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3,47

sur 290 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un jour, en Inde, un homme voit disparaître son ombre. Considéré comme un Dieu en premier lieu, celui-ci va vite perdre toute mémoire. le premier d'une longue liste. Aucune partie du monde n'est épargnée et aucun remède n'est trouvé. le monde tombe dans le chaos.
Max et Ory sont un jeune couple de rescapés qui se cachent dans un hôtel totalement abandonné. Ils réussissent à se créer une sorte de petite routine et tentent de survivre comme ils le peuvent. le jour où Max perd son ombre va bien entendu, tout chambouler.

Alors que c'est son premier roman, Peng Shepherd a su totalement me charmer par un récit réfléchi du début à la fin. Véritable page-turner, le Livre est M est addictif à souhait et très haletant. Les actions et les révélations s'enchaînent et j'ai été totalement happée par cet univers post-apocalyptique très original et surtout intelligent. L'autrice nous offre une galerie de personnages passionnante, loin d'un manichéisme ennuyant. Peng Shepherd nous surprend à chaque chapitre et on ressort de notre lecture très essoufflée tant l'autrice n'a de cesse de nous questionner et de nous surprendre !

Avec son premier roman, Peng Shepherd épate avec un roman post-apocalyptique qui coche tous les cases (apparition d'une "maladie" incurable, conflit entre "gentils" survivants et "méchants" survivants, recherche d'un remède...) mais qui arrive à nous happer et à offrir un vent de fraicheur à ce genre si éculé.

Laissez-vous embarquer sur les routes de ce futur proche où les ombres disparaissent. A lire !
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Pour un premier roman, Peng Sheperd frappe fort
Elle livre un roman de post-apocalypse assez classique sur le fond.
Une épidémie frappe le monde, la majorité de la population perd son ombre et avec elle les souvenirs.
Dès lors, la Terre sombre dans le chaos.

Le récit est sans grande surprise sur les conséquences de cette apocalypse : les gens qui s'entre-tuent , la recherche de nourriture et de matières de première nécessité etc.
Je ne doute pas que c'est ce qui se produirait réellement si cela devait arriver, les événements récents liés à la pandémie de 2020 nous l'ont démontré.
Toutefois, c'est un peu usant de voir se répéter les mêmes schémas dans ce genre de littérature.
J'aimerais lire, au moins une fois, un point de vue où cela se passerait différemment. Comment exactement je ne sais pas, mais avis aux auteurs proposez-nous autre chose...
Mon premier livre sur le post apo était le Fléau de Stephen King. Lui-même n'avait peut-être rien inventé en la matière mais je me souviens à quel point son récit m'avait marquée. Depuis, j'ai l'impression de lire toujours la même chose.

Pourtant, ce roman réussit à se démarquer du genre.
L'originalité s'exprime à travers le traitement des protagonistes.
L'autrice donne voix à quatre personnages humanistes.
Le couple Max et Ory, d'abord reclus dans un hôtel a réussi à échapper au chaos dans la ville. Jusqu'au jour où Max perd elle aussi son ombre et finit par partir pour que son époux n'assiste pas à sa déchéance.
L'Amnésique, un homme surnommé ainsi car il a perdu la mémoire peu de temps avant tout ces évènements suite à un accident de voiture.
Et une jeune archère, issue de l'immigration et qui était venue s'installer à Boston pour participer au Jeux Olympiques.
Ces différents points de vue permettent de comprendre comment l'épidémie a commencé, ce qui s'est passé dans les villes et comment la survie s'organise sur les différents territoires.

Le récit tourne autour de la mémoire et de l'identité en mettant en exergue l'effroi qui saisit les gens à l'idée de perdre leurs souvenirs, souvent plus atroce que le fait des les avoir perdus comme cela est bien démontré dans le livre.
L'autrice emprunte des éléments à La Route de McCarthy lorsque Max rejoint un groupe de sans-ombres bien décidés à se rendre en Nouvelle-Orléans où la rumeur prétend qu'un homme a le pouvoir de guérir les sans-ombres. En chemin, cette petite troupe doit affronter des bandes anti-sans-ombres ou des adorateurs obscurs, organisées de façon militaire et sans pitié.
C'est la partie du livre que j'ai préférée : la façon dont les sans-ombres se soutiennent, partagent un quotidien compliqué entre les différents stades de la perte de mémoire. J'ai trouvé beaucoup d'humanité dans ce groupe voué à oublier. La plume de l'autrice se faisait également très poétique.

