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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je retrouve l'auteure avec ce roman qui parle de trains, les derniers trains Grandes Lignes qui desservaient les villes du Nord du Québec.
J'ai eu de la peine pour Gladys qui souhaite finir sa vie dans un de ces trains.
Et j'ai découvert les wagons-écoles qui permettaient aux enfants de villages reculés d'avoir des cours de temps en temps.
J'ai été intrigué par sa fille Lisana, à la dépression très noire et qui nécessite du bruit pour ne plus entendre les voix dans sa tête.
J'ai trouvé Janelle bien gentille d'accepter d'aider Gladys.
Un roman sur l'entre-aide dans les villages reculés du Québec et les derniers trains.
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C'est l'histoire de Gladys et de ses proches, sa fille, sa soeur, ses amis, ses voisins, et ceux ou celles qu'elle choisit, comme ça, sur l'intuition qu'ils ou elles feront un bout de chemin ensemble. Elle est âgée cette femme, et toute sa vie - on le sait depuis le début du livre - elle s'est battue, jour après jour, pour que sa fille, Lisana, dépressive à l'excès, trouve en elle la volonté et la force de vivre.
Et là, elle est partie, Gladys, à la surprise de tous, elle a laissé Lisana qui a maintenant une bonne cinquantaine d'années, et elle a pris un train...
En effet, c'est aussi une histoire de trains (comme le titre l'indique), des trains de petites lignes qui vont vers le nord de l'Ontario et du Québec ; le narrateur, un homme passionné de chemin de fer, cherche Gladys et à cette occasion prend les trains qui existent encore, et fait ainsi des rencontres, un écrivain questionneur qui a croisé Gladys sur le quai de départ, le chef du premier convoi, un historien passionné au musée municipal, un jeune amérindien Cri... qui vont lui permettre de nouer de belles amitiés et d'avancer dans la connaissance de l'histoire de Gladys.
Il faut dire également que la vieille dame était née dans un train et avait passé une enfance fabuleuse dans un "school train", son père étant enseignant dans un "train école" donc, elle voyageait tout le temps de villages en villages, isolés mais peuplés de cantonniers chargés de l'entretien de la voie ferrée, ainsi que de forestiers, de trappeurs, d'autochtones vivant dans de minuscules hameaux avec des enfants qui pouvaient venir régulièrement fréquenter cette école ambulante. Un mois plus tard, le wagon aménagé en salle de classe revenait dans l'autre sens, là où les enfants l'attendaient avec leçons sues et devoirs faits...

Le coeur du roman, c'est de savoir où et pourquoi Gladys fuit, comment cette mère courage, cette femme très décidée et " résolument optimiste" a pu laisser Lisana, sa fille chérie alors qu'elle est en mauvais état psychique. le livre se déroule comme le défilé d'un train, avec ses touk-e-touk (le bruit des roues des wagons à la jonction des rails) et ses sifflements puissants. C'est remarquable, passionnant, finement pensé et écrit.

Auteure de "Il pleuvait des oiseaux" prix des cinq continents de la Francophonie (2011), magnifique récompense bien méritée dont J. Saucier dit qu'il "l'a mis au monde", cette écrivaine très douée pour raconter des histoires nous livre un récit nourri d'imaginaire, plein de suspens et très dépaysant. Une très belle lecture !

Premières phrases : " le 24 septembre 2012, Gladys Comeau est montée à bord du Northlander et on ne l'a plus revue à Swastika, qui n'est pas une ville, même pas un village, tout juste une bourgade le long du chemin de fer. Commence alors l'errance, celle de Gladys et la mienne, car ceci est le récit du voyage de Gladys Comeau sur les rails du nord de l'Ontario et du Québec qui l'amèneront au sud, puis à l'ouest, ensuite à l'est, puis de nouveau vers le nord. Voyage erratique auquel personne n'a rien compris et qui a été suivi par nombre de personnes à partir du moment où la disparition de la vieille dame a été signalée."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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« Le rail était toute notre vie. »
 
Pourquoi la vénérable Gladys, à plus de 70 ans, décide-t-elle un beau jour de quitter sa petite existence dans le village de Swastika, de planter là sa fille et ses voisins pour s'enfuir en train à travers le Canada ?

