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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire touchante que nous raconte avec talent et précision Mélinda Schilge, Benjamin, un homme passionné et expert en drone travaille pour une entreprise internationale de haute technologie, qui a pour mission d'équiper les villes de "dronavenues" afin que les objets, comme les informations sur le net, circulent le mieux possible, plus rapide et plus écologique. Un programme mené par l'État français.

En parallèle histoire tragique d'une famille Afghane brisée par la perte d'un fils embrigadé par les talibans. le père Habib Khan, homme d'affaires très intéressé par les drones pour, selon ses dires, secourir des villages isolés en pleine montagne, va rencontrer Benjamin notre spécialiste. Ce dernier séduit par le projet humanitaire, s'engage à construire un drone spéciale.

Seulement qu'elle va être la réalité des faits ? Tout contraire à sa volonté. Un homme, cet homme a qui il avait fait confiance, va détourner cet objet pour se venger, habiter d'une grande violence intérieure.

Histoire emprunt de réalisme sur les hautes technologies, histoire sensible et tendre sur l'amitié d'un homme et d'une petit fille, Stella qui va l'aider à voir autrement et surtout à oser réagir avec l'expérience qu'il a vécu pour faire prendre conscience des dangers potentiels de ces technologies de pointe.

" On ne plaisante pas avec des jouets qui deviennent des armes."

Une réflexion pertinente .... hier c'était les voitures, aujourd'hui les drones et demain ?

Merci à Mélinda Schilge, autoéditée pour cette jolie découverte.
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Benjamin, ingénieur spécialisé dans les drones, revient dans son village natal où se situe le siège de la société qui l'emploie. Il a travaillé dans plusieurs filiales à travers le monde.


Son entreprise, Buleo, finalise un programme qui permettra à des drones autonomes d'effectuer des livraisons. Les villes qui accepteront de prendre part à ce projet seront équipées de dronavenues.


Or, Benjamin, pour qui les drones sont toute sa vie, veut freiner la mise en oeuvre. En effet, il pense que les conditions de sécurité ne sont pas réunies. Il sait que l'engin peut être détourné comme une arme.


Cependant, personne ne veut l'écouter : ni la direction de son entreprise, ni le ministre des transports, ni ses collègues. Il est esseulé dans son combat.


Ce livre montre que les avancées technologiques doivent être entourées de précautions. le progrès comporte des risques énormes alors que le terrorisme fait rage. Malheureusement, comme le démontre Ciao Bella, la vie l'emportera, ce sont souvent les intérêts financiers qui prédominent. Lorsqu'il est question d'argent, les lanceurs d'alertes ne sont pas toujours écoutés et la population est mise en danger. Ce roman ne dit pas qu'il faut empêcher les découvertes, mais qu'il faut anticiper les détournements qui peuvent être faits afin de les contrer dans la conception.


Alors que Benjamin ne peut pas révéler pour quelle raison il est certain que les dronavenues constituent un danger, c'est sa rencontre avec Stella, une petite fille de neuf ans, qui lui donne la force pour répondre de ses actes passés.

Plus d'infos sur mon blog...
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Ce livre de Mélinda Schilge, Ciao Bella, figurait dans ma PAL « services de presse » depuis le mois de mars et quand son tour est arrivé, je ne me souvenais plus très bien comment il était arrivé entre mes mains ; son sous-titre, La Vie l'emportera, me faisait penser à une romance et sa couverture à un roman feel-good… et c'est donc dans un certain état d'esprit que je commençais ma lecture.
Qu'elle n'a pas été ma surprise de pénétrer dans le domaine de l'entreprise, dans le monde de la haute technologie et plus précisément dans le développement des drones autonomes à la fois à des fins mercantiles, militaires et terroristes…

Le personnage principal est un ingénieur qui travaille sur la programmation d'un projet novateur, soi-disant au service de tous, piloté par les plus hautes instances de l'État et visant à développer un service de drones autonomes en milieu urbain. Il est partagé entre son manque d'enthousiasme pour ce programme, ses craintes pour la sécurité de la population et ses propres soucis familiaux, encore très ébranlé par le suicide de sa tante. Il porte aussi en lui le poids de son passé en Afghanistan où il a appris à ses dépens qu'un esprit malveillant peut transformer les drones en armes.
J'ai eu un peu de mal au début à entrer dans cette histoire qui me semblait partir dans beaucoup de directions à la fois, le côté familial et le versant professionnel me paraissant un peu trop plaqués l'un à l'autre dans le profil de Benjamin et sans lien entre eux. Puis, quand la narration a pris des allures de thriller et de récit de vengeance, avec l'apparition d'une organisation franco-afghane de lutte contre les talibans, j'ai accepté le pacte de lecture sans plus trop me poser de questions et compris le sens des souvenirs qui hantent ce personnage, « deux spirales qui se relayaient, et menaçaient de l'entraîner par le fond »… Parvenue à environ la moitié du roman, j'étais suffisamment captivée pour oublier mes réticences du début.
Et puis il y a aussi la belle amitié entre Benjamin et la fillette de sa collègue chargée de la communication autour du projet : même si leurs avis professionnels divergent, leur respect mutuel et leur rapprochement autour de l'enfant handicapée apporte un bel écrin au récit, une échappatoire.

Mélinda Shilge maîtrise le monde des grandes entreprises et leurs fonctionnements qu'elle sait rendre vraisemblables sans en faire trop, sans alourdir son récit.
Pour toute la partie plus technique sur la fabrication et le fonctionnement des drones classiques et des nanodrones furtifs, j'avoue un peu mon désintérêt global ; je suppose que, pour d'autres lecteurs(trices), au contraire, ces passages revêtent de grandes qualités documentaires… J'ai mieux compris les comparaisons avec la morphologie des oiseaux ou encore le vol en formation des essaims de frelons asiatiques.
L'auteure sait également manier l'art des contrastes et des rapprochements antagonistes pour asseoir son propos : la fillette qui se débat « avec des moyens d'enfant pour combattre des soucis d'adulte » et y réussit plutôt bien tandis que Benjamin hésite à mouiller sa chemise pour combattre au grand jour un programme qu'il sait dangereux, le microcircuit d'élevage de brebis de ses parents comparé aux sphères d'envergure dans lesquelles il évolue professionnellement…
La montée en puissance des péripéties est bien dosée ainsi que la construction psychologique des personnages qui sont suffisamment ambivalents pour s'extraire d'éventuels stéréotypes.
Le côté romance de cette histoire est suffisamment discret pour ne pas trop polluer l'intrigue principale.
Si je devais formuler juste un bémol, ce serait et cela n'engage que moi, la mise en résonnance du parcours de la tante décédée qui auréole et guide le héros principal… Il m'a manqué quelque chose, à la fois dans le (trop ?) peu qui en est dit et dans l'articulation de ce vécu avec les choix de Benjamin.

Ce roman est en fait un récit de révolte et de lutte à l'instar du chant partisan italien « Bella Ciao » et le sous-titre porte un message simple et fort d'espoir et d'encouragement à agir, à faire face au lieu de fuir, même pour celles et ceux qui ne se sentent pas l'étoffe des héros : « ces objets qui portent nos espoirs, peuvent aussi être manoeuvré par le désespoir… N'arrête pas le progrès, mais n'oublie jamais que le désespoir ne doit jamais prendre les commandes ».
J'aime être étonnée par mes lectures, quand un livre me surprend et m'entraine là où je n'avais pas trop prévu d'aller.
Ce Ciao Bella est une excellente surprise…
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Voilà un roman pour le moins atypique ! le titre et la couverture ne nous préparent pas le moins du monde au contenu ! Arrêtons nous d'ailleurs un instant sur cettecouverture réalisée par Clémence Usannaz, elle est simplement magnifique ! Vous connaissez mon attachement pour les 1ères de couv' !

Une fois le livre ouvert, nous faisons connaissance avec Benjamin, ingénieur de 37 ans, expatrié à Rome et qui a la chance de revenir travailler en France, dans les Causses, sa région natale. Sa vie est assez obscure, il faut bien l'admettre : sa relation avec ses parents, éleveurs de moutons, est pour le moins étrange. Benjamin vivait avec Emma, sa tante, laquelle s'est suicidée deux ans auparavant.

Lorsqu'il fait la connaissance de Stella, 9 ans, clouée dans un lit dans l'attente d'une opération qui pourrait lui permettre de remarcher, sa vie personnelle s'embrouille encore un peu plus. Stella est la fille de Tanya Merbès, la collègue de Benjamin. Dur de concilier relations de travail et le lien qu'il tisse avec la petite Stella.

J'ai d'ailleurs adoré Stella. Cette petite fille pour le moins attachante respire la joie de vivre malgré son handicap, elle ne rate jamais une occasion de s'instruire et de voyager grâce aux récits de Benjamin.

Côté boulot, Benjamin se pose beaucoup de questions et tente de faire prendre conscience à son patron que son concept est certes révolutionnaire, mais qu'il pourrait s'avérer catastrophique s'il atterrissait entre de mauvaises mains. La frontière entre l'usage civil et militaire est ténue. Preuve en est avec le récit du séjour de Benjamin en Afghanistan. Il va devoir choisir et faire des sacrifices s'il veut tenir son rôle de lanceur d'alerte jusqu'au bout.

Ce concept met en scène des drones dans un nouveau mode de consommation. Nous voilà embarqués dans un monde où les drones civils se développent et sont censés nous faciliter la vie. L'élaboration de ce projet novateur est passionnant. La qualité des recherches effectuées par l'auteur m'ont bluffées, la maîtrise est totale, c'est un univers que l'on a pas l'habitude de trouver dans un roman. J'ai apprécié cette audace.

L'écriture est fine, fluide, riche et suffisamment technique, mais sans jamais perdre le lecteur en cours de route. Il y a beaucoup de sensibilité dans ses personnages, le côté psychologique en est bien détaillé. le rythme reste constant tout au long de la lecture, avec néanmoins quelques révélations et rebondissements, histoire de redonner un petit shoot d'adrénaline au lecteur.

Les thèmes abordés sont nombreux et Mélinda nous emmène très loin dans la réflexion, avec émotion, ébranlant son lecteur.

Si vous avez envie d'une lecture qui change et qui vous propulse dans un univers hors des sentiers battus avec une plume touchante, foncez !

Je remercie Mélinda pour cette lecture.
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✔️Mon ressenti : Une couverture douce pour ce roman de littérature contemporaine. Il m'a emmenée à la découverte des drones.

On suit Benjamin, ingénieur doué, qui revient après quelques années d'exil en France près de sa famille. Un couple d'éleveurs proche de la nature et qui ont confié son éducation à sa tante, décédée depuis. Lorsqu'il travaille sur ce nouveau projet, il prend conscience que des personnes malveillantes peuvent s'en emparer et le détourner de sa fonction première. Une jeune fille souffrant d'un handicap déclenchera en lui la force de se lever et de révéler les dangers pour le monde.

J'ai lu ce roman en découvrant l'envers du décor des drones, auquel je l'avoue je n'y connaissais pas grand-chose. Je trouve toujours ça sympa d'apprendre en s'évadant. Pour ce qui est de s'évader, c'est le cas ! Un gros point fort du roman est de m'avoir permis de voyager depuis mon canapé. Je m'explique : l'auteure prend tout au long de son récit différents pays pour théâtre, et les descriptions qu'elle en fait sont vraiment très réussies. On s'y croit !

L'auteure a une très belle plume, très fluide. On sent qu'elle a beaucoup d'idées et de nombreuses thématiques qui lui tiennent à coeur : la famille, l'amitié, les valeurs, les esprits malveillants…

Vous l'aurez compris ce court roman est très riche et très bien écrit, j'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir.

🎯Mots Clefs : Drone / Famille / Amitié / Ingénieur / Valeurs

🏆Ma Note : 16/20
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Benjamin est un ingénieur spécialisé dans les drones. Il revient dans son village natal où se situe le siège social de son entreprise. Benjamin est un véritable globe-trotteur, il a parcouru le monde grâce aux nombreuses filiales de son entreprise.

Buleo est sur le point de finaliser un programme de drones autonomes "Junction", qui va pouvoir faire des livraisons ! Les villes qui vont prendre part au projet vont devoir s'équiper de "dronavenues". L'imaginaire va enfin devenir réel grâce à cette entreprise qui sait vivre avec son temps sauf que voilà, pour Benjamin, les choses vont vites en besognes. Il pense que les conditions de sécurité ne sont pas optimales, en fait, il sait que ces petits joujoux pourraient devenir des armes si un terroriste passerait par là...

Problème : personne ne veut écouter ce que Benjamin a à dire ; que ce soit la direction, le gouvernement, ses collègues et même son ami Mario. Bref, il est seul à mener ce combat contre tous ! Ou presque, en effet, il pourra compter sur une personne qui est en soutient dans l'ombre. A eux deux, ils vont pouvoir mettre un terme à ce projet faramineux qui était très intéressant sur le papier... En se lançant dans cette entreprise de sabotage, Benjamin va devoir abandonner amis, famille mais le jeu en vaut la chandelle ! Entre la vie de milliers d'innocents et son job, c'est tout vu !

Enfin, c'est surtout grâce à Stella, une enfant de neuf ans qui va faire irruption dans sa vie. Elle va lui remettre les pendules à l'heure et lui permettre de prendre les bonnes décisions si je puis dire.

Ce livre 2.0 est une très belle découverte livresque pour ma part. L'auteur flirte sur la vague des avancées technologiques avec beaucoup de minuties. Elle nous amène à nous poser des questions sur le progrès technologique, sur les risques, les dommages que peuvent occasionner ces nouveautés. L'auteur nous montre le côté obscur de la force ici. Dès qu'il est question d'argent, celui-ci a un pouvoir plus grand et prédomine sur l'homme. Exit les lanceurs d'alertes, après tout qu'est-ce qu'une poignée de vie humaine comparés à des milliers de dollars ?!

Mélinda Schilge nous montre les bons comme les moins bons côtés des découvertes technologiques. Prudence est mère de sûreté et je pense qu'il faut savoir faire la part des choses, l'argent ne peut primer sur les humains. Il faut pouvoir être capable d'anticiper toutes les problématiques potentielles, faire plusieurs simulations pour ne pas arriver à de telles situations.

La plume de l'auteur est belle, fluide et très agréable à lire. Mélinda nous fait voir l'envers d'un décor pas très glorieux, où l'argent est roi et fait sa loi sur l'humain. Heureusement que Benjamin, grâce à un sursaut d'humanité, de souvenirs du passé ont su transpercer son coeur pour le bien de l'humanité.

Tout ça pour vous dire que ce roman nous amène à nous poser moult questions sur tous les objets technologiques qui nous entourent, sur les avancées technologiques qui grandissent chaque jour. Un livre qui m'a beaucoup plu et que je vous conseille à la lecture.
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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J'ai dû m'habituer à la plume de l'auteur au début du roman. J'étais un peu déroutée au début, j'ai trouvé que c'est un peu poétique, mais ce n'était pas dans l'excès. Je n'ai eu ce sentiment qu'au début.
Dans le roman, on va suivre deux »vies » : la vie de Benjamin et la vie de la famille d'Asima et de Mahdi. Au départ, je n'ai pas bien compris pourquoi nous présenter les choses de cette façon. Je ne comprenais pas en quoi ces vies étaient liées.
Je l'ai compris en évoluant dans le roman. J'ai trouvé que ce lien était assez subtil et assez réfléchi.
J'ai bien aimé le fait que l'auteur ait une bonne maitrise des sujets abordés ; comme les drones ou la culture afghane. Cela rend les choses plausibles.
Ensuite, il y a une petite romance qui s'installe petit à petit. Il ne s'agit pas d'une grande romance que l'on va suivre de bout en bout. Ça reste assez sage ; on en voit l'aboutissement que dans l'épilogue.
J'ai beaucoup aimé la relation de Benjamin avec la petite Stella. La petite Stella était touchante, surtout avec sa situation. J'ai été ravie de la voir retrouver une vie normale.
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Résumé :
Projet n°145-547B : Une technologie à la pointe, un projet d'envergure, un ingénieur de talent mais un ennemi : le passé. Partagé entre son métier et les dérives possibles des drones, Benjamin, ingénieur, va tenter le tout pour le tout. Parviendra-t-il à recouvrer l'envie de se battre ? En aura-t-il les moyens ? Sera-t-il de taille face à l'ambition démesurée des Français, et à la détermination de Khan à la rancoeur tenace ?

Ma chronique :
Le silence est d'or quand il s'agit d'argent et offre une tension au roman. C'est la première chose qui me saute aux yeux à la lecture et me plonge dans l'univers très sélect et impitoyable de Buleo. Agence qui prône les avancées technologiques à la pointe du réel. Elle reste cependant dépendante de l'intérêt financier d'hommes de pouvoir. Oubliant la notion de sécurité, chaque employé oeuvre à la mise en route trop rapide, de nouveaux drones, permettant des prises de mesure sur le terrain et, la surveillance des citoyens.
Nous découvrons ainsi Tanya, chargée de communication du groupe. Une femme exigeante à l'allure sévère et aux décisions tranchées. Elle fait face à Benjamin, un ingénieur globe-trotteur, missionné pour mener à terme un projet de drones autonomes. Seulement, telle une conscience zappée, il est apparemment le seul à avoir peur des dérives possibles de ces engins et tentera de le signifier aux puissants dirigeants, pantins exécutants des ordres. Marque du passé ? Pour appuyer ses propos de manière subtile, l'autrice place le mot « mouton ». Je pense qu'il ne s'agit pas d'un hasard si elle utilise ce mot lourd de sens et parfaitement choisi. le symbole des suiveurs est ainsi introduit , et permet une réflexion pour le lecteur quant à la conscience et aux sens de nos actions.

J'ai vraiment aimé l'audace de Benjamin, son côté stratège et sensible. Il lui reste des valeurs malgré un passé dévastateur qui le ronge de l'intérieur. Il tente de s'appuyer sur des alliés même si cela lui coûte beaucoup. Quelques-uns lui sont encore fidèles. le fait que Benjamin ait un secret que seuls les lecteurs connaissent est une bonne idée. J'ai ainsi l'impression de faire partie de son camp, m'en faisant un allié de taille.
En parallèle, nous apprenons au fur et à mesure, des brides de son passé, dont le suicide de sa tante. Est-ce uniquement parce qu'elle était homosexuelle ? Nous pouvons nous poser la question étant donné le contexte de l'action qui se situe sur les terres musulmanes. Nous connaissons tous les controverses qu'il peut exister dans certaines parties de l'Afghanistan. Alors, lorsqu'il doit faire face à des mésententes et des tensions concernant le nouveau projet dont il est à la tête, son passé resurgit nous montrant ainsi la puissance de la mémoire. Tant que nous n'avons pas fait la paix avec ce dernier, il nous est presque impossible d'avancer. Tel un château de Mikado, tout peut s'écrouler du jour au lendemain : nos espoirs, notre confiance.

L'autrice évoque également la difficulté de quitter sa terre natale, d'où le puzzle que représente la vie de Benjamin. Ayant moi-même migré, je ne peux que confirmer la peur de l'inconnu qui se mêle à la tristesse de quitter un bout de soi. La désillusion pour certains n'est que le reflet d'un profond désarroi quotidien se traduisant parfois par des formes de discrimination, une fois installé ailleurs. C'est le cas pour deux personnages que nous suivons en arrière-plan : Mahdi et Asima. Des morceaux de destins croisés qu'il nous faudra comprendre et assembler pour déterminer les réelles intentions de Benjamin à être contre ce projet de drones autonomes.

Le sujet central de ce roman est donc la surveillance, par les drones, d'une population exclue de la compréhension totale de ce projet. Les décisions se prennent-elles toujours de façon tyranniques ? Où se situe la démocratie en politique ? Être surveillés constamment, ne reviendrait-il pas à se forcer à montrer une image de soi qui soit toujours propre, sans bavure ?
Cette forme d'esclavagisme est contrastée avec le personnage de Stella, une enfant douce et pleine de vie. Je pense que son rôle est d'apporter à l'histoire un peu de légèreté. Elle pourrait alors représenter l'innocence face à un projet terroriste qui consiste à piétiner la liberté des citoyens. Benjamin et Stella se battent tous les deux contre la vie finalement. Une lutte pour se tenir droite et l'autre pour ne pas (re)tomber. Je trouve ce symbole très poétique et beau. de plus, j'aime l'idée que Benjamin ne sache pas où se trouve sa place, ni quel rôle il peut jouer finalement. Il tente d'apporter son aide en protégeant un secret qui le ronge de l'intérieur, comme s'il tentait en vain de rassembler des parts de lui-même, éparpillées au gré de ses voyages à travers le monde. J'assiste à la mise à nue du doute.

Ce roman parle enfin de justice. Il peut être vu comme un enseignement à la patience et au triomphe de l'espoir sur le noir. Même si l'histoire ne me transporte pas plus que cela, nous sentons à la lecture que l'autrice a su mener à bien des recherches pour nous expliquer avec facilité, une technologies aussi complexes, sans transformer son roman en documentaire scientifique. de plus, elle nous permet de réfléchir quant aux avancées technologiques qui règlent nos vies et parfois la détériorent. J'ai éprouvé un peu de mal à suivre tous les personnages mis en scène. Néanmoins, le sujet est interpellant et peut en intéresser plus d'un.
Le mot de Mélinda
Mon aventure d'écrivaine est portée par une envie de découvrir ; dans ce livre, j'ai exploré le monde des drones, objets controversés, agissant pour le meilleur et pour le pire. Ils m'ont emmenée en Afghanistan, dont on peut parcourir des images et des témoignages magnifiques ; on y trouve aussi une violence extrême, qui se mêle à d'autres dans mon roman : au départ, il devait s'intituler ‘Dans trois ans, ma mère s'est tuée'.
Heureusement, un collègue m'a poussé à lever les yeux au ciel, mon roman s'est lancé vers d'autres horizons, à la limite de l'anticipation.Benjamin, notre ingénieur globe-trotter aux prises à des interrogations contemporaines, se bat certes contre un marasme personnel… mais aussi contre le danger d'un projet pharaonique mal maîtrisé qui pourraient conduire à des conséquences désastreuses.
Lien : https://despapiersmaches.wor..
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