L'histoire d'amour est aussi très belle. Max enregistre ses souvenirs sur un vieux magnétophone, elle parle à son époux comme s'il était là, se livre sur son angoisse à l'idée de perdre la mémoire et tout ce qui forme son identité. A travers elle, nous suivons le quotidien du groupe de sans-ombres et les métamorphoses que la maladie induit sur les individus.

Enfin, j'ai été surprise car l'autrice a mélangé les genres dans son roman.
Des éléments du merveilleux font irruption par moment que ce soit à travers la mythologie indienne, la présence de la magie avec des pouvoirs qui s'éveillent chez les sans-ombre et déforment la réalité pour l'adapter à leurs souvenirs ou encore les références au dessin-animé Peter Pan et la séquence où il poursuit son ombre qui refuse de se rattacher à lui.
Le récit prend en effet souvent les tournures d'un conte et n'est pas exempt de réflexions philosophique sur le questionnement de notre identité.

Dans l'ensemble, l'autrice a une très belle écriture. La narration est fluide mais non exempte de longueurs par moment sans que cela ne m'ait réellement dérangée.
Une très belle découverte et un excellent conseil de lecture que m'avait proposé Zoeprendlaplume.
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Ory et Max, mari et femme, vivent caché depuis les débuts de la pandémie. Ils survivaient ensemble, Jusqu'au jour où Max perd son ombre.
Celle-ci décide de fuir, pour ne pas faire subir le poids de « l'oublie » à son mari.
L'une fuit, l'autre suit, mais chacun vas intégrer un groupe différent poursuivant pourtant un même objectif.

... « ne prenez pas de risques, limitez vos déplacements et les contacts avec les autres personnes autant que faire se peut, nous faisons de notre mieux pour découvrir une parade à la contagion. Je vous le promets: dès que nous aurons découvert la molécule idoine, nous enverrons des agents de la Croix-Rouge et de la Fema distribuer l'antidote à tous les habitants, aux porte-à-porte. »

Voilà un discours qui nous parle. Peng Shepherd nous fais découvrir pour cette été 2020, une fin du monde original. Roman qui peu nous faire penser à l'actualité que nous vivons, mais ici la cause n'est pas un virus. Les habitant de notre chère Terre perdent leurs ombres. Mais pas que, leurs souvenir s'efface au fils des jours. Ils oublient leur noms, leurs prénoms, leurs amis...jusqu'à oublier tout simplement de vivre, de respirer, de manger...

L'auteure nous emmène dans son atmosphère de fin du monde, et fais marcher notre imaginaire , juste assez pour qu'on y croit.
Dans ce roman dystopique, on sens quelque inspiration et quelque référence (comme celle de Peter Pan avec la perte de l'ombre).
Tout cette univers, accompagné avec un fond d'histoire d'amour, ni plus, ni moins, juste assez pour être transporté.
Peng Shepherd revisite le genre du post-ap. est elle le fait très bien avec des personnages, un atmosphère le tout mêlé à de la densité. Un roman à lire et à relire avec une fin plus qu'étonnante.
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Peut-on penser que le roman post-apocalyptique a encore quelque chose à inventer ? Entre les nombreux chefs-d'oeuvre passés et la crise du COVID-19, une nouvelle venue pouvait-elle encore s'affirmer ? Oui, son nom : Peng Shepherd.

Le livre de M reprend les ingrédients types du genre. Il est donc en synergie avec les nombreux livres déjà parus dans le genre, et leur rend hommage. Mais Shepherd a réussi un miracle.

Oui, ce qu'a réussi l'écrivaine tient de la magie. Il faut du talent pour réinventer une atmosphère. Et il éclabousse chacune de ces 580 pages.

Un petit temps d'acclimatation est nécessaire pour bien entrer dans le roman. Non pas qu'il soit complexe, mais le lecteur doit se laisser imprégner par l'ambiance. Après une cinquantaine de pages, le charme opère et la très grande difficulté sera d'arriver à sortir du livre.

