J’aime le bonheur avec passion, et la vue du malheur causé par moi faillit me rendre fou. Désormais, j’aimerais mieux me tuer que de souiller les objets de mon adoration, et je n’irai pas demander le plaisir à qui possède le trésor de l’innocence.
L’amour, c’est l’amitié portée jusqu’à l’enthousiasme. On dit que l’amour seul est aveugle ! Là où l’amitié est clairvoyante, elle est si froide, qu’elle est bien près de mourir.
L’amour est spontané. Il surprend et envahit, il ne raisonne point, il n’a pas besoin de s’interroger, ni de s’entourer de prévisions, de plans d’attaque et de projets de retraite ; il se trahit, et c’est alors qu’il s’impose.
La vanité est le plus despote et le plus inique des maîtres, et je ne
prendrai jamais l’engagement d’être l’esclave de mon propre vice.
De cette façon ma fierté ne peut pas souffrir ; car si l’amour est orgueilleux et susceptible, si son pardon est humiliant et inacceptable ; celui de l’amitié est le plus saint et le plus doux des bienfaits.
Là où l’homme sent qu’il dirige et domine, il est capable de tout pardonner,
même l’infidélité qui a fait saigner son amour-propre.
Quand l’amour parle à ton cœur, élève ton cœur vers Dieu qui est toute mansuétude et toute bonté. Tu sentiras alors ce cœur blessé redevenir calme et naïf comme celui d’un petit enfant.
Seront-ce mes adorateurs perfides, ces gens du monde, impitoyables et
dépravés, qui ne reculent devant aucun mensonge pour séduire une femme, et qui la méprisent dès qu’elle écoute les mensonges d’un autre ?
Vous sauriez que la femme est l’être le plus impressionnable de la création, et par conséquent celui qui peut nous donner le plus de
jouissance et le moins de droits, le plus d’ivresse et le moins de sécurité.
Chère pauvreté ! tu es une bonne institutrice des cœurs. Tu nous ramènes à la simplicité primitive des sentiments et des idées, quand l’abus des
jouissances menace de nous corrompre. Tu nous donnes tant de naïves leçons, qu’il faut bien que nous restions naïfs sous ta loi austère !