Et c'est nous qui sommes supposés être soumis à la cruelle loi du capital, intrigants au service du seul profit ?
Quand comprendront-ils qu'ils ne sont pas les victimes, mais les responsables de leur propre sort ? Comme les autres, plutôt que de se changer lui, il a voulu tordre la réalité, la compresser, pour qu'elle cadre avec l'étroitesse de sa vision. Écraser l'autre pour se grandir, c'est le plus sûr moyen de perdre tout sens des proportions... Alors j'ai vendu.
Les petits hommes peuvent parler, mais leurs paroles ne sont pas audibles pour les gens plus grands, ni pour Aglaïa, ni pour Strigal, ni pour toute sa compagnie.
Les larmes impuissantes et le désespoir de Saranine, que représentent-ils donc pour
Strigal & Cie. ?
Ils ont payé. Ils sont dans leur droit.
Sous la loi cruelle du capital, notre conseiller de cour et chevalier de Sainte-Anne occupe une position qui correspond parfaitement à ses dimensions et nullement à son orgueil.
- Il faut réprimer vos instincts! Mettant à profit votre petite taille, vous pouvez facilement vous glisser sous les jupes des dames. Cela ne saurait être toléré.
- Je n'ai jamais fait une chose pareille, glapit Saranine.
Le directeur ne l'écoutait pas. Il poursuivit :
- J'ai même entendu dire que vous faisiez cela par solidarité avec les Japonais. Cependant, il y a des bornes à tout !
Sous la loi cruelle du capital, notre conseiller de cour et chevalier de Sainte-Anne occupe une position qui correspond parfaitement à ses dimensions et nullement à son orgueil. Un liliputien vêtu à la dernière mode court dans la vitrine du magasin […].
Saranine, en habit à courtes basques, court sur la table et piaille. Sa voix est aussi aiguë que le chant d’ un moustique.
C’ était une étrange silhouette qui semblait surgir du Moyen Âge. Un grand caftan oriental noué d’ une large ceinture. Un haut bonnet pointu bordé de noir. Une barbe teinte au safran, longue et étroite. Des dents blanches étincelantes. Des yeux noirs ardents. Des babouches aux pieds.