Parce que cette histoire s'insinue dans vos pores et votre âme. C'est le genre de lecture impossible à oublier, qui vous trotte en tête, jusqu'à vous empêcher de démarrer un autre livre ensuite.

Un monde demain. Qui débute avec une attraction de foire, un homme en Inde perd son ombre. le monde s'extasie. Jusqu'à que le phénomène se propage comme un virus, et que les personnes touchées commencent à perdre des pans entiers de leur mémoire.

Mais l'anomalie n'est pas un virus, nous ne sommes pas dans une histoire de pandémie. Même si une partie du résultat est le même.

Lire ce roman au moment de la crise du COVID-19 lui donne une dimension supplémentaire, c'est clair. Les sociétés s'y effondrent comme des châteaux de carte, et on sait maintenant combien elles sont fragiles.

Le parallèle peut s'arrêter là, ou plutôt servir métaphoriquement de réflexion pour la suite de l'intrigue. Les sujets traités sont bien plus vastes qu'un « simple » écroulement de civilisation.

Perdre son ombre est une chose, mais perdre la mémoire en est une autre. Les souvenirs sont la vie. Les voir se déliter progressivement, devenir des réminiscences pour ensuite disparaître, est une situation épouvantable. On perd qui on est, et qui on a aimé. La métaphore autour de la maladie d'Alzheimer est puissante, et violemment marquante.

J'en perds d'ailleurs mes mots à tenter de décrire l'immensité des émotions ressenties durant cette lecture. A les trouver dignes de la fascination engendrée par ceux de la primo écrivaine.

Cette fable noire s'apprivoise. L'écriture, à la fois descriptive et forte, devient au fil des pages un parfait vecteur d'émotions. L'intrigue est surprenante sans jamais tomber dans la surenchère, par touches subtiles ou parfois brutales. Un livre dont il convient d'apprécier tous les passages, et les lire lentement.

C'est un vrai roman fantastique, dans tous les sens du terme, où l'imagination est au pouvoir, et où il convient d'ouvrir son esprit sans toujours attendre des explications. La science ne peut pas tout déchiffrer, il faut l'accepter pour bien se laisser porter par l'ambiance. L'autrice décrit, raconte, mais n'explique pas tout. Un choix gagnant, à mon sens.

Et quelle(s) histoire(s) ! Comme un roman choral, vu à travers les yeux de plusieurs personnages, dont des « sans ombre ». C'est noir, mais si humain.

Des personnages touchants, qui n'ont rien de super-héros, qui pourraient être vous et moi, dans une Amérique qui se désagrège à vue d'oeil. Il fallait cette étincelle d'ombre pour la faire s'effondrer, si loin de ses valeurs d'origine.

L'écrivaine raconte, avec sensibilité quand il le faut (souvent), violence aussi quand c'est nécessaire. Une intrigue immersive qui fait vibrer tant d'éléments dans votre coeur et vos tripes. On s'en rend compte durant les moments où on pose le livre. C'est aussi un récit sur la quête de sens, les relations, le temps, la mémoire. Ces composants qui rendent la vie importante.

Quant aux situations, certaines sont d'une étonnante originalité, rendant ce roman unique par son cheminement, son imagination et son audace. Toujours au service de l'histoire et des personnages.

Et puis, il y a le final. Aussi incroyable qu'éblouissant. Éclatant de magie et d'inventivité. Et qui surtout trouve une conclusion admirable, digne de cette histoire, en lui donnant un vrai sens.

Oui, je pourrais dérouler les superlatifs concernant le livre de M. Mais ils se résument en quelques mots : un des meilleurs livres lus ces dernières années.

Pour un coup d'essai, Peng Shepherd réussit un coup de maître, de ceux qui restent en mémoire pour longtemps. Paradoxal quand on parle d'un monde qui perd la mémoire !

M le béni, qui nous entraîne au bord de l'abîme…
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Dans un futur proche, une catastrophe est arrivée : des humains perdent leurs ombres, et avec elles leur mémoire. La première personne atteinte par ce phénomène habitait en Inde, et peu à peu le monde entier fut touché, menant à l'effondrement de la société. Les victimes oublient plus ou moins lentement qui sont leurs proches, puis quel est leur propre nom, et enfin qu'il faut manger ou respirer pour vivre.

