Les masques du temps

Le 2 décembre 1998 à Rome ,sur les escaliers de la Trinita dei Monti (un de mes endroits préférés) apparaît un homme nu qui prétend venir de 2999 . Son arrivée sur une terre secouée par les manifestations violentes d'une secte millénariste ,les Apocalypsistes, annonçant la fin du monde pour le premier janvier 2000 , va provoquer un profond bouleversement. le pouvoir d'abord septique puis curieux devant certains pouvoirs de ce Vornan-19 (tel est le nom du voyageur temporel ) et désireux de lui arracher ses secrets, le soumet à une étroite surveillance et le fait accompagner d'un groupe de scientifiques afin de le tester tout en lui faisant découvrir le monde des années 2000 . le narrateur ,un physicien ,chercheur sur le problème du temps, va raconter ce périple mouvementé car le touriste temporel semble s'attacher à créer le chaos là où il passe. le récit (de 1969) peut faire penser à certains contes voltairiens (Micromégas,l'ingénu, le Huron..) où un regard étranger permet de révéler les tares de nos sociétés . La vision de Silverberg sur les années 2000 est amusante . Par ailleurs le personnage de Vornan-19 , pris par certains pour un prophète, se prétendant simple touriste , ignorant , obsédé sexuel (Silverberg est toujours très porté là-dessus) est plutôt original.

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman de Silverberg. Celui-ci tombait juste dans le cadre du challenge RVLF. le voyage dans le temps est un moyen pour avoir une confrontation entre les habitants de la fin du XX° siècle et le voyageur de 2999.

L'apparition de Vornan-19 entraîne un culte de la personnalité de la part d'une humanité qui cherche à être rassurée sur son avenir. le pouvoir politique et scientifique va essayer de récupérer le maximum d'informations de Vornan. le problème est que Vornan ne va pas répondre aux attentes des gens. Car il ne sait pratiquement rien. Il ne sait rien de ce qu'il s'est passé entre 2000 et 2999. Il ne sait pas sur quels principes est fondé son voyage dans le temps. Lui il vient dans le passé pour découvrir la vie de la fin du XX° siècle sans véritable objectif scientifique. Il passe la plupart de son temps à visiter et à coucher avec tout ce qui bouge en profitant de son statut de voyageur du futur.

Le roman met un certain temps à se mettre en route. le narrateur, qui fera partie du comité d'encadrement de Vornan, nous parle de ses amis qui n'auront pas forcément une très grande importance dans le reste du récit. Et puis le récit est grandement empreint de sexualité. Dès qu'une fille apparaît, elle est détaillée comme un morceau de viande. le mouvement apocalypsiste ne fait que s'envoyer en l'air en attendant la fin du monde. Phénomène qui est accentué lorsque l'on se rend compte de ce pourquoi Vornan est venu.

Les masques du temps est un roman qui met un certain temps à démarrer. Une fois qu'il est lancé, il aborde le thème du messianisme avec beaucoup de sexualité, ce qui d'une certaine façon peut-être dérangeant car ce n'est pas forcément ce à quoi je m'attendais.
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Un touriste tout droit débarqué du futur vient répandre une pagaille monstre en cette fin de XXème siècle.
Au premier degré, la lecture est divertissante et plaisante. le récit est porté par la nonchalance communicative de son narrateur et un humour bien noir. Au second degré, c'est un peu plus confus. On y trouve une satire de la société et des moeurs modernes, de la religion, du gouvernement américains, etc. En tout cas, l'orgueil de l'homme soi-disant moderne en prend un sacré coup. Il se croyait au summum, il n'en est qu'au moyen-âge. Et encore…

Étrange roman de science fiction prétexte à un roman sur le désir et la sexualité. Vornan debarquerait du futur mais on ne connaît pas ses intentions. Il ne cherche qu'à tirer profit de son aura et à profiter. Ca et là il y a bien quelques saillies sur notre monde mais l'imagination de Silverberg est restée bloquée à la ceinture!

Mouais, plutôt bof.
Que de longueur pour un personnage principal après tout inintéressant et des rebondissements prévisibles et inutiles.
Je dois quand même saluer le style de Silverberg, très fluide et agréable à lire : c'est la seule chose qui m'a empêchée de refermer le livre avant d'en avoir lu la fin.

Ce livre est un pur produit de son époque. On sent derrière chaque phrase la société de la fin des années 60, avec la liberté sexuelle à tout prix et la technologie du futur où l'ordinateur analyse jusqu'à la psychologie humaine.
Le propos est aussi extrêmement redondant. Les mêmes interrogations métaphysiques du personnage principal à longueurs de chapitres deviennent rapidement lassantes.