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4,16

sur 535 notes
Malgré les critiques très positives que j'ai pu lire sur Sirius, je n'ai pas vraiment accroché à ce road trip post-apocalyptique. Et cela à cause d'un personnage… ce qui est fort dommage car dans l'ensemble le roman est criant de vérité et porte un puissant message.

Le problème avec moi, c'est que si je n'adhère pas à un personnage principal, ma lecture est totalement biaisée. J'entends par là que je perds le plaisir de découverte, me focalise sur ce point négatif et il est difficile d'apprécier réellement le reste. Pourtant, avec du recul, je trouve que le roman mérite d'être lu et comme j'ai pu le constater beaucoup n'ont pas trouvé ce personnage si enquiquinant que cela.

Je parle de Kid. Agaçant à souhait dès le départ. Irritant au possible. Je sais qu'il est petit, dans les six ou sept ans, mais il n'empêche que je ne sais pas comment Avril, sa soeur adoptive, arrive à autant garder son calme. Désobéissant et entêté, le gamin n'en fait qu'à sa tête, ne croyant pas sa soeur, et les mettant en danger à plusieurs reprises. D'accord, il est jeune. D'accord la situation n'est pas facile. D'accord, c'est un comportement qui peut chez certains enfants de cet âge être normal mais… ouhhh ! la crispation totale et cela jusqu'à plus de la moitié du tome. J'ai pensé à abandonner d'ailleurs. Chose qui ne m'arrive que très rarement car je déteste ne pas finir un roman…Mais j'ai poursuivi, et fort heureusement, les choses s'arrangent.

Kid évolue et devient moins agaçant. C'est peut-être aussi dû au fait qu'Avril accepte petit à petit ce qu'est devenu l'enfant. Plus animal, moins homme. Avril qui porte tellement de poids sur ses épaules, qui subit énormément mais qui a une volonté de fer et cet amour pour ce frère qui déplace toutes les montagnes que la vie place devant eux. J'ai beaucoup aimé ce personnage d'ailleurs. Forte et fragile à la fois, il est facile de s'identifier à elle et de voir l'évolution qui se produit au fur et à mesure en elle. Il y a tellement de prises de conscience, de remises en question, de choix qui feront ou non la différence. Elle n'a pas eu une vie facile, mais elle n'a jamais baissé les bras, jamais été tenté par la facilité. Réfléchie et volontaire, elle a pourtant des défauts qui font d'elle un être humain tout simplement.

Outre Avril, j'ai aussi apprécié le côté animal du roman. Il y a une grande part de réflexion sur la condition animale, ce qu'ils représentent pour nous, la façon dont on les traite, nos ressemblances. L'auteur ne juge personne, il expose juste des faits. Il y a aussi dans le traitement utilisé par Stéphane Servant quelque chose de bienveillant et d'enfantin. Un émerveillement qu'il est si facile d'oublier. La présence des animaux est ainsi vraiment sublimée et permet de vraiment entrer dans la réflexion.

Un autre point aussi : la psychologie humaine. le contexte de roman, un monde post-apocalyptique, est assez dur à imaginer. Et pourtant, à travers tous ces personnages, je me suis dit que l'auteur avait très bien su dépeindre les différentes réactions que l'espèce humaine pourrait avoir. Et même si certains se comportent de façon civilisé, d'autres plongent dans la folie et l'horreur. Certains passages m'ont dégoûtée tellement le fanatisme et la violence étaient virulents. L'épisode de la ferme notamment où l'on comprend l'ampleur de la démence de certains. Il n'y a plus cette limite entre le bien et le mal. Juste une folie pure, dangereuse et meurtrière. Et c'en était glaçant.

Mais nécessaire, car le roman est un tout. La violence était nécessaire pour montrer le réalisme de ce monde, tout comme les moments de joie. Et c'est une des forces de ce livre. Les derniers chapitres nous montrent aussi une plus grande étendue de l'explication que l'auteur donne à son cataclysme et j'ai vraiment adhéré à cette idée. Tout comme le fait que la fin soit assez ouverte. Pour moi, Sirius est un peu le début d'une aventure comme l'annonce le compte à rebours des chapitres, d'ailleurs. Car après chaque fin, il y a un nouveau commencement.
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Ce que j'ai ressenti: « Nous sommes lé zétoiles de la Constellation. »

« -Moi, en attendant d'être mort, j'espère qu'on sera vivants. »