Ory et Max sont un couple réfugié dans un hôtel isolé. Ils assistaient au mariage de leurs amis Paul et Immanuel quand Boston a été frappé, puis l'ensemble des États-Unis. Deux ans qu'ils vivent reclus, alors que les invités sont finalement partis à la recherche de leur famille. Mais un jour, Max perd son ombre.

Naz, elle, est une jeune athlète iranienne venue aux États-Unis afin de s'entraîner au tir à l'arc pour les Jeux olympiques, quand sa vie est bouleversée par l'irruption de ce phénomène étrange. Quant à l'Amnésique, il a perdu sa mémoire à la suite d'un accident de voiture, quelque temps avant l'apparition de l'Oubli.

Ce roman choral reprend la trame classique de certains récits post-apocalyptiques et survivalistes, et on peut même penser aux histoires de zombis — les sans-ombres remplaçant ici les zombis — à la différence près que l'Oubli n'est pas contagieux, et que les sans-ombres ne sont pas tous menaçants, loin de là.

Dès les premières pages, le lecteur est entraîné par une prose fluide et limpide. L'auteure a un talent de page turner certain, mais pas seulement. Ce roman d'action se double d'une exploration psychologique de ses personnages, qui tous ont peur du monde qui vient mais sont animés d'un espoir envers et contre tout. Même parmi ceux qui perdent leurs ombres, des groupes vont à La Nouvelle-Orléans où, dit-on, quelque chose d'important arrive sans qu'ils ne sachent exactement quoi. Cet espoir diffus reste un moteur qui les fait avancer, alors que ceux qui ne croient plus en rien sombrent dans la violence. L'auteure illustre ainsi la nécessité d'avoir un but.

Le thème de la mémoire et des souvenirs, constitutifs de notre identité, est évident dès les premières pages. Max, la femme d'Ory qui a perdu son ombre et qui est partie, marche dans la nature, et enregistre ses souvenirs et ses réflexions dans un magnétophone. Elle parle à son mari absent, et se parle à elle-même tant qu'elle se souvient encore des choses. Ory, de son côté, va à la recherche de sa femme à travers ces États-Unis post-apocalyptiques ; il a peur qu'elle oublie qui elle est, et qu'elle s'oublie elle-même : lui aussi est animé par l'espoir de la retrouver.

Le tableau serait incomplet sans la touche fantastique, présente dès le début du roman avec le lien entre les ombres et la mémoire, lien que personne ne sait expliquer mais qui devient un élément intangible de ce nouveau monde. Les sans-ombres modifient parfois la réalité, quand leurs souvenirs confus leur échappent et transforment des routes et des bâtiments. Peu à peu, le fantastique prend plus de place — mais jamais trop — et devient poétique, y compris dans des situations qui auraient dû être effrayantes.

La conclusion du roman, avec une surprise somme toute logique, m'a beaucoup plu par son ton et par les perspectives qu'elle offre.

C'est une lecture captivante, entre post-apocalyptique et fantastique, avec des personnages à la psychologie approfondie et servie par une narration accrocheuse (page turner, quand je ne fais pas l'effort de chercher un mot français).

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Attention, gros coup de coeur !

Ce livre est une belle claque autant narrative que dans son originalité, un roman post-apocalyptique mais comme j'en avais jamais lu, alors c'est parfois complètement cinglé dans les idées de l'auteure mais alors c'est une vraie fresque d'aventures, de surprises, jusqu'au bout nous avons des rebondissements incroyables, il fait 600 pages mais se mange comme un livre de poche tellement le lecteur est happé.

La consistance des personnages est extraordinaire, ils ont chacun une psychologie bien développée.
Le roman fait la part belle au genre "fantastique" qui pourrait autant tenir du "Justin Cronin" que de "Peter Pan" en passant par "Stephen King" ou "Serge Brussolo".

Et que dire de cette fin qui m'a complètement laissé sur le carreaux.

À ne rater sous aucun prétexte, pour le moment c'est ma meilleure lecture de l'année.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Comment faire du neuf avec du vieux ? La méthode Peng Shepperd !

