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Critique de Matatoune


La voix de Anouk Schavelzon risque de ne laisser personne indifférent avec ce premier roman, le bleu n'abîme pas. À partir du récit de trois journées particulières, elle mélange, comme un chant, proses et poésies mêlées, ses recherches personnelles sur l'identité.

Luna se présente au lecteur dans une discothèque, son corps plongé dans la transe de la musique. Elle est dérangée par l'agression sexiste d'un homme, qu'elle surnomme mon tout blanc : À partir de sa chevelure en crinière, il lui chuchote ses fantasmes, la réduisant à ses origines » Tu viens d'où », » Tes cheveux, ils viennent d'où « . La jeune femme décide de se jouer du désir fantasmé de l'homme. Seulement, ainsi, elle se rend compte de son manque de respect pour son propre désir.
Doit-on être réduit aux fantasmes d'autrui pour exister ?

Qui est-on ? Reprenant l'insulte qui ramenait son héroïne à une identité, Anouk Schavelzon s'interroge sur ce concept. Elle questionne sa féminité et sa sexualité, à partir de cette assignation, qu'un blanc ou blanche ne se pose jamais de la même manière, tant le destinataire est sommé de répondre aux stéréotypes suggérés.

Au cours du second jour, Anouk Schavelzon dévoile la richesse de ses origines, la diversité des parcours et l'apport d'une identité monde, loin de la réduction dont on veut l'assigner. du Niger à la France, sa famille vient des quatre coins du monde, sans que l'une origine prenne le pas sur l'autre.

Pour ne pas être salie par la blessure de l'assignation identitaire, Anouk Schavelzon, avec sa narratrice, célèbre ce qui fait la richesse d'un métissage. Sa chevelure et les soins qu'elle lui porte sont la métaphore trouvée par l'héroïne pour célébrer la fierté d'être soi. Par conséquent, ce sont tous les sens qui sont sollicités par ce brassage. Et , c'est un festival de sensations auquel elle nous convie. Comme son grand-père, déclarons que l'origine est « une question posée pour établir une carte d'identité », mais qu'elle « est tellement exagérée ! »
Coup de coeur

Répondant à des questions d'une intensité très actuelle, Anouk Schavelzon, en mélangeant différentes figures de styles, prouve que ce concept identitaire n'est que leurre. Sa diversité renvoie à la diversité des styles qu'elle utilise. Avec, en toile de fond, la couleur bleue qui permet d'oublier et qui n'abîme pas ! Un coup de coeur pour à la fois la richesse de l'écriture et l'intensité du thème choisi.
Remerciements

à Babelio pour sa masse critique privilégiée et aux Editions du Seuil
Lien : https://vagabondageautourdes..
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