Le long des fils télégraphiques les
hirondelles en habit tiennent leurs conciliabules d'automne. Les froids sont
venus, et le vent maintenant tous les jours
souffle du Nord.
"Sacré pays, disent-elles, les petites
hirondelles serrées et pelotonnées sur leur
fil, il va falloir émigrer encore !...
Adieu le fermier et la fermière !
Ne démolissez pas nos nids de boue et de
brindille tressée ! Au revoir, pauvres amis !
Nous penserons à vous en Egypte. Et nous
reviendrons l'année prochaine. N'ayez pas
trop froid dans ce sale hiver !".
Emile Henriot ("Le Livre de mon père")