'une relation. Un garçon qui nous charme par de multiples façons.

Pour me prononcer sur la romance, je ne vous cacherai pas que mes fesses sont entre deux chaises. Je n'aime pas les histoires avec des trouples, tout simplement car ce n'est pas une sexualité que je connais. J'ai déjà des difficultés en duo alors à plusieurs. de plus, j'ai toujours cette pointe de jalousie et malheureusement comme je connaissais le duo principal et que je l'avais tellement aimé comme ça, certains moments type scènes intimes ont été difficile pour moi.

À contrario les scènes de moments à trois types bisous, câlins, rires et instants de vie, je les ai adorés. J'ai trouvé que l'auteure nous expliquait bien les relations de chacun et c'était logique qu'à un moment les sentiments s'en mêlent. Même si ce n'est pas un trouple typique puisque leurs interactions ne sont pas les mêmes. Et au final, ça marche.

Alors même si le coup de coeur du premier volume ne se renouvelle pas, j'ai aimé retrouver la plume de Claire. Sa façon d'écrire est pour moi parfaite. C'est réaliste, criant de réalité. Elle gère les notions de tranches de vie, nous accompagne pages après pages et elle me conquiert à chaque chapitre.

Un choix original, un sujet encore trop peu mis en avant alors merci Claire de tenter ce genre de défi littéraire. Un bon moment littéraire que je vous recommande. Sortez de votre zone de confort, vous ne le regrettez pas.

J'attendais tellement cette suite. Pourtant, j ai été déçue 😞. le style d'écriture me plaît toujours autant et les personnages également, le problème n était pas là pour moi. Il s agit tout simplement d une vision différente de l auteur sur le couple.
Je leur relirai peut-être plus tard car la déception vient peut-être d'y fait que je l attendais tellement que je m étais fait 1000 scénarios en tête.

Si le premier opus de la série abordait le thème de l'asexualité, selon la volonté louable de l'autrice de visibiliser des identités assez peu représentées, le deuxième traite du polyamour (pas de spoil, c'est évident dès la couverture), manière d'être et d'aimer qui fera sortir les deux personnages principaux, Raphaël et Arthur, de l'impasse où les avait laissés le tome précédent. le problème, c'est que cela ne fonctionne pas. Rien dans ce livre ne fonctionne.
D'abord, c'est assez mal écrit. Les phrases sont courtes, souvent sans verbe, réduites à des groupes nominaux, avec des incohérences lexicales, dues sans doute à l'emploi hasardeux d'un dictionnaire des synonymes, si mal tournées pour certaines que le lecteur reste interdit face à leur sens incompréhensible. Quand l'autrice croit faire parfois de la poésie, malheureusement elle n'écrit que des slogans.
Ensuite, les 3 personnages n'existent pas. En dehors de leurs métiers (CSP+, il faut au moins ça pour habiter Paris), on ne sait pas de quoi sont faites leurs vies, ce qu'ils aiment (livres, ciné, sport, macramé?), ce qu'ils détestent, de quoi ils rêvent, ce qu'ils espèrent ou fantasment. Leurs psychologies sont dessinées à gros traits. C'est dommage parce que lorsqu'il s'agit d'amour, il faut déjà comprendre pourquoi les personnages sont épris les uns des autres. Ironiquement, si l'autrice croit dénoncer l'hétéronormativité à laquelle, d'après elle, certains gays
se soumettraient en voulant faire couple et se marier, elle ne voit pas que sa caractérisation des personnages s'appuie sur des clichés comme seuls les hétérosexuels peuvent en avoir :
Raphaël, bisexuel, actif au lit, est taiseux, impulsif, colérique, impatient. le mâle quoi !
Arthur, asexuel, est doux, patient, mais fuyant et lâche face aux situations qui lui déplaisent.
Luc, gay, passif, a encore moins de chance, il est seulement dit qu'il est doux et tendre.
Pour un portrait de groupe, on aurait aimé lire plus de nuances et de complexité dans la façon dont ces 3 personnages répartissent les rôles entre eux. Bien sûr, à la fin, les personnages corrigent leurs défauts, mais cela arrive si facilement qu'on a du mal à y croire. Dans la vraie vie, une seule conversation ne suffit pas à changer des tempéraments.
La caractérisation est si faible que, du moment que l'autrice pense faire preuve d'originalité au milieu du livre en écrivant la même scène selon les 3 points de vue différents, sur 3 chapitres tout de même, on a l'impression dès le 2e chapitre de lire exactement la même chose que dans le 1er.
On devine plus ou moins les bonnes intentions de l'autrice ; elle doit avoir au-dessus de son bureau une liste de tous les thèmes LGBT et minorités, qu'elle coche studieusement : asexualité, homosexualité, bisexualité, polyamour, personnes racisées. Mais à trop vouloir bien faire, on fait mal et tout se dilue. C'est malheureux à dire, tant on voudrait que ce ne soit pas le cas, mais les hétérosexuels (il est clair que l'autrice n'est pas queer) ne savent pas parler des gays tant ils sont étrangers à la culture gay.
Au final, le lecteur a l'impression que l'autrice se moque un peu de lui. On attend d'une personne qui ambitionne d'écrire, qu'elle sache de quoi elle parle, qu'elle soigne son écriture et nuance son propos. Par respect pour la littérature, pour les personnages et pour les lecteurs.