C'est ce mystère que le narrateur de ce roman va s'escrimer à élucider en reconstituant presque heure par heure la fugue afin d'en comprendre les motifs. Pour cela, il recoupe les témoignages des proches, amis, voisins ou parfois simples inconnus embarqués dans l'aventure. Toute une galerie de personnages extrêmement attachants car Jocelyne Saucier s'y entend pour prêter attention à chacun, donner de l'épaisseur de l'humanité à la moindre silhouette. Ainsi de cet « Ukrainien qui ne parle que l'ukrainien », croisé au détour d'une phrase et qui nous vaut une des scènes les plus émouvantes de ce récit…
 
Tout par touche, c'est aussi toute l'histoire (ou plutôt une certaine histoire) du Canada qui prend vie : celle de ces petits villages perdus au fin fond de nulle part, improbables mélanges d'immigrés venus de tous horizons et de marginaux à la recherche de l'aventure ou parfois d'un simple travail dans le Grand Nord. Assemblages a priori hétéroclites mais formant des communautés chaleureuses, singulières, unies par des conditions de vie extrêmes.
 
Et surtout, reliées, alimentées par le train, indispensable cordon ombilical permettant d'acheminer les biens et de maintenir les liens en transmettant les nouvelles et informations les plus diverses malgré les distances.

Un train, des trains plutôt, passion commune, élément presque fondateur pour tous les personnages du récit. du narrateur cherchant à sauvegarder un Transcontinental menacé de disparition à Gladys (oui, on y revient), enfant des mythiques et incroyables « school trains ». Une épopée en minuscule qui nous vaut les plus belles pages du roman et qui aurait pu faire l'objet d'une saga à elle seule.
 
Bref, sous ces dehors un peu foutraques et sa narration tout en digressions, Jocelyne Saucier construit en 250 petites pages un récit touchant, humain, social sans le dire. Difficile d'oublier Suzan l'amie d'enfance et sa manie du touk-e-touk, l'improbable Janelle qui verra sa vie bouleversée par la fugue de Gladys et surtout Lisana, soleil noir de ce récit, fille de l'héroïne, à la fois sa fierté et sa souffrance.
 
Avec A train perdu, on embarque hors des sentiers balisés pour une histoire qui avance à son rythme et ne nous conduit jamais vraiment là où on croit aller, et c'est un vrai plaisir.

Une élégante réussite.
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Captivant! Comment décrire cette expérience de lecture très particulière, sinon que j'ai été envoûtée. J'ai embarqué dans ce train pour faire ce voyage étrange, guidée par la plume unique et sublime de l'autrice, sans jamais toutefois savoir où on s'en allait. En fait, on ne va pas vraiment quelque part, on va juste nulle part ailleurs qu'au coeur même de ce voyage qu'est la vie. L'autrice a ce talent de nous émouvoir par la puissance de ses mots et de nous envelopper dans une aura de mystère qu'on ne pourra jamais totalement élucider. Comme la vie quoi!

C'est l'histoire de Gladys, une dame âgée, qui disparaît mystérieusement sur un train, un matin de septembre. Mais pourquoi est-elle partie ainsi toute seule, sans crier gare, sans aucun bagage? On suivra l'enquête du protagoniste qui tentera de rassembler les morceaux du casse-tête de sa disparition qui aura duré quatre jours.

C'est un récit fascinant où on en apprend beaucoup sur l'histoire des trains au Nord de l'Ontario et du Québec. L'autrice a visiblement fait une recherche exhaustive et impressionnante sur les chemins de fer. le tout agrémenté de magnifiques descriptions de nos paysages nordiques. C'est avec regret que je débarque du train de Jocelyne Saucier. Je referme ce livre avec ravissement. Cette autrice est indéniablement ma plus belle découverte de 2022.

PS. Une amie m'avait conseillé de lire sa nouvelle Je n'ai jamais lu Baudelaire juste avant ce roman. Un gros plus pour nous aider à comprendre cette histoire touffue.
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