Il est temps de rallumer les zétoiles et d'aller en direction de Sirius avec l'adorable Kid et sa grande soeur Avril. En plus Kid, lé un garçon trop attendrissant, hyper sensible, et surtout un des derniers enfants à naître sur Terre. Alors le suivre, c'est suivre encore un peu d'innocence dans un monde en déclin. En effet, un terrible virus inexpliqué a tué la vie autant que l'espoir. Plus rien ne pousse, plus rien ne naît, plus rien de bon n'arrive. Reste le chaos. Alors mû par un courage et une étincelle de volonté, ses deux enfants traqués entame un long chemin vers ce qui leur parait, comme un eldorado possible, aller au devant de leurs souvenirs dans une quête d'illusion utopique, que la Montagne sera leur nouveau foyer…Mais le monde se meurt, les étoiles tombent du ciel, et l'humanité semble être pris dans une tourmente de folie….

« Kid alors compris que la beauté ne pouvait se départir de la liberté. Ce que l'on possède finit par perdre tout éclat. Comme si la liberté était l'essence même de la beauté. »

Avec une plume magnifique, Stéphane Servant nous conte un monde post-apocalyptique effrayant et désenchanté, mais dans la douceur et la naïveté de ses deux enfants, ce livre Jeunesse devient une étoile resplendissante, aussi brillante que son nom l'indique: Sirius. C'est un road-trip d'une beauté ravageuse, un livre qui sensibilise sur l'environnement, et une formidable histoire de fratrie. Il est dans ce livre des instants de poésie pure et une connexion avec la Nature qui redonne un souffle de vie dans ce panorama où règne le désespoir et la violence. Cette lecture, elle m'a bouleversée parce qu'il y a cet espoir candide mélangé à un désespoir infini, et cette histoire va longtemps résonner en moi…

"A quoi pourrait bien ressembler le monde si le ciel se vidait de ses étoiles? A quoi pourrait bien ressembler la vie si plus jamais on ne pouvait faire un voeu?"

Cet auteur sublime l'anticipation de son récit avec l'idée d'un lien plus « instinctif » avec la Nature mais, aussi dans son antagonisme avec la « communication » entre les espèces vivantes. J'ai trouvé cela magnifique, d'autant plus que ces pages bien « spéciales » sont d'une beauté lyrique lumineuse et viennent enrichir le compte à rebours des chapitres allant decrescendo vers une fin où, l'avenir est incertain…Il y a une certaine bienveillance dans ces pages, sans doute, parce qu'il est classé en Jeunesse, mais cette étiquette ne doit pas en refréner certains, parce que ce livre offre de puissantes émotions et réflexions sur nos comportements irréfléchis envers notre chère planète, mais je dirai aussi que l'auteur possède un oeil plutôt avisé sur les relations humaines. En abordant des thèmes forts comme le fanatisme et la folie du désespoir, l'altruisme et la transmission du savoir, Stéphane Servant montre les deux facettes de l'espèce humaine et finalement, le monde qu'il réinvente dans Sirius, est un idéal intéressant à atteindre…

« Depuis que la vie s'était tue, le monde n'était que silence. »

En bref, c'était une très belle lecture! Si jamais, vous voyiez une étoile turquoise briller sur les étals, n'oubliez de la prendre entre vos mains, il se pourrait que vous alliez bientôt faire partie de la Constellation…Sirius a éclairé mon p'tit monde, et y laissera une traînée scintillante dans mon coeur de lectrice…



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Dans un monde où un mystérieux virus tue la vie en provoquant la stérilité des humains mais également de toute vie terrienne, Avril, jeune adolescente tente d'élever son petit frère, Kid. Vivants isolés dans une cabane perchée dans un arbre, ils vont devoir fuir un danger qui les poursuit depuis longtemps et partir à la recherche d'une promesse de vie plus paisible dans la Montagne où le passé n'aura plus sa place.

Un peu comme la série Le Chaos en marche de Patrick Ness, Stéphane Servant nous livre avec Sirius un roman adolescent particulièrement dur et où les personnages sont loin d'être chouchoutés. L'objectif sera compliqué à atteindre et peu d'aide sera proposée à nos deux jeunes personnages. Les moments d'espoir céderont souvent la place au désespoir et à l'envie de tout abandonner. Tout le long du récit, on apprend à connaître nos différents personnages. On admire leur courage tout en découvrant leurs défauts et leur cruauté. Stéphane Servant nous propose une palette de personnages très intelligente et très vraie. Ces personnages authentiques sont très émouvants et la relation qui lie Kid et Avril est très poignante et émouvante. de plus, il ne faut pas oublier les animaux qui ont une place très importante dans ce récit (ce sont eux d'ailleurs les vrais protagonistes de cette histoire !).

