Ce polar noir se déroule dans une Barcelone en pleine canicule.
Une immolation par le feu.
Gaudi est rapidement impliqué ainsi que l'équipe policiere et l'inspecteur Milo, pourtant suspendu pour raison disciplinaire.
Encore un héros policier caractériel , non conformiste, peu soucieux de sa hierarchie, solitaire, à la psychologie relationnelle limitée,
se négligeant, à l'alimentation aléatoire mais sobre, insomniaque,...
et pourtant entouré de femmes, compétantes , aux caracteres affirmés , en tout cas dévouées, qu'il manipule, sans jamais atteindre le point de rupture.
Etonnant, non? L'auteur serait il macho et complice? Et nous?
En tous cas, c'est un policier calculateur, un ordinateur cérébral lui permet des déductions fulgurantes et hasardeuses, mais rapidement confirmées . Bravo l'artiste !
Un soutien psychologique lui est imposé... Pauvre psychologue ! Mais elle disparait rapidement du paysage.
J'ai ressenti une impression comparable à la lecture de Lucia de
Bernard Minier : un psychopathe, donc (?) des crimes abominables et peu crédibles , en serie... Là s'arrête la comparaison.
Une émission télévisée "d'informations" avec présentatrice à talons et journaliste reporter caricature le voyeurisme des spectateurs _ ici catalans _
L'auteur émet une critique politique et sociale virulente : les déshérités subissent les decisions sociétales des 400 familles de la province... sans espoir. Milo essaie mais ne peut pas faire autre chose que de constater dans la douleur, et de nous prendre a témoin.
Gaudi catholique intégriste aurait imprégné son oeuvre architecturale de symbolisme maconniques(?).
Les visites des differents quartiers du Barcelone Art Nouveau, a bord d'une wv poubelle ambulante.
Ainsi que Les allégations _ de collusion entre hommes d'affaires sans scrupules et la classe politique locale,
Ces trois éléments constituent une toile de fond à ce polar.
Mais, que les policiers conduisent mal, forcant les priorités au nom de leur mission, redevient réjouissant et comparable a une dehambulation facon
Chester Himes(*) !
L'épluchage des dossiers d'enquête dans l'appartement de Milo (si vous l'adoptez, c'est son diminutif) m'a rappelé le bureau d'un responsable, chef de service, capable d'extraire la bonne feuille d'un tuilage de paperasses !
Bon, c'est un polar, avec ses bons, son héros extrait de BD, son psychopathe tueur insaisissable... et sa psychologue.
Je n'y ai pas cru un instant, mais me suis laissé porter par ce flot captivant (650pages).
Donc 4/5. (bien mieux que lucia)
(*) "
La reine des pommes"
"
Dare dare".