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4,2

sur 846 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Le Vide" de Patrick Senécal - La chronique au bord du gouffre...

Avec "Le Vide", on se sent happé dans un univers tourbillonnant, un abysse sans fond. C'est une expérience aux confins de la folie que nous délivre un Patrick Senécal qui pète la forme.

"Le Vide", c'est tout d'abord une intrigue très originale dans l'approche, encore plus quand on sait qu'elle a été écrite en 2006. C'est aussi un roman visionnaire.
Pas simplement parce qu'il parle de l'abrutissement des masses qui regardent des programmes mornes, putassiers et sans intérêt (mais je ne serai pas celui qui jette la première pierre, ça m'arrive aussi) mais surtout pour le chaos et la violence qu'il décrit et qui renvoient à des faits d'actualités qui ont marqué ces derniers mois au fer rouge. C'est bluffant !

Un vrai phénomène de société décrypté et annoncé tel une pythie moderne par l'écrivain inspiré.

C'est ensuite un style enflammé, puissant, hypnotique qui nourrit un besoin de beauté absolue. Avant l'histoire, ce sont les mots qui secouent le lecteur. Qu'ils soient drus, qu'ils soient crus. Car en plus d'aligner de jolies phrases, quand il parle de cul, et il en parle, Senécal appelle un chat un chat et une bite une bite. Oui... Et c'est chaud !

"Le Vide" est une (dé)construction hallucinante, un vertige vers le néant qui s'esquissent sous nos yeux. L'auteur renforce la désorientation du lecteur avec un chapitrage qui paraît aléatoire (évidemment, ce n'est pas le cas), en démarrant par le chapitre 21, et dont les numéros résonnent comme une perte des sens troublante.

Ce sont des personnages qui sortent de l'ordinaire, en souffrance, scarifiés de fêlures disgracieuses, qui suffoquent. Peut-être un peu trop d'ailleurs...

Mais c'est avant tout un récit captivant qui va t'embarquer. Toi, puis toi et toi aussi là-bas, te planque pas. On t'a vu ! Il va t'embarquer aussi ! Y a pas de raison ! Fais pas le malin !

Après, le roman n'est pas exempt de défauts. Certaines scènes et certains personnages sont assez répétitifs, la dépression suinte dans les pages et est très (trop ?) communicative. À ne pas lire si tu viens de te faire plaquer ou de perdre ton boulot.

Cependant, il est à recommander parce que ne pas le lire, ce serait louper une expérience livresque hors du commun, ce serait passer à côté d'un grand auteur, ce serait se priver d'un moment inédit. Et ça, c'est pas possible les ami(e)s. 3,5/5

