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Critique de liliterre


Avant tout, je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique privilégiée. J'apprécie toujours ces opérations qui me donnent l'impression d'ouvrir un cadeau. Malheureusement, les cadeaux ne plaisent pas toujours, cela n'enlève rien à l'intention !!!

J'ai détesté ce livre. Il y a, je crois, une recherche artistique, ne serait-ce qu'avec l'emploi de la deuxième personne concernant le narrateur, l'inclusion d'une écriture versifiée, le choix du titre qui ne m'apparait pas évident au niveau du sens… Néanmoins, tous les « essais » d'originalité ont fait chou blanc pour moi.

Peut-être parce que, dès le départ, j'ai détesté la protagoniste avec laquelle on vit presque un huis-clos puisque tous les autres personnages n'ont pas d'identité réelle, ne sont que survolés, présents comme des plantes vertes….
Un soir, alors qu'elle est en discothèque, notre narratrice se rend au dernier étage, au fumoir, et subit une forme d'agression sexuelle. J'ai utilisé le modalisateur « forme de » parce que, personnellement, je ne l'envisage pas forcément de la même façon, et c'est cela, je crois, qui me crispe dès le début avec cette jeune femme. Dans ce fumoir, un homme est attiré, l'aborde, se frotte à elle qui veut alors « aspirer son désir sale » et bascule ainsi sur les propos suivants : « D'accord mon tout blanc, mon tout dur, d'accord […] je ne fais que remuer mon beau cul contre toi, oh oui, mon bassin tourne magnifiquement bien […] C'est ce que tu désirais non ? Mes fesses fermes contre ta braguette […] Quoi ? Tu voudrais te défaire de moi maintenant ? ». Je m'arrête là mais la narratrice développe jusqu'à la nausée. C'est vulgaire et je ne vois pas où est l'agression dès que je lis le mot « D'accord » …

Outre cet aspect, il y a des digressions à n'en plus finir, sans intérêt par rapport au thème abordé : plus de quatre pages sur les caractéristiques et soins des cheveux de métisse, presque autant sur les différentes couleurs des feutres… On n'arrive à une réflexion sur les origines de la jeune femme que lorsque la moitié du livre est passée ! Et encore celle-ci est très vite expédiée!

Des sauts spatio-temporels sans organisation visible perdent le lecteur ; des phrases non verbales parcourent le texte, devenant ainsi indigestes et rendant ce procédé inefficace. S'ajoutent à cela des phrases dont la syntaxe n'est pas assez travaillée (je pense aux discours rapportés inclus directement sans usage d'une subordonnée et contre lesquels je me bats continuellement auprès de mes élèves !)

Bref, lorsque je tombe sur ce passage, alors que la narratrice se rend dans des toilettes et entend deux jeunes filles discuter en pleine séance de « repoudrage », j'ai envie de réutiliser le même passage pour terminer ce piètre jugement que j'ai sur le récit : « Là, dans la pièce exiguë, tu te demandes ce qui a motivé les lèvres à s'ouvrir et tous ces sons à en sortir. » Je me demande en effet quelle a été la motivation de la main qui a écrit ce texte. Je ne l'ai pas perçu, n'y ai vu aucun intérêt.
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