Sirius est le genre de roman que l'on déguste. Assez lent à la lecture et assez contemplatif, ce roman a un je ne sais quoi de captivant. On est subjugué par la plume poétique de l'auteur et on suit ce road-trip jalonné par la cruauté des hommes avec beaucoup de peur et d'effroi. Malgré la cruauté des hommes, les descriptions de la nature et des paysages sont magnifiques et remplies d'une poésie très pure. Sirius nous fait beaucoup réfléchir sur le monde en général et sur le sens d'être un humain.

Sirius est un roman assez particulier qui ne plaira pas à tout le monde. Je pense que je l'ai lu au bon moment, car c'est le genre de moment où il faut faire un effort pour le comprendre et pour rentrer dedans. On peut très facilement rester extérieur au récit et cela serait bien dommage.

Je découvre l'auteur Stéphane Servant avec ce roman qui est son dernier sorti. Je continuerai bien sûr la découverte de cet auteur avec La Langue des bêtes et le Coeur des louves qui ont tous deux su rencontrer leur petit succès.
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Quelle écriture !
On a ici un roman pour adolescents, à la base, mais ce n'est pas une raison pour que les adultes passent à côté !
Sirius est un récit post-apocalyptique, avec beaucoup de poésie, d'onirisme, d'émotions. Avril et Kid, Sirius, Esope et le Conteur, Darius et les Etoiles Noires, madame Mô... C'est tout un monde que nous crée Stéphane Servant, avec brio, comme toujours, mais plus accessible. La poésie de la langue, la beauté de l'animalité, la perversion des hommes, les dérives de la modernité, la nécessité du retour à la nature, le questionnement autour de la culture...
C'est beau, c'est intelligent, c'est prenant, c'est addictif, c'est pertinent, c'est émouvant, c'est juste. Je dois préciser que j'ai adoré ou pas ?
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un roman intitulé Sirius et signé Stéphane Servant.

Or donc, dans un monde dévasté par un virus mystérieux et désormais stérile, Avril, jeune femme déterminée, s'occupe tant bien que mal de Kid, son petit frère. Hélas, ils sont contraints de quitter leur abri dans la forêt pour fuir de mystérieux agresseurs. Une longue route commence…

-Vraiment très longue, la route.

-Rhôôh, n'exagère pas, ce n'était pas si ennuyeux que ça…

-Non, d'accord. Mais il y a à redire.

-Donc, il y a donc plein de choses positives…

-Et plein d'autres négatives…

-Mais ça suffit ! On n'y arrivera jamais si tu m'interromps tout le temps ! Bon!

Alors, un point positif pour commencer : dès le début de la narration j'ai trouvé l'immersion efficace. Les longs passages décrivant la vie d'Avril et de Kid sont bien menés et le mystère est savamment distillé, car très vite, il devient évident qu'Avril cache un Terrible Secret. Quel est-il ? Voilà l'un des enjeux de l'intrigue qui m'a poussée à poursuivre.

-Ben moi, dès le début de la narration, j'ai trouvé Kid insupportable. Je ne savais pas comment faisait Avril pour tenir avec ce gamin têtu, immature et inconscient jusqu'à la mettre en danger comme s'il n'avait pas deux sous de jugeote et qu'il était imperméable aux émotions de sa grande soeur.

-T'es un peu dure quand même. Ce n'est qu'un enfant !

-Un enfant dont les gaffes et le babil m'horripilent. Et son évolution m'a mise très mal à l'aise par la suite.

-Et un autre point intéressant, c'est l'ancrage du roman dans l'actualité !
Avec la ville isolée des réfugiés, le fanatisme et le propos clairement horrifié sur la pollution et l'abattage…

-Ce qui nous mène à un nouveau point gênant : le spécisme. Ou plutôt, l'antispécisme dans ce cas.

-Le quoi ?

-L'antispécisme. C'est un courant de pensée qui refuse de hiérarchiser la vie humaine et la vie animale. Toutes les deux se valent et l'une ne doit pas être privilégiée aux dépends de l'autre.

