dis-nous la volonté des dieux, ô Calchas, et inspire-nous par tes conseils
Quaeris quo iaceas post obitum loco ?
Quo non nata iacent.
Tu veux donc savoir où tu dormiras après la mort ?
Là-même où reposent ceux qui ne sont pas nés encore.
Faites-nous le récit de ces deux meurtres, donnez-nous les détails de ce double attentat. Les grandes douleurs aiment à toucher toutes leurs blessures.
Ô toi le fléau, la ruine, le malheur de deux peuples ! […] C’est pour toi que le sang de l’Europe et de l’Asie a coulé, pendant que tu regardais de loin tes maris combattre l’un contre l’autre, ne sachant auquel des deux tu devais souhaiter la victoire. »
Il ne manquait aux maux des Troyens que cette joie ! Ilion renversé fume encore sous nos yeux ; c’est un moment bien choisi pour la fête d’un mariage ! […] Troyennes ! célébrez les noces de Pyrrhus ; célébrez-les dignement, c’est-à-dire par des cris et des pleurs.
Je m’opposerai à vos efforts impies ; mes mains désarmées iront au devant de vos armes. La colère me donnera des forces.
Un sang plus noble que celui de Polyxène doit couler aussi ; les dieux l’exigent. Le petit-fils de Priam, le fils d’Hector, sera précipité d’une tour élevée ; il mourra, et notre flotte alors pourra déployer ses mille voiles sur les eaux.