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Voilà un vide qui est un gros pavé !
Le Vide, c'est encore un portrait de l'homo desesperatus post seconde guerre mondiale, celui.celle qui ne croit plus à rien -et à lui même, sa grandeur et sa dignité, encore moins. L'anti-héros de Céline, de Houellebecq, de Litell et autres auteurs de monstrueux polars et thrillers dont nous sommes si friands, l'anti-héros qui est capable de tout par paresse, lâcheté, bêtise, cruauté ...Celui qui nous a menés et nous mène au désastre.
Patrick Sénécal choisit la voie du thriller pour sa démonstration, et la téle-réalité comme incarnation de la déchéance humaine. L'anti-héros est une foule de téléspectateurs, trois millions de Québécois fascinés chaque semaine par une émission trash "Vivre au max", où les heureux candidats sélectionnés peuvent réaliser leurs rêves les plus fous (insulter leur patron, leur belle-mère, sauter en parachute, combattre des piranhas, passer la nuit avec une porno-star...) Les rêves et leur vacuité sont très rapidement au centre de l'intrigue. de cette foule d'êtres vides jaillissent trois hommes : le présentateur, Max, milliardaire reconverti dans le showbiz, un psychologue suicidaire et dérangé, Stéphane, et un inspecteur de police (les Canadiens disent "détective"), Pierre. D'abord fort éloignés les uns des autres, les liens vont se nouer à travers l'émission et un quadruple meurtre sur lequel Pierre enquête.
L'intrigue est prenante, le propos est moderne, mais j'ai trouvé cela un peu longuet, ce qui fait que, grande lectrice de thrillers, j'ai assez rapidement compris où on allait. Heureusement, quelques rebonds inattendus m'ont raccrochée au livre. L'aspect moral du récit correspond à notre réalité, mais il m'a semblé un peu trop forcé, un peu trop heavy, comme disent nos Québécois dans le livre. J'aurais préféré une mélancolie et un désespoir plus dilués, profonds, las, et plus ironiques aussi, comme chez un auteur dont on ne doit pas prononcer le nom mais qui sait constuire des livres -mondes pour ces êtres vides, avec une telle intensité que les lire est une douleur physique et morale. Les personnages ici sont à la fois trop superficiels et hystériques pour nous ressembler. Ils vont trop loin, trop vite. On les regarde de l'extérieur.
Un très bon point : la fin, qui pourrait virer au n'importe quoi, tremble un peu sur ses bases mais finit par nous emporter. Bien joué.
C'est donc un très bon livre, que je conseille.
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C'est avec ma copilote Saiwhisper, que nous lisons ensemble, le roman « le vide », de l'auteur Patrick Senécal. C'est un écrivain que j'affectionne, pour moi c'est une relecture et pour mon amie, c'est sa première lecture de lui. Je l'accompagne donc dans « Le Vide »…



Intense, Effroi, Torpeur

C'est un très bon pavé, on s'attend vraiment à chaque point de rencontre. C'est une bonne lecture, l'auteur Patrick Senécal prend bien le temps, d'installer son histoire et de nous présenter ses trois protagonistes, qui vont se croiser : Pierre, Maxime et Frédéric. Je trouve que l'action, met un peu de temps, avant de démarrer, même si on comprend, qui doit bien mettre en place, son récit. Comme c'est écrit au Québec, je vois toutes les régions, que je connais. C'est un décor qui m'est familier, dans le récit qu'il nous offre, ainsi que les termes techniques, qu'il emploi dans le vocabulaire québécois.

Il faut avoir le coeur très solide, car l'auteur Patrick Senécal aborde des sujets sur l'actualité, c'est des thèmes souvent difficiles, à la fois tabous et qui font mal au coeur. Il s'en sort très bien avec les portraits, de ses personnages principaux, qu'ils nous dévoilent. On les découvre dans leurs quêtes, dans leurs émotions aussi dans leurs adrénalines. Il m'arrive parfois que je ressente des longueurs, je sens une routine qui s'installe desfois ça m'ennuie un peu, dans ma lecture. Comme je lis avec ma complice, nos échanges alimentent ma curiosité et je continue pour savoir ce qu'il arrive à nos personnages. On peut flairer un peu ce qui peut arriver, à cause des mots qu'il utilise, mais il arrive à bien garder le suspense, autour des événements. J'approuve qu'il manie très bien dans l'ensemble, pour arriver, à une finale, qui nous réserve.

«Mais comme vous avez choisi le vide, alors créons le vide…»

Je constate, qu'il maitrise très bien, la thématique du «vide » car justement c'est ce qui nous guide. Il est écrit, qu'il est considéré aussi, comme un roman noir, avec un mélange du polar. Je conseille donc d'avoir le moral, si le lecteur choisit de lire ce type de littérature, il est réservé aux amateurs du genre. On remarque également que les chapitres sont mélangés, pour avoir lu, en ordre et en désordre, je ne vois pas la différence. C'est original en soi, l'auteur Patrick Senécal parvient un peu à embêter le lecteur, car on se demande, c'est de quelle manière, il faut le lire.

Pour moi, je suis contente de le relire, même si ce n'est pas un coup de coeur. Ce qui fait une différence dans ma lecture, c'est vraiment nos partages, que je fais avec mon amie Saiwhisper. On analyse vraiment ce qui se passe, et on partage nos avis, qui vont se rejoindre beaucoup. Il faut être vraiment attentif car il possède beaucoup de matières à réflexions, surtout avec nos personnages, qu'on doit suivre, on plonge vraiment au coeur « du vide » avec eux.