-Bah, c'est plutôt sympa, non ?

-Oui, tout à fait, en théorie. Cependant, dans un monde où il n'y a plus rien à manger parce que les animaux sont morts et que rien ne pousse, je ne vois guère comment tu peux te passer de viande quand tu en trouves. Si à la rigueur tu trouvais un champ de blettes et/ou de pommes de terre de temps en temps, d'accord, mais il n'y a rien de rien ! Là-dessus, le texte ne me convainc pas. Pas par idéologie, mais par souci de réalisme. Dans la même veine, les métaphores sur la fécondité anéantie d'Avril m'ont fait soupirer, je les trouve vieilles et usées.

-En revanche, les portraits humains sont réussis ! Comme le voyage fournit maintes occasions de rencontrer des gens, le lecteur en a pour son argent : des rencontres douces-amères, horrifiantes ou terrifiantes… La palette d'émotions et de caractères est large, et j'ai vraiment été surprise sur ce point. J'ajoute que le style est plaisant, multiforme ; sobre et efficace quand il s'agit de raconter, tronqué, abîmé lorsque Kid s'exprime, et capable de belles envolées poétiques.

-Hélas, cela ne suffit pas à me faire complètement vibrer. J'ai passé un bon moment, étonnant, surprenant, bref, plaisant. Cependant, le personnage de Kid m'a trop irritée pour que je me plonge totalement dans le roman.

-Tu es sans un monstre sans coeur !

-Absolument. »
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WHAOU!
Voilà le premier mot qui me vient à l'esprit quand je repense à Sirius !
Il m'a été recommandé de nombreuse fois par la même personne donc je me suis dis il doit pas être mal.
C'est vrai que j'ai été surprise car je m'attendais pas à ça.
C'était beau extrêmement beau ! C'est la première fois que cela m'arrive de trouver un livre beau.
Au début du roman Kid m'agassait beaucoup avec sa façon de parler mais aussi surtout il était hyper têtu ! GRRRR....
Mais après ( vers la 2nde moitié ) je me suis vraiment attachée à lui et je l'ai trouvé même mignon alors comme quoi tout peut arriver !
Moi qui adore les romans post apocalyptiques j'ai trouvé cette histoire trop belle pour le contexte. Mais c'est un point positif car cela montre la naïveté des enfants.
J'ai adoré le côté un peu fantastique avec les animaux.
Et enfin, l'écriture est très belle on se plonge très très facilement dans la lecture.

Je recommande vraiment ce livre même à ceux qui n'aiment pas le genre post apocalypse.
Alors foncez le lire !
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"Sirius" est un récit post-apocalyptique par un auteur que je connaissais déjà. Effectivement, j'avais lu "Félines" de Stéphane Servant, qui avait été un immeeeeeeense coup de coeur. Alors quand j'ai vu ce livre, avec en plus sa très jolie couverture, je n'ai pas hésité très longtemps.

Au début, j'ai eu du mal, je l'avoue. Kid m'agaçait énormément, Avril ne s'énervait jamais contre lui, bref je trouvais cela insupportable :'). de plus, l'histoire ne m'a pas captivé, du moins durant la première moitié.

Mais par la suite, j'ai fini par être plongée dans le récit avec nos deux protagonistes. Je me suis beaucoup attachée à Kid au final (après un départ difficile, je le reconnais) et j'ai adoré la deuxième moitié du bouquin.
Et cette fin... c'était juste beau, en fait. Beau à lire.

J'ai décidé de retenir principalement la seconde moitié du livre car c'est celle qui m'a le plus marqué et que j'ai vraiment pris plaisir à lire ; c'est donc pour cette raison que je mets 4/5. C'est une très belle découverte, bien écrite et pleine de poésie, que je suis très heureuse d'avoir lu, malgré le fait que j'aie eu du mal à rentrer dans l'histoire et à m'attacher aux personnages. ♡
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Cet ouvrage, il en aura fait des allers-retours entre les rayons de la bibliothèque et ma pile à lire ! Plusieurs fois, j'ai tenté d'emprunter ce petit pavé en espérant prendre le temps de le lire, puis je le rendais, non sans regrets. J'ignorais totalement si ce livre allait me plaire ou non… En effet, après voir lu beaucoup de critiques unanimes, je craignais de mettre la barre trop haut. C'est finalement l'avis de Stelphique qui m'a boosté, si bien que je m'y suis attaqué le temps d'un week-end. La lecture fut globalement agréable, prenante, assez déroutante, originale et un brin loufoque. J'avoue que l'on frôle parfois l'ovni littéraire, si bien que j'ai un doute sur le fait que l'intrigue plaise à tout le monde en raison de son côté onirique et fantastique… En tout cas, l'avancée du récit et son dénouement sont vraiment atypiques. Pour ma part, j'ai refermé « Sirius » avec satisfaction.

