Le relieur d'art

Mon avis de lecture sur ce petit roman noir et corsé, petit par la taille, mais grand par la qualité d'écriture et de l'histoire racontée. Hélène Grosso et Jean Siccardi dépeignent ici un personnage extrêmement attachant, même si… Ils nous invitent à suivre la vie, les combats, les voyages de Jules Pernet. En 1906, on le découvre un enfant de 11 ans, maltraité physiquement par son père alcoolique et psychologiquement par ses frères, car Jules est handicapé par un pied-bot. Puis une adolescence vagabonde, une sorte de gavroche belge d'Anvers. Un petit va-nu-pieds qui vivote dans le port de la ville. Il n'a qu'une obsession, voguer sur un des bateaux qu'il voit chaque jour. Il partira au Congo belge avec son oncle pour une expédition de reconnaissance. le jeune homme n'en reviendra qu'en 1914, en pleine Première Guerre mondiale, il servira sous la bannière belge puis française. Il n'en sortira pas idem, gravement blessé, mais vivant. À la fin du conflit, le destin va enfin lui sourire par celle qui sera sa femme, Marie. Il est devenu un relieur d'art, connu puis reconnu, il gagne bien sa vie et il est éperdument amoureux. Mais le sort n'en a pas fini avec lui et va le toucher en plein coeur. Il sombrera dans une sorte de névrose obsessionnelle, commettra les pires atrocités pour finir interné en 1928. le final est l'un des grands passages de ce roman noir. C'est touchant, émouvant et à la fois troublant, ça m'a filé la chair de poule. le style est descriptif, riche en détail du métier de relieur. Voilà une belle histoire de vie, loin d'être ordinaire, dont le récit m'a énormément plu et l'écriture, visuelle, m'a transportée.
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