J'invite donc à aller voir, la très belle critique, de mon binôme Saiwhisper, et je l'en remercie d'avoir choisi «Le Vide ». Je ne réfère pas nécessairement lui, pour la découverte de cet auteur talentueux, il détient d'autres livres à son actif.

Siabelle
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Enfin, j'ai découvert cet auteur québécois de renom grâce à Siabelle. Celle-ci a gentiment accepté de relire ce beau pavé de 930 pages pour pouvoir échanger avec moi au fil de cette chouette lecture commune ! Merci encore à elle pour ces instants d'échanges. Globalement, cet ouvrage fut une bonne lecture. La première chose qui saute aux yeux, c'est sa mise en page originale. Pour moi, ce fut une expérience inédite, car je n'avais encore jamais vu cela en littérature. Les chapitres sont volontairement mis dans le désordre et c'est au lecteur de décider comment il va découvrir l'histoire. Soit, on lit page après page en acceptant que les chapitres ne se succèdent pas, mais ont un ordre précis pour apporter du suspense. Soit, on lit les chapitres dans l'ordre classique en commençant par le numéro 1, puis en se référant à l'index pour trouver le numéro 2. J'ai opté pour la lecture déstructurée, car c'est ce qui a été recommandé par l'écrivain. Ce dernier a affirmé qu'il y aurait plus de mystère ainsi… Et je reconnais que c'est vrai !

Ce polar a pour point fort tout le travail autour de la psychologie des personnages, que ce soit pour le trio de narrateurs ou leur entourage. Patrick Senécal a réellement donné de la consistance à tout le monde… Mais c'est aussi ce qui lui a fait défaut ! Avec du recul, je pense que l'auteur aurait pu être plus concis avec certains passages. L'intrigue met du temps à décoller, si bien que je me suis longuement demandée où on voulait aller. Par exemple, au début, on découvre qu'un meurtre sordide a eu lieu, puis on finit par le laisser de côté jusqu'à y revenir une centaine de pages plus tard ! D'un côté, je comprends cette longue mise en place, car on découvre vraiment les personnages en profondeur et on apprend à les apprécier. C'est une belle toile d'araignée qui se tisse… Cependant, j'ai tout de même préféré quand on accélérait les choses ! Cela dit, peut-être qu'en prenant les chapitres dans l'ordre, mon avis aurait été différent ?

Bien qu'ils aient tous un comportement ou un vécu discutable, les trois narrateurs sont des anti-héros intéressants. On distingue par exemple Pierre Sauvé, un policier veuf ayant du mal à concilier travail et vie de famille. Cela a engendré un drame, laissant derrière lui un vide impossible à combler autrement qu'avec son emploi… Pierre est celui qui m'a le plus touché et celui qui est, finalement, l'individu le plus « normal » des trois. On peut donc plus facilement s'identifier à lui ou ressentir de l'empathie, notamment lorsque sa fille Karine entre en scène. Même si je reconnais son intérêt, Frédéric est celui pour qui j'ai eu le moins d'attache. le psychologue a des délires sexuels et de jeux trop glauques pour moi. Les passages le mettant en scène m'ont souvent mise mal à l'aise. Il faut avoir l'esprit bien accroché et ne pas être une âme sensible, car on est sur un roman très noir et hyper porté sur le sexe. On est sans cesse sur une surenchère sexuelle avec du trash (pédophilie, inceste, partouze, prostitution, viol, etc.). C'est pénible !! Siabelle m'avait avertie sur le fait que c'était l'une des « marques de fabrique » de l'écrivain, mais ce n'est pas pour autant que j'y adhère. D'ailleurs, je m'en serais volontiers passé !