Un roman au croisement du Passage de Cronin, de Celle qui a tous les dons de Mike Carey, d'Amatka de Karin Tibeck, mais aussi avec quelques touches de Priest et de Wilson. Mais Peng Shepherd apporte son étrange touche au roman post apocalyptique et fait de son roman plus que la somme de ces références. Classique donc dans sa forme et sa trame, ce roman l'est moins sur le fond, avec cette maladie (?) étrange qui touche la population. Un mal quasi magique...

600 pages, trois jours de lecture en poussant le sommeil dans ses retranchements. Voilà pour le condensé de mon ressenti qui en dit plus qu'un long avis. Et chose surprenante, pas une seule fois je n'ai levé les yeux au ciel face à l'histoire d'amour, je peux donc clamer haut et fort que l'autrice a du talent.
Je n'en dis pas plus, c'est un roman à découvrir sans trop en connaitre dessus afin de se laisser surprendre. Juste une précision pour celles et ceux qui ne sont pas adeptes du post apo, celui ci est loin d'être noir et pessimiste.
Allez, comme je suis sympa, trois lignes qui me sont venues à l'esprit lors de la lecture et qui résume ce que j'y ai trouvé :

Si tu ne sais pas qu'une chose est impossible, c'est donc qu'existe la possibilité de son existence.

Rester, partir. Vivre sa vie comme elle est ou en inventer une meilleure. Que faire ?

Ils ont perdu quelque chose, ils ne sont plus que l'ombre d'eux même.


Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse.
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Le livre de M est le premier roman de Peng Sheperd, autrice américaine ayant vécu dans de nombreux endroits de notre monde, ce qui se ressent beaucoup à la lecture du roman. le livre a été publié il y a 2 ans aux États-Unis et nous arrive en France chez Albin Michel Imaginaire dans un format un peu particulier pour la collection. La couverture est la même que l'édition américaine et le liseré traditionnel de AMI a été enlevé. le rendu du roman est toutefois très beau. La traduction est signée avec brio par Anne-Sylvie Homassel.

Notre ombre nous accompagne toujours de notre naissance à notre mort, quelques soient les circonstances, elle est présente, silencieuse et sombre, au point que l'on n'y prête plus attention. Associée au soleil, à la lumière, l'ombre est toujours présente sauf en de très rares conjectures. Pourtant, si elle venait à disparaitre, les questions seraient nombreuses. C'est le point de départ du roman de Peng Sheperd, un début qui parait simple, impossible. Un jour en Inde, un homme perd son ombre. Cela parait tellement fou et presque merveilleux. Jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il y a un deuxième effet kiss cool associé à cette perte : l'oubli. Comme si l'ombre était le siège des souvenirs, du passé des hommes. Troisième effet, cet homme n'est pas le seul à perdre son ombre. le phénomène se répand un peu partout dans le monde. Petit à petit, de plus en plus de monde est touché, oubliant irrémédiablement tout. La fin du monde commence, la fin du monde comme nous le connaissons, la fin des repères, des souvenirs.

Le roman suit plusieurs personnages confrontés à cette apocalypse. Des personnages ordinaires amenés à vivre des situations terribles, des personnages parfaitement crédibles et réussis. Il y a tout d'abord Ory, prêt à tout pour protéger sa femme Max, vivants en reclus loin de tout dans un hôtel abandonné au fond des bois. Quand l'ombre de Max disparait, suivie par Max elle-même, le monde d'Ory s'écroule. Il fera tout pour la retrouver. Mais ce ne sont pas les seuls personnages proposés, Peng Sheperd croque une belle galerie de protagonistes: une jeune iranienne championne de tir à l'arc, un poète, un médecin, un artiste. Mais surtout, le propos devient d'autant plus intéressant dans les effets produits par l'épidémie sur les gens. L'autrice développe tout un monde post-apocalyptique glaçant et crédible. L'ombre du Fléau de Stephen King n'est pas loin, les circonstances sont différentes mais on s'en rapproche par certains côtés.

Lire un tel roman maintenant, après les événements vécus en ce début d'année 2020 est assez étrange. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle le roman est déroutant. le récit commence comme celui d'un roman post-apocalyptique traditionnel mais s'en détourne assez vite et de manière surprenante. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher la lecture, ce qui serait fort dommage. Peng Sheperd arrive à rendre son roman particulièrement prenant au point qu'on a du mal à lâcher le livre. 600 pages qui passent très vite, qui nous prennent aux tripes par moments, qui nous font réfléchir à de nombreux sujets, à notre monde, à l'importance que l'on donne à certaines choses au détriment d'autres. Un roman innovant qui arrive à faire du neuf avec du vieux, du passionnant avec du déjà-vu, de la noirceur avec de la romance, de l'oubli et de l'espoir.