L'un des points forts de ce titre est son univers post-apocalyptique. La vie n'est plus ce qu'elle était : la majorité des animaux sont morts, la nature peine à repousser, les villes n'existent plus, les tremblements de terre sont fréquents et chaque créature n'est plus apte à donner naissance. le concept d'enfanter a disparu… Ainsi, les humains se contentent de survivre et de vivre en ermite ou en groupe… J'ai trouvé que l'auteur retranscrivait bien le chaos. On sent que l'Homme a franchi un cap qui a complètement anéanti l'humanité. Or, il continue de semer le mal, puisqu'il semble être fréquent que certains cherchent des vivres là où ils le peuvent… Quitte à commettre le pire… ! L'atmosphère est sombre, oppressante et sinistre : chaque rencontre peut conduire à la mort. En effet, la démence, la fin ou la solitude semblent avoir rongé les rescapés. On est donc dans un climat d'incertitude, puisque la personne dont on croise la route peut aussi bien nous vouloir du bien que du mal et peut également agir brutalement par peur ou pour se défendre. Pourtant, malgré le contexte, j'ai trouvé que le texte dégageait parfois quelque chose de joyeux… L'histoire se déroule aux côtés d'Avril, une adolescente à la peau ébène et à l'épaule tatouée d'une étoile noire, qui a pris Kid, un bambin à la peau laiteuse, sous son aile. Malgré leurs différences physiques, Avril affirme qu'il s'agit de son frère. Elle se donne véritablement corps et âme pour lui. Leur lien apporte une véritable bouffée de fraîcheur. Kid est garçon innocent plein de naïveté, de gentillesse et de curiosité. Sa vision utopique et candide du monde (l'ancien comme l'actuel) rend parfois l'ambiance douce et pétillante. Il est comme une jeune pousse au milieu des cendres. Un espoir. Un avenir.

Le rythme de l'ouvrage est à la fois lent, un peu répétitif et dynamique. On est sur l'idée de voyage. Dans ce road-trip, Avril et Kid vont devoir quitter leur foyer pour se rendre dans les montagnes où ils espèrent trouver leurs parents. Leur route sera truffée d'embûches, de rencontres et de découvertes. Ils devront systématiquement s'adapter à ceux qu'ils auront en face d'eux ou au nouvel endroit dans lequel ils mettront les pieds. Comme si les choses n'étaient déjà pas assez compliquées, on va rapidement faire la rencontre de Darius, un jeune homme dément, psychopathe, malsain et cruel qui traque sans relâche Avril. Cette dernière le connaissant bien, décide de toujours avancer pour ne jamais croiser la route de ce fou… Comme le danger n'est jamais loin, le rythme est donc soutenu. Cela dit, cela n'empêche pas le tandem de discuter ou de passer un peu plus de temps dans certains endroits. Parmi ceux qu'ils ont croisés, j'ai particulièrement été marquée par le vieux Herik et par le Conteur, un ancien écrivain qui va accompagner les héros pendant un certain temps. Sa façon de penser et son passé m'ont émue. Ce qui est également intéressant dans cet ouvrage, c'est le fait que les protagonistes ne sont pas tous des humains ! Sirius, Artos, Un et bien d'autres joueront un rôle majeur dans l'intrigue et se verront dotés d'une intelligence sur-développée pour ce qu'ils sont…

Derrière cette histoire ressemblant à un conte post-apocalyptique, on distingue de véritables réflexions comme, par exemple, l'environnement, l'entraide, la tolérance et la place de l'animal. Dans ce nouveau monde, l'animal a d'abord été rejeté, car on estimait que sa simple présence pouvait apporter la mort et la maladie. Pourtant, pour certaines personnes tel que Kid, une bête est comme un membre d'une famille… Une amitié et une coopération est possible… Et c'est là où je crains que les avis divergent. En effet, l'auteur a décidé de partir sur l'idée d'égalité de tous les êtres vivants. On découvrira dans les chapitres où Kid est le narrateur que certains individus sont très spéciaux puisqu'ils peuvent même aller jusqu'à communiquer sans être proches les uns des autres et ce, qu'importe leur nature. Pour moi, on touche complètement au divin ou aux superpouvoirs… J'ai plutôt apprécié le concept toutefois, je m'attendais à quelque chose de plus réaliste… J'ai donc mis un certain temps à m'y faire.