Le présentateur vedette Maxime est également une personnalité captivante, car elle est réellement complexe, secrète, fascinante, effrayante et étrange. J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir son passé ainsi que sa façon de penser. Grâce au personnage de Maxime et de son émission de téléréalité « Vivre au Max », Patrick Senécal pointe du doigt les déboires de la société, l'envers du décor, les répercutions qu'ont les émissions sur les téléspectateurs ou les participants, … Pour ce dernier point, c'est malheureusement toujours d'actualité, ne serait-ce qu'avec Koh-Lanta où les téléspectateurs vont jusqu'à menacer de mort les aventuriers et leur famille… Or, les chapitres intitulés « Focalisation zéro » sont hélas très crédibles. Avec Pierre, l'auteur aborde également d'autres thématiques comme la corruption, la médiatisation, la manipulation de masse, le succès, l'avidité, la pauvreté, la dépression, l'écologie, les abus dans les usines chinoises, la société égoïste, les horreurs dont est capable l'être humain (cf. le passage glaçant narrant la jeunesse de Gabriel, son petit protégé). Cette critique sociale est très intéressante, terrible et d'actualité. On n'est pas sur une « simple » enquête ou une quelconque histoire morbide…

Malgré ses sujets difficiles, le fait que les héros soient uniquement masculins (heureusement que Karine et Chloé, la collègue de Pierre, sont là, sinon j'aurais sérieusement râlé sur l'absence de personnages féminins) et quelques longueurs, j'ai trouvé ce roman très fluide et parfois hyper addictif. de plus, pour moi qui lis peu de livres canadiens, le langage québécois a encore une fois eu son petit charme et un côté dépaysant. On n'est pas sur un coup de coeur, mais indéniablement sur un bon moment de lecture et d'échange avec mon amie Siabelle ! Je suis curieuse de découvrir une autre publication de l'auteur (en espérant moins de sexe !). Et vous ? Êtes-vous prêts à découvrir le Vide ressenti par ces nombreux personnages en plongeant dans ce polar très noir, défaitiste et bouleversant ?
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Un flic pointilleux au boulot mais démissionnaire dans sa vie de famille.
Un jeune millionnaire ex-PDG qui a revendu ses actions pour se lancer dans la production/présentation de télé-réalité.
Un psychologue en mal de sensations fortes. de sensations tout court d'ailleurs.
Entre ces trois là, un jeu de dupes, une fuite en avant, une escalade vers le point de non-retour.

Patrick Senecal ne fait pas dans la dentelle avec cette dénonciation en règle d'une société aux idéaux frelatés.
C'est parfois cru, j'ai trouvé les personnages peu attachants, mais le résultat est d'une efficacité indéniable…
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Si on vous donnait la possibilité de réaliser un rêve devant des millions de téléspectateurs, que choisiriez-vous ?

Dans le Québec du début des années 2000, l'émission Vivre au max passionne ou choque en réalisant les rêves de candidats aux desseins plus souvent sordides qu'altruistes...et l'audimat est là ! Inconcevable me direz-vous ? La réalité, ou plutôt celle qu'on appelle télé-réalité, nous a pourtant prouvé que le plus glauque était à venir...

Voilà le décor de cet excellent thriller, le vide, qui pousse très, très loin la réflexion et l'horreur qui pourraient découler un jour de la télé-réalité (Nabila peut aller se rhabiller avec son coup de canif). Conséquences psychologiques, bien connues aujourd'hui, mais aussi analyse des motivations des candidats et de tous ceux qui sont devant leur poste de télé à chaque épisode.

La présentation du roman ajoute du piment à l'affaire, puisque les chapitres sont à lire dans le désordre, un peu déstabilisant au début mais il est clair que c'est une idée de génie de la part de Patrick Sénécal, qui est un auteur très connu au Québec.

Jusqu'aux 3/4 du livre, je dois dire que j'étais au bord du coup de coeur, tant Patrick Sénécal manie avec talent angoisse, suspense, et réflexion. Puis il y a eu un chapitre, ce chapitre totalement insoutenable à mes yeux, qui m'a littéralement donné la nausée. Pour autant, je reconnais que ce qui s'y passe était plus ou moins nécessaire, mais c'était trop pour mon petit coeur, et malheureusement cela a quelque peu gâché ma lecture.

