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3,56

sur 285 notes
Il faut aller jusqu'à la fin du livre pour apprécier la qualité de l'intrigue. Un excellent livre qui m'a accompagné une quinzaine de jours.
Pourtant je ne le recommanderai qu'à un "public averti" : amateur du XIX de Lovecraft, Dickens, Wilkie Collins, Henri James et accepter se laisser mener page après page.
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Un bon gros roman de 1200 pages qui se lit très facilement. Quand on s'attaque à ce genre de pavé, on se demande vite : et si je trouve ça chiant ou que je m'ennuie… Et là, pas du tout ! Bien qu'écrit du point de vue du narrateur Wilkie Collins, s'adressant à « nous, lecteur du futur », on ne s'ennuie pas une seconde. Cela m'a d'ailleurs étonnée que tout semble si fluide et qu'au bout de 600 pages on se dise « ha j'en ai déjà lu la moitié ! » alors que le récit semble avoir commencé 2 pages avant !

Si on comprend vite que la réalité va se mêler aux hallucinations du laudanum et/ou à l'opium sans parler du mesmérisme qui plane. J'avoue être resté un peu sur ma faim quand même puisque je trouve que le suspense de la fin tombe un peu à plat et les révélations n'ont pas vraiment l'impact que j'aurai espéré. Mais ça fait peut être partie de l'intrigue que de laisser dans le doute.

Le livre est très bien renseigné (et la liste des notes et des références ne fait que le confirmer). On plonge dans l'univers londonien de Dickens et Collins avec plaisir. le personnage de Collins évolue tout au long du récit et sa langue se délie aussi au fur et à mesure. Renforçant le doute sur toute l'histoire.

Un résumé un bon livre qui occupe pendant de belles longues heures.
Lien : http://anaiscience.eklablog...
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Je suis en train de le lire je le dévore vraiment très interessant l'intrigue juste génial !!! On nous plonge dans un Londres du 18 ème siècle de l'époque victorienne à travers une piste aux énigmes pour retrouver ce fameux Drood être mystérieux apparu dans des circonstances tragique aux yeux de Charles Dickens le fameux écrivain !! Action suspense et mystère sont au rendez vous
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Impression mitigée . Parce qu'on espère un livre à suspens, à actions, à du fantastique mêlé à du policier , tout cela sur fond gothique ..Cest tout cela ....mais en même temps que les 600 premières pages ont été dures à tourner (hormis le passage dans la Ville d'En Dessous) ! Ces longs passages sur l'oeuvre de Dickens (mon ignorance à ce sujet ne m'a guère aidée), j'ai persévéré car la plume de Dan Simmons est belle , et puis ... la magie a opéré et j'ai compris où il voulait nous emmener . A ne pas conseiller donc aux impatients , à ceux qui veulent de l'action à chaque page,c'est une longue imprégnation sur la Jalousie, la Rivalité dans la Création jusqu'à la Folie : Impressions après lecture en juin 2013

Piquée par la curiosité, je me suis lancée deux mois après dans la lecture de "La Dame en Blanc" de WW Collins. Et là, merveille , j'y trouve tout ce que j'aime tant au niveau de l'époque que de l'intrigue. Alors, rien que pour cela, et surtout pour cela, merci à d'Simmons de m'avoir fait découvrir WW Collins un grand, que dis-je, un génie de la littérature anglaise !!!

Suite à la lecture de Pierre de lune de WW Collins (ne vous impatientez pas, il y a toujours un rapport avec Drood) :
Décidément, Drood de D. Simmons est bien un hommage WW Collins: ce dernier est partout présent au travers, par exemple, du personne de Groseille, petit gamin des rues, "en apprentissage avec le grand Inspecteur Field pour devenir un grand détective privé", jumeau ou double de Groseille, petit personnage de Pierre de Lune, également gamin des rues employé chez un notaire pour faire quelques menues courses. Ces deux Groseille doivent leur nom à leurs yeux proéminents "comme deux billes dans un coquetier" (Drood) " qui se déplaçaient si vite que l'on s'étonnait qu'ils puissent rester dans leurs orbites" (Pierre de Lune).