Le livre de M est un grand roman d'imaginaire, un roman classique par certains côtés mais innovant par d'autres. Une oeuvre à découvrir sans hésiter et qui se lit plus vite que son ombre!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Perdre son ombre, puis oublier ses souvenirs, oublier comment marcher, parler, respirer… Comment survivre ?

Le livre de M est un roman post-apo à la dimension beaucoup plus humaine que technologique.
On ne connaît pas les raisons de cette… épidémie. En est-elle seulement une ?
Pas plus que l'on ne connaît la manière dont elle est arrivée, ni comment les États ont fait face…

On suit plusieurs personnages de manière alternée. Qui se connaissent, ou pas. Qui se perdent de vue, se retrouvent, se rencontrent…
Des tranches et des chemins de vie : le livre de M partage le quotidien de tous ces personnages qui tentent de survivre. Avec ou sans mémoire.

Je parle de chemin, c'est tout à fait ça : pour chaque personnage, qu'il soit géographique (avec pour but La Nouvelle-Orleans, je vous laisse découvrir pourquoi) et métaphorique (trouver un sens à cette vie étrange qui se réduit à peau de chagrin).
Quelques longueurs parfois, le rythme est assez lent mais il s'en dégage un réalisme qui donne au roman toute sa crédibilité.

J'ai aimé ce roman humaniste et touchant. Tous ces personnages interrogent ce qui fait notre individualité, notre histoire, notre vécu. C'est émouvant, terrifiant, glaçant aussi, très. Et le final… tout ça à la fois. Un des excipit les plus beaux que j'aie lus.

Une fort belle lecture, percutante, et qui va me marquer durablement.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/p..
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Ça a commencé en Inde, un homme tout à fait ordinaire, un premier cas, intrigant et inquiétant. Puis ça s'est étendu à d'autres continents : les gens, par millions, se sont mis à perdre leur ombre. le phénomène inexplicable s'est doublé d'un problème plus grave : après l'ombre, au bout de quelques jours, c'est l'oubli, et avec lui, une désorientation totale, une perte de repères, l'incapacité à se souvenir de ses proches, de gestes simples, des mots. L'épidémie est incontrôlable et semble toucher les gens au hasard. Dans une Amérique qui n'a pu être épargnée par le phénomène, au nord de la Virginie, Ory et son épouse Max luttent pour leur survie, cachés dans un hôtel à l'abandon. Mais un jour, le pire arrive : Max perd à son tour son ombre et fait le choix de disparaître…
Il y a un an, je vous parlais des Cartographes de Peng Shepherd qui m'avait enthousiasmée et, après avoir terminé le Livre de M, je peux vous assurer que c'est une autrice à suivre ! J'ai commencé ce roman il y a plusieurs semaines et je l'ai mis un certain temps en pause avant de le reprendre ces derniers jours. Il ne faudrait surtout pas s'arrêter aux premiers chapitres si la lecture vous semble laborieuse : la mise en place de l'intrigue repose sur plusieurs personnages et tous les fils finissent par se rejoindre, ce qui rend la deuxième partie du roman complètement addictive. L'atmosphère post-apocalyptique m'a semblé très convaincante, de même que l'idée de départ qui est particulièrement originale. Sans trop en dire, j'ai été fascinée par l'importance que revêt la conservation des livres dans cet univers où règnent l'oubli et l'absence totale de règles et j'ai également été scotchée par la grosse révélation qui survient dans les dernières pages. Pour tout dire, je pense à cette histoire depuis que j'en ai terminé la lecture et les quelques bémols que j'ai pu trouver, notamment les quelques longueurs du début, me semblent bien mineurs tant je trouve l'ensemble brillant. Attention toutefois si vous aimez la science fiction pure, ce roman risque de vous désappointer car il propose plutôt un mélange des genres en flirtant avec le merveilleux. Et j'ajoute pour finir que c'est un premier roman ! Peng Shepherd n'a pas fini de nous régaler !

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