Pis en définitive, mes chums, ce livre est bon en maudit mais il met à boutte.

PS : j'ai essayé de réfléchir au rêve que j'aimerais réaliser si je passais dans Vivre au max, mais je n'ai pas trouvé...signe de santé mentale ? j'ai plaisir à le croire.
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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Sortie de cette première lecture dont tout le monde me disait tant de bien, j'avoue m'être prise plusieurs claques avec cette frustration finale qui m'amènera à lire le second tome. On sent bien que toutes les pièces du puzzle se mettent en place, on devine d'ores et déjà l'effroyable reliant plusieurs personnages dans une trame, tissée de fil en fil, entre flashback et temps présent à laquelle on devient accro.

Point de fioriture, c'est viscéral et violent qu'on soit confronté à Pierre, flic et veuf de son état avec une fille de vingt ans. Un Pierre qui apprécie sa petite vie tranquille et bien rangée, sans ne jamais rien avoir à redire à rien tout en aimant beaucoup trop « sa job » permettant d'occulter le reste, mais qui se retrouve au centre d'une affaire complexe, d'une machination qu'on sent terrible et dont on devine d'ores et déjà les tenants et aboutissants – ou qu'on rencontre Maxime Lavoie le milliardaire atypique, créateur et présentateur d'une émission de téléréalité prompte à abrutir la masse puisque plébiscitée par le public en exhibant une sinistre fange, dans laquelle la majorité s'étant vue exaucer un rêve (souvent pathétique), en sortira blessée et bien plus malheureuse encore. Pourtant, les apparences peuvent s'avérer trompeuses car étant jeune, l'homme était pétri d'idéalisme, d'utopie en espérant niveler le monde vers le haut. Naïf et impuissant ? Il le fut, mais ses facettes nous sont dévoilées sous un jour nouveau qu'on s'en désolerait presque. Ce qui semble l'amener vers des chemins tortueux que n'a pas manqué Frédéric Ferland qui, en psy désaxé, a basculé dans tous les travers les plus inavouables pour rechercher égoïstement ce sentiment de jouissance ultime avec cette impression durable d'être véritablement en vie. Peu importe le flacon tant qu'il y a l'ivresse ?

Sur fond d'une société contemporaine individualiste – dans laquelle se démènent ou s'empêtrent les moutons, même les plus éclairés - décrite sans masque ni faux semblant, le lecteur est embrigadé dans cette toile dépeinte avec cynisme, hélas reflet de la réalité. Le quotidien est laid, de la plus haute à la plus basse échelle. Des tas de petites vies au final remplies de ces vides intérieurs, et c'est là que résident la flamboyance et la force de cet auteur en nous mettant face à la vérité crue et nue. Face à toutes les déviances du monde actuel dont finalement, nous nous faisons à la fois complices et spectateurs tout en nous décrivant ces trois personnages. Ces derniers n'étant, au final, que trois parcelles vivotant en chacun d'entre nous. Celui qui a fermé et ferme encore les yeux trop souvent en se contentant d'une existence la plus simple possible même dans les pires moments alors qu'il aurait dû/ devrait dire ou faire sans jamais ne rien oser, celui qui veut changer les choses quel que soit le moyen, et celui qui cherche désespérément un véritable sens à sa vie.

Après tout, entre vie et vide, tout ne se joue qu'à une lettre près.
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A l'origine, je voulais lire Flots de Patrick Senecal, mais au vu des différentes critiques de ce roman, j'ai suivi les conseils des babelionautes et me suis lancé dans la lecture de le vide, pour découvrir l'auteur et je n'ai pas été déçu !

