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Citations sur L'Inavouable : La France au Rwanda (5)

Jean-Hervé Bradol, de Médecins Sans Frontières (MSF), n'épargne aucun responsable. L'ONG, explique-t-il aux députés, a subi d'importantes pressions de l'Elysée [François Mitterand], qui ne voulait pas entendre parler de génocide.
Le coordinateur de MSF affirme ne pas partager la "fierté" d'Édouard Balladur, Hubert Védrine, François Léotard et Alain Juppé : "Quand je les entends parler de leur" fierté" au sujet du rôle de la France pendant l'opération [humanitaire] Turquoise, je pense qu'ils se trompent de registre. Avec les moyens d'une armée, on peut et on doit faire autre chose que de l'humanitaire. Ça, nous, les civils, pouvons faire... "
Jean-Hervé Bradol enfonce le clou :" Ce n'est pas avec des caisses de biscuits qu'on s'oppose à un génocide." Et conclut en faisant référence aux déclarations du Ministre de la Coopération : "Quand j'entends à la radio Bernard Debré parler de livraisons d'armes françaises après le début du génocide, alors que je soigne sur le terrain, je ne suis pas habité par un sentiment de fierté."
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A la fin de la petite cérémonie, un cadeau fut offert à l'amiral Lanxade. Celui-ci, cintré dans son uniforme de marin, brillait au milieu de l'assemblée. Je crois qu'il eu à déballer le présent. Ce n'est pas très important. Ce qui l'est, en revanche, c'est la nature du présent. Il s'agissait d'une plaque de bois, taillée comme dans un tronc. Large d'une trentaine de centimètres, elle avait été découpée de manière à figurer les contours du Rwanda. Dessus, en guise de décoration, avaient été apposées de petites machettes...
Oui, Monsieur, des machettes. Cela vous revient, maintenant. Debout aux côtés de l'amiral, fier de son idée, le colonel Sartre souriait. Il rayonnait de contentement. Je fus pris d'un vertige. Tant d'indécence! Ce pouvait être du pur mauvais goût. Ce pouvait aussi être un symbole. Je ne le savais pas.
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C'est alors que s'est produite cette scène qui m'est restée gravée. À quelques pas se tenait un officier de cette unité d'élite qu'est le GIGN. Il était planté, debout, raide sur ses jambes, et paraissait ailleurs. Il était comme plongé dans un songe (...).
Je l'ai vu s'affaisser. Doucement. Ses épaules se sont voûtées, ses jambes se sont pliées, ses muscles se sont relâchés. Comme un pantin, il s'est peu à peu desarticulé et à fini assis dans l'herbe, où il s'est mis à sangloter (...).
Il venait juste de réaliser. Il venait de comprendre. Il venait d'additionner. Et cela l'avait choqué. Il s'est tourné vers nous et nous a dirmt : "L'année dernière, j'ai entraîné la garde présidentielle rwandaise..."
Ses yeux étaient hagards. Il était perdu. Le passé venait de téléscoper le présent. Il avait formé des tueurs, les tueurs d'un génocide. C'était effrayant.