Pour aller plus en profondeur et mieux appréhender Drood, lire absolument l'excellente et très instructive préface de Michel le Bris (directeur du festival littéraire de Saint Malo "Etonnants voyageurs" ) -en intro des oeuvres de WW Colins aux Editions Libretto" -
Extraits :
Quand il lui fit lecture de l'intrigue de son roman à venir, Dickens ne marchanda pas son enthousiasme - et s'avoua sidéré par son habileté ; même lui, rompu à toutes les ruses, n'avait pas réussi à en deviner le dénuement! " Il m'a prédit plus d'argent et de succès avec cette histoire qu'avec tout ce que j'ai publié auparavant", s'empressa d'écrire W Collins à sa mère, le 5 avril 1856. Avant d'ajouter, ce qui résume bien les rapports complexes qu'il commençait à entretenir avec son ami et mentor : "Surtout, n'en souffle mot à quiconque : si mes bons camarades venaient à savoir que j'ai lu mon idée à Dickens, sois sûre qu'à la parution du livre, ils chuchoteraient partout que tout ce qu'il y a de bien dans le livre vient de lui"
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Longtemps, il fut de bon ton , dans les biographies de Dickens, de minimiser cette amitié et l'étendue de leur collaboration -l'édition de leur correspondance et les études récentes apportent là-dessus une lumière nouvelle.Où l'on voit Dickens harceler littéralement Collins pour que celui-ci l'accompagne, écume en sa compagnie Haymarket et Regent's Street, alors célèbres pour leurs bouges et leurs prostituées, le rejoigne jusque dans ses voyages à l'étranger ou sur ses lieux de vacances, écrive avec lui, travaille à la revue... Au point que l'on se demande par quelle débauche d'énergie Collins réussit à produire son oeuvre propre.
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Il fallut trois années à Collins pour venir à bout de Basil. Et encore au prix d'une rare obstination , écartelé qu'il était entre Household Words, dont il devenait un vrai pilier, et les exigences de plus en plus pressantes de Dickens. C'est presque quotidiennement qu'on pouvait les voir déambuler, , l'un, petit, volubile, aux allures de hibou ébouriffé, engoncé dans vêtements aux couleurs tonitruantes, l'autre grand et mince, sombre, aux airs de capitaine de vaisseau.. un tourbillon dont Collins avait d'autant plus de difficultés à se déprendre que Dickens l'obligeait à vivre sur un grand pied, avec la conséquence de devoir multiplier articles et nouvelles pour s'assurer des rentrées rapides.
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A la lecture du projet de son ami, Dickens réagit avec enthousiasme, l'encouragea à poursuivre toutes affaires cessantes, lui prédit le plus grand succès- et... s'ingénia par tous les moyens à l'empêcher d'écrire pour son propre compte, s'efforçant de l'enchaîner à la revue, l'accablant, sous les protestations de l'amitié, de propositions de travail en commun ; n'était-ce pas, répétait-il , le reconnaître comme un égal ? Période étrange, de vraie amitié et de jalousie naissante, où le protégé d'hier entend prendre son essor, tandis que le protecteur le serre dans ses bras pour l'empêcher de déployer ses ailes.
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En Résumé : Dan Simmons m'a encore bluffé avec ce livre qui m'a offert un excellent moment de lecture. L'auteur nous offre ne nouvelle fois une histoire, mélange des gens entre historique, policier et fantastique, vraiment maîtrisée du début à la fin et surprenante. Rien n'est laissé au hasard dans ce livre et les personnages sont vraiment cohérents, humains et vraiment complexes et denses. La plume de l'auteur est complexe et soignée et le rythme est lent et pourtant j'ai savouré chacune des 880 pages de ce livre.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Drood / Dan Simmons
Voici un ouvrage remarquable de 1200 pages de Dan Simmons, grand écrivain américain de science fiction et de romans policiers, qui raconte de façon originale et avec quelque liberté la vie extraordinaire de Charles Dickens (1812-1870) et de Wilkie Collins t(1824-1889) .
Si tout le monde connaît Dickens, Collins le narrateur reste peu lu de nos jours alors que l'on s'aperçoit à la lecture de leurs exploits littéraires à tous deux que Collins est souvent l'alter ego de Dickens. On découvre au fil des pages que les deux écrivains très amis avaient souvent les mêmes idées et se volaient les personnages en toute amitié quoique Dickens restât l'Inimitable selon ses proches. Dickens l'ami mais aussi l'ennemi, le rival et le collaborateur, le mentor et le bourreau de Collins. D'ailleurs à la fin du livre, Collins avoue au lecteur, que la malédiction ignoble et terrible que Charles Dickens a fait peser sur lui a fait qu'il n'a pas connu la célébrité qu'il pensait mériter :
« J'ai aimé Charles Dickens. J'ai aimé son rire soudain et contagieux, ses gamineries et les histoires qu'il racontait, j'ai aimé le sentiment quand on était à ses côtés que chaque instant était important. J'ai détesté son génie, ce génie qui nous a éclipsés, mon oeuvre et moi, de son vivant et plus encore au cours de chaque année écoulée depuis sa mort et qui j'en suis certain, Infidèle lecteur, m'éclipsera plus efficacement encore dans ton avenir inaccessible. »
C'est donc une biographie mais une biographie très spéciale avec des personnages parfois fictifs ou évanescents et une dose de fantastique qui n'aurait pas déplu au romancier. Il faut dire que Collins et Dickens, celui-ci à un degré moindre, usaient abondamment d'opiacées sous forme de laudanum ainsi que de morphine en injection ce qui crée des situations de dédoublement de personnalité, des hallucinations et un délire paranoïaque qui donnent du piquant au récit.
le narrateur curieusement s'adresse constamment à son lecteur , le prenant à témoin, ce cher lecteur de son avenir posthume comme il dit, qui sera du siècle à venir car il est bien entendu que ce récit ne sera rendu public que dans un siècle au moins.
le récit consigné par Collins commence le 9 juin 1865 alors que Dickens au faîte de sa gloire rentre à Londres en train avec sa jeune maîtresse Ellen Ternan. Soudain le train déraille et la catastrophe frappe tous les wagons sauf miraculeusement celui de Dickens qui alors porte de secours aux survivants lorsque dans l'ombre il aperçoit un spectre qui va l'obséder constamment désormais, celui de Drood. Hallucination ou réalité ? Rentré chez lui, il confie à son ami Wilkie son secret.
Faisons un peu connaissance avec tous ces personnages qui furent bien réels et vécurent au XIX e siècle et accompagnèrent la vie de Dickens et Collins. Tout d'abord la femme de Dickens, Catherine qui lui donna dix enfants et dont le romancier à la vie tumultueuse et obsédée d'aventures romanesques se débarrassera sans élégance pour convoler avec sa jeune soeur Giorgina. Catherine et Charles eurent donc dix enfants dont Kate, la fille aînée, épousa Charley le frère de Collins. Et puis il y a les personnages ajoutés dont on se demande longtemps ce qu'ils sont vraiment, dont Drood cet être étrange qui n'est jamais là où on l'attend, Hatchery le détective que Collins charge de surveiller Drood et bien d'autres encore comme Dickenson avec lesquels on fait connaissance au fil des chapitres.
L'essentiel de l'histoire se déroule à Londres, une capitale où il existe encore de nombreux quartiers tels des cloaques avec une faune souterraine dangereuse hôte des catacombes très bien décrite et que Collins et Dickens fréquentent assidûment.
Charles Dickens le bienfaiteur des pauvres et des enfants maltraités, il faut le savoir, est considéré comme le plus grand romancier de l'époque victorienne. Devenu extrêmement célèbre dès sa jeunesse, il allia le journalisme à l'écriture de romans et de nouvelles, fit de la mise en scène et aima être lecteur public au cours de tournées jusqu'aux Etats-Unis. Au chapitre des anecdotes, Dickens était particulièrement ingambe et n'hésitait pas à faire ses trente kilomètres de marche par jour à un rythme particulièrement soutenu tout en bavardant, un calvaire pour ses amis qui l'accompagnaient dont Collins. Son oeuvre est toujours en vogue de nos jours avec de nombreuses adaptations théâtrales, cinématographiques ou télévisuelles.
Dan Simmons dans ce roman fantastique fait aussi oeuvre d'historien en offrant non seulement une biographie extrêmement bien documentée et détaillée de Dickens le mégalomane donneur de leçons et de Collins le pathétique second arrogant misogyne, mais encore une présentation du monde de l'édition et littéraire de cette époque victorienne. Une mine d'informations.