Durant de très très nombreuses pages, nous allons accompagner Pierre Sauvé dans une enquête policière; Max Lavoie, l'animateur de la fameuse émission Vivre au Max; et Frederic Ferland, psychologue de son état. A priori, aucun lien ne relie nos 3 protagonistes et pourtant, ils vont se croiser et avancer vers le tragique dénouement de cette histoire. Car en effet, ce n'est pas une comédie mais un thriller sombre et glaçant qui va nous être dévoilé.
Tout commence par le chapitre 23, une investigation classique, plusieurs corps ont été retrouvés dans une maison à Drummondville, Pierre Sauvé prend place. Puis, le chapitre suivant, le 8, on fait la connaissance de Frederic Ferland, qui a des passe-temps particuliers si je puis dire. Il n'y a aucune logique dans le chapitrage, mais bizarrement, tout est simple. La lecture se fait facilement. A aucun moment nous sommes perdus dans l'histoire et cela nous permet de comprendre certaine situations, ce qui rend la lecture beaucoup plus addictive.

Patrick Senecal est réputé pour son style brut, trash, saisissant. le genre de
récit que je connais mais que je lis rarement. Je ménage mon petit coeur, il ne faudrait pas qu'il est un loupé.
Du coup, j'avais envie de connaitre le "grand frisson" moi aussi, un peu comme les participants de "Vivre au Max" alors j'ai ouvert mon livre et je me suis lancée, prête à faire machine arrière si c'était trop "Heavy" pour moi mais finalement, on en fait des caisses mais ca se lit bien. Malgré quelques scènes un peu trash, je me suis baladée sur toute la première partie (le roman est constitué de 2 tomes) puis le deuxième tome est arrivé et j'ai moins fait la maline. Il y a un passage en particulier très dur qui a été difficile à assimiler et il m'a fallu reprendre mon souffle pour avancer de nouveau. Les dernières pages sont plutôt sanglantes également, et il faut être dans un bon état d'esprit pour pouvoir faire face à tout ses faits.

Voilà, voilà, je vais me trouver une lecture plus légère maintenant histoire de me changer les idées. Flots attendra encore un peu.
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Trois personnages, trois hommes différents que tout oppose, que tout sépare. Trois destins qui vont bientôt se croiser et qui se verront bouleversés à jamais.
Pierre Sauvé, quarantenaire, veuf et sergent détective de la police municipale de Drummondville. Frédéric Ferland, cinquantenaire, divorcé, psychologue et Maxime Lavoie, trente-sept ans, célibataire, milliardaire et idéaliste, il est aussi le producteur et animateur d'une émission de télé-réalité très controversée.
Vous le voyez venir le plan qui finit mal ? Parce que moi non, avec ces seuls indices du moins. Ce thriller glaçant est un excellent page-turner, j'ai été happé par l'ambiance glauque, froide et distante qu'on les personnages avec le lecteur. Plusieurs sujets sont abordés dont celui de la télé-réalité et de ses dérives, l'auteur dresse un tableau de l'humanité peu reluisant et c'est ce qui m'a plu. Certains passages sont durs mais après avoir lu Hell.com, plus rien ne me fait peur avec Patrick Sénécal.
La psychologie des personnages est dense, contrairement à leurs actions qui semblent désorganisés, ce n'est pas un point négatif selon moi, c'est chaotique dans le bon sens du terme et dès le premier chapitre on est pris dans un tourbillon du pire. D'ailleurs la mise en page est une bonne idée, les numéros de chapitres ne se suivent pas et c'est d'autant plus déstabilisant. Un bon thriller-horreur mais à ne pas mettre entre toutes les mains. Âmes sensibles s'abstenir.
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Pas de doute, dès le début, nous sommes au Québec, même si Sénécal a créé une version française. Les tournures québéquoises ne me gênent pas; par contre, les expressions et phrases en anglais, oui, beaucoup !
Autre caractéristique de Sénécal: il ne recule pas devant un langage très cru, surtout dans le domaine sexuel.
Enfin, je veux saluer l'inventivité de cet écrivain, qui arrive à mettre sur pied une histoire, et des personnage crédibles.

A lire, même si le livre est sorti il y a un moment déjà. Et rien n'empêche de se poser des questions...
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