Ovni, roman d'anticipation young adult, conte, oeuvre de science-fiction atypique, … « Sirius » de Stéphane Servant a le mérite de ne pas laisser le lecteur indifférent. Rien qu'avec son concept de chapitres numérotés de façon dégressive et repartant de zéro à la fin est original. Reste à vous si vous serez ou non conquis par l'ambiance ou les personnages… En tout cas, je pense que ce livre me marquera un petit bout de temps…
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Après avoir laissé Sirius trainer dans ma pile à lire pendant des années, j'ai enfin décidé de l'en sortir, avec toujours autant de curiosité qu'auparavant vis-à-vis de ce roman.

Pour l'histoire, nous suivons deux jeunes gens : Avril, une adolescente noire qui porte de lourds secrets, et Kid, un enfant blanc de six ou sept ans qui, petit à petit, va se comporter de façon étrange... Tous deux sont frères et soeurs et sont obligé•es de fuir face au passé d'Avril qui l'a rattrape. Dans cet univers post-apocalyptique où il n'y a rien, où ces deux personnages peuvent bien se rendre...? Il faudra se laisser guider par Sirius...

L'intrigue se déroule comme un compte à rebours et même les chapitres sont paginés à l'envers, pour mener les lecteur•rices vers la fin du voyage... Nous suivons Avril et Kid sur des routes dangereuses, en direction de la Montagne. Petit à petit, nous en apprenons plus sur Avril, comprenant qu'elle cache quelque chose. Quant à son frère, son comportement devient de plus en plus animal, au point de ne même plus parler correctement...

Si j'ai eu du mal avec les deux protagonistes, c'est parce que je ne comprenais pas trop leurs motivations. Dans la première partie du livre, j'ai trouvé Kid agaçant et je n'ai pas apprécié Avril plus que ça. Cela a évolué au fur et à mesure de ma lecture, même si je n'ai pas réussi à m'attacher pleinement aux personnages.

En revanche, j'ai vraiment apprécié l'intrigue : un peu inquiétante et mystérieuse, elle nous plonge dans un univers hostile. La civilisation s'est effondrée et les rares survivant•es peuvent parfois s'attaquer. Stéphane Servant décrit très bien un monde après l'apocalypse, ou du moins l'idée que nous pouvons nous en faire.

C'est avec une plume poétique et riche que l'auteur nous entraîne à la rencontre d'Avril, Kid et Sirius. Sa plume est envoûtante et il nous amène à réfléchir sur des questions importantes comme l'écologie et le rapport que nous entretenons avec les animaux ! C'était un roman formidable !
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Avril vit depuis quelque temps dans un arbre avec Kid un jeune garçon afin de tenter d'échapper à la violence de cette Terre dévastée par les hommes.

Mais le danger, incarné par les dangereuses étoiles noires, se rapproche et ils sont contraints de fuir leur havre de paix.

Lancés sur les routes, leur chemin va croiser celle d'un étrange petit cochon que Kid va appeler Sirius. C'est le nom du chien qui est censé, d'après les affirmations d'Avril, marquer la fin de l'exil. Dès lors c'est le départ vers la montagne qui symbolise tous les espoirs...

Un roman épique qui n'est pas sans faire penser aux épreuves que traversent Homère et ses compagnons pour rentrer chez eux. C'est aussi un panorama de ce que l'homme a de meilleur et de pire en lui avec au coeur du livre la question du pardon.

La présence très forte des animaux nous montre, si c'était nécessaire, qu'ils sont indispensables et qu'il faut les considérer comme nos frères.

Les aventures se succèdent pour nos deux compagnons qui semblent aller de Charybde en Scylla. Heureusement, des parenthèses d'humanité sont offertes au lecteur, qui doit lui aussi espérer et tenter de suivre les étoiles, afin de peut-être en devenir une aussi à la fin du livre.

Un roman fort et beau à partager !
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