💛 « Dans les parcs, les mêmes oiseaux chantent
Mais
Depuis que tu es partie,
On dirait que la ville tout entière s'en est allée.»
(P.51)
💛
Izet Sarajlic est un poète bosniaque né en 1930. Dès la fin des années 40, il commence à écrire ses premiers poèmes. Ce petit recueil bilingue est entièrement dédié à la compagne de vie d'Izet, Ida Kalas-Sarajlic. Homme d'une incroyable force, Sarajlic transformait sa douleur, sa colère et sa révolte en beauté, à travers des vers dédiés à sa femme, à l'amour de son pays, du destin, de la liberté. Comme le dit Husejn Takmiscic dans sa préface, « Son premier amour était aussi le dernier, de la même manière que le souffle de son premier poème habitait encore le plus récent. » Il émane de ces poèmes une âme lointaine, l'amour d'un pays en souffrance, une lumière obscure, de celles dont on voudrait qu'elles ne s'éteignent jamais et qu'elles brillent toujours, au prix de maints efforts, de tant d'amour et de sacrifice. Oui, il y a aussi le sens du sacrifice, une résignation peut-être, mais un amour tout autant immense. Ces vers sont empreints de beauté universelle et de vérité éternelle.
💛 Il y a l'amour d'un homme et d'une femme, immortel et cosmique, qui transcende les époques, les générations et les terres, pour qu'à son tour, lorsque plus rien n'est, celui-ci persiste encore et toujours…
💛 Voilà l'extrait qui ne touche le plus :
« Tant de femmes,
et pas une n'est toi.
Deux cent mille femmes
à Sarajevo
et pas une n'est toi.
Deux cent millions de femmes
en Europe
et pas une n'est toi.
Deux milliards de femmes
de par le monde
et pas une n'est toi ! »
(Juin 1998)