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Je ne me suis pas ennuyé une seconde avec ce pavé de plus de 800 pages , le personnage de Dickens même si il est grossier et imbu de sa personne est quand même sympathique . Idem pour le narrateur qui est très humain avec tout ce que ca implique de contradictions. Jusqu'au bout on doute sur Drood qui est le méchant absolu . un décor bien planté , des personnages qui ont existé , une bonne partie de faits réels font de ce livre un bijou a déguster sans modération.
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Je vais me mettre qq détracteurs à dos pour le coup mais "drood" m a lâché des mains a mi parcours..J y étais entré avec plaisir, le sujet me paraissait très alléchant, ce qui reste vrai, malgré ce livre écrit comme on l enseigne au états unis ou ailleurs, (genre école d écrivains..j en pleurerai si j avais le temps) les chapitres défilent sur le même canevas aux énormes ficelles (voir aussi câbles) les dialogues semblent tirés du club des cinq, et où les recherches de l auteur tombent dans un puits de mise en scène betifiante....bref un très mauvais dan Brown (même adn commercial) ..pauvre Dickens ( et son orgueil démesuré) et Collins son pauvre faire valoir, utilisés dans ce produit qui pourra, vu l épaisseur, me servir de cale pour ma bibliothèque..
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C'est le premier livre de Dan Simmons que je n'ai pas aimé.

Pourtant, il écrit toujours aussi bien; son roman est très bien documenté; il y a une intrigue passionnante, une tension qui court du début jusqu'à la fin (800 pages) et des personnages fascinants et pourtant...j'ai eu du mal.
le sujet ne pouvait pourtant que me plaire : j'aime beaucoup les écrits de Dickens et aussi ceux de Wilkie Collins, bien moins connu. Je considère ce dernier comme un des pères du roman noir psychologique et là, il campe un personnage aussi fascinant et ambigu que celui de Dickens, empêtré dans sa jalousie envers "l'Inimitable" et sa folie douce de drogué.
Comme il est le narrateur, on ne sait jamais ce qui est de l'ordre du subjectif ou de l'ordre de l'objectif, ce qui est réel et ce qui rêvé ou induit par la dépendance à l'opium. du grand art.

Je n'ai pas aimé ce roman, même si j'en reconnais toutes les qualités, à cause des protagonistes principaux : ils sont horribles à tout point de vue et surtout ce que j'ai du mal à supporter, c'est leur traitement de la gent féminine, même si c'est commun aux hommes du temps.
J'ai eu beaucoup de réticence à suivre les aventures de deux auteurs dont j'aime les oeuvres mais qui se révèlent dans ce roman parfaitement détestables.
L'attitude de Dickens envers sa femme et la façon dont il l'a remplacée a fait bondir la féministe en moi.
Je n'ai pu qu'admirer le mépris de Dickens des conventions sociales mais je ne pouvais abonder en son sens.
J'ai eu l'impression que le respect voire l'adulation du public lui donnait le droit d'être au-delà des règles et d'ailleurs il a eu raison, car il n'a pas été mis au ban de la société.
De même, la façon dont W.C. s'est "débarrassé" de celle qui partageait sa vie depuis des années a été tout aussi cynique. Ingénieuse mais horrible.

Je n'ai pas accroché non plus à ce procédé littéraire, très "XIXème siècle", de s'adresser au lecteur et même parfois de le prendre à témoin, alors que les événements relatés me faisaient frémir.
En tout cas, sous la plume de Simmons, j'ai retrouvé le Londres inquiétant, cru et grouillant de Dickens, les intrigues tarabiscotées si en vogue au 19ème siècle (Wilkie Collins ou Eugène Sue en France); bref, vraiment l'atmosphère de l'époque victorienne et du roman populaire.

Dans le personnage de Drood, si maléfique et si mystérieux, on pourrait retrouver bien des aspects du "méchant" des romans du 19ème.
De même, cette fascination pour l'occulte et les pouvoirs de l'hypnose (de l'esprit en général) courent dans différents romans de l'époque, que cela soit en Angleterre ou sur le Continent. C'est donc bien une réussite là aussi.

C'est un roman à suspense et à clef : les dernières pages éclairent le roman sous un angle nouveau et donnent envie de relire le livre (s'il ne faisait pas 800 pages) à la lumière de ce rebondissement.
J'ai beaucoup apprécié le clin d'oeil à un autre roman de l'auteur qui a pour cadre la même époque mais bien loin du Londres de Dickens et Collins. puisque c'était en Arctique.

Enfin, ce roman aborde de façon très claire le processus de l'écriture et surtout, ici, le jeu d'influences, d'inspirations et d'échanges entre Dickens et Collins, amis très proches au début de l'intrigue.

En résumé, c'est très bizarre mais je n'ai pas aimé lire ce roman mais je l'ai trouvé remarquable, comme tout ce que j'ai lu de cet auteur jusqu'à présent.
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Je suis totalement partagée envers ce livre. D'un côté, je serais tentée de le classer en "laborieux... Mais", et d'un autre en "Bon moment" voire en "On en redemande". Peut-être devrait-il aller dans les trois catégories, d'ailleurs. Je m'explique.
Drood, en termes purement physiques, c'est quoi ? 870 pages de caractères riquiquis, 2 bons kilos de pages ultra fines que tu déchires en essayant de les attraper. Ma lecture a plutôt mal commencée : les pages étaient tellement fines que j'en sautais régulièrement une ou deux, ne comprenant donc pas grand chose à ce que j'avais sous les yeux. Une fois la méprise dévoilée, j'ai tout de même dû réfréner mes accès de mauvaise humeur quand je passais une minute a tenter vainement de détacher deux pages. Robert Laffont, on a connu mieux, quand même. Ce n'est pas du papier de Bible, mais presque !
L'intrigue, quant à elle, est à l'image du contenant : lourde. Dan Simmons n'a pas lésiné sur les digressions, jusqu'à parfois nous en faire perdre le fil. Et c'est tellement dommage car, dès l'instant où l'on revient dans le vif du sujet, le livre est passionnant ! Certes, les digressions sont passionnantes elles aussi, mais tout de même ! Enfin, je parle ici de digressions... Peut-être me suis-je totalement trompée. Peut-être y a-t-il deux (voire trois) angles de lecture au sein de ce livre : le mystère entourant le trio Dickens-Drood-Collins et le sujet purement universitaire du processus de création littéraire. C'est bien possible et d'ailleurs mentionné en quatrième de couverture. Mais l'abondance d'anecdotes sur tel ou tel roman de nos deux écrivains, les passages entiers relatant les manies d'écritures de nos deux compères, les pages et les pages relatant la réception de l'oeuvre par le public... Noient plus le poisson qu'autre chose, à mon avis.
A vouloir trop en faire, Dan Simmons risque bien de perdre son lecteur dans les méandres de ses réflexions. Et c'est bien dommage car, pris séparément, les différents "morceaux" de Drood sont délectables :
- L'intrigue centrale : le mystère Drood, et la longue et lente descente aux enfers de Dickens et Collins. Tout au long de l'ouvrage, on se demande si Drood est bien réel ou non. Si ce ne sont pas seulement les élucubrations d'un fou et d'un opiomane. J'ai trouvé l'intrigue complexe mais très bien ficelée, bien qu'il ne faille pas s'en écarter trop longtemps pour conserver sa concentration. Plus on avance et plus on frémit, tout comme le narrateur, Wilkie Collins.
- Les passages biographiques (ou "autobiographiques", si l'on joue le jeu) : j'ai appris énormément de choses, tant sur Dickens que sur Collins et leurs oeuvres respectives. Et c'était un régal ! J'ai d'ailleurs décidé de lire un ou deux ouvrages de ce cher Wilkie, histoire de voir de quoi il retourne réellement.
- La relation Dickens-Collins : fortement imbriqué dans les deux précédents, cet aspect de Drood a suscité chez moi bien des questions. le ton est donné dès le départ : il ne s'agit pas vraiment d'une relation amicale, mais plutôt d'une rivalité inoffensive, au début tout du moins. Habitué à être placé en deçà de Dickens, Collins le prend au départ avec philosophie. Ils sont amis, après tout. On sent tout de même une pointe de ressentiment envers celui qu'il nomme affectueusement (ou ironiquement, au choix) l'Inimitable. Quand Drood débarque, quelque chose se brise entre les deux protagonistes, et cela ne fait qu'empirer... Jusqu'à l'issue fatale.
Chacun de ces trois points est en soi complexe, rendant le tout plus complexe encore. Et le fait que Dan Simmons mêle fiction et réalité n'arrange pas les choses, bien au contraire. Nous avons donc une intrigue solidement bâtie, mais noyée sous une profusion de détails. Et qui entraine dans la noyade le lecteur lui-même.

En bref, un livre prometteur qui se perd en digressions trop nombreuses, rendant laborieuse une lecture qui aurait du être rythmée et efficace. le style de Dan Simmons, si prompt à inspirer la peur, et son intelligence littéraire sont ainsi balayées par une masse parfois indigeste, mais qui aura tout de même su nous apporter de très bons moments de lecture.
Lien : http://bouchondesbois.blogsp..
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