Au cours de l'année passée, j'ai fini par voir le chagrin comme un raz de marée. Sans crier gare, il monte des tréfonds de votre être, entraînant avec lui les débris qu'il ramasse sur son chemin. p.499
Tu connais cette chanson, "Woodstock"? Elle dit que nous sommes des poussières d'étoiles, et c'est vrai. Nous sommes issus de la poussière d'étoiles. Tout sur cette Terre n'est que cendres.
La mort vient avec des petits renoncements, un mot qui laisse filer le dernier souffle. Je fixais le parquet noir comme si c'était un abîme.
Je pouvais baisser les bras. Je pouvais laisser Ellie partir, lui offrir la paix. Elle ne voulait pas vivre ainsi. Et ensuite, je pourrais m'allonger à côté d'elle et mourir...
p. 27 « Le deuil connaît différentes phases, cinq si l’on en croit Kübler-Ross : le déni, la colère, la négociation, la dépression et l’acceptation. Pour moi, les quatre premières phases se superposaient, mais j’étais très loin d’accepter quoi que ce fût. Là, c’était la colère qui avait pris le dessus ; la colère contre Ellie, contre son frère. »
p. 91 « J’étais en général d’avis que la qualité de la vie était au moins aussi importante que sa longévité. »
C'était égoïste de ma part de vouloir qu'elle vive, sachant les souffrances qu'elle aurait à endurer, sachant que son cerveau ne pourrait jamais guérir d'une telle blessure. Voilà ce que cela me rapportait d'être neurochirurgien : je connaissais le pronostic. Je ne devais pas m'aveugler de faux espoirs. Rien ni personne ne pouvait ramener Ellie à la vie. Mais j'avais besoin d'elle.