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Critique de Stelphique


�hronique🌀

Quelque chose s'est cassé

Reste à déterminer le quelque chose. Reste à déterminer ce qu'il est possible de casser. Est-ce qu'on casse quelque chose en soi en acceptant? Où est-ce que cette cassure redetermine une façon de penser? Il parait que c'est au travers des fissures que la lumière peut jaillir. Peut-être. Ce n'est pas que j'émets un doute, mais cette chose qui se casse à l'intérieur porte un nom: traumatisme. Il y a de la violence dans ce mot. Une violence dont on ne peut soupçonner l'impact. L'héroïne se serait sans doute bien passé de cette agression. Même si elle va apporter de la lumière, des couleurs, des histoires et des mots bleus, il n'en reste pas moins, que l'acte est abject. A l'intersection de son éclosion, il y a cet homme blanc qui arrive et saccage tout, et plante une question bien rouge sang, toxique et venimeuse: tu viens d'où?
Alors elle va chercher son origine, son identité, sa singularité. Elle va chercher ce qui fait d'elle ce qu'elle est, des pieds à la tête, du sang à la moelle, de la peau jusqu'à l'ADN. Elle cherche, se cherche, recherche dans les couleurs, les parfums, les souvenirs. Elle cherche dans les histoires, les carrefours, les archives. Elle est le fruit d'une transmission multiple et colorée, elle est vibration et sensualité, elle est remplie et vide de mots, elle est spoliée du sens de ces déterminants. Elle est poème, première, lionne. Elle est si belle, intuitive, curieuse. Elle veut le bleu, une maison bleue, tout en bleu. Dans sa tête, le bleu c'est l'apaisement, la maison bleue, le refuge, tout en bleu, car le bleu n'abîme pas. On peut se réinventer dans le bleu. Il existe un possible dans le bleu, réparer ce quelque chose qui s'est cassé…

Il faut qu'il pleuve sur les braises.

Je crois que parfois, nos corps grincent trop. Ils grincent, se tordent, crient une douleur qui vient de loin, plus loin encore qu'une histoire de peau, une histoire de génétique qu'il faut apaiser…Cette jeune femme m'a émue dans ses feux, dans ses vagues, dans ses frémissements. Elle raconte avec subtilité, entre pudeur et colère, sa condition de femme et sa réalité intersectionnelle. Mais au travers de ses expériences et de ses souvenirs, elle nous livre des histoires émotionnelles, familiales, sensorielles. Des histoires avec beaucoup trop de rouge. Mais avec mon petit coeur guimauve, puisque le rose-douceur n'abime pas non plus, je voudrais faire tomber une pluie bleue, utile et bienveillante, pour nettoyer son chemin, là où elle pense aller…Et j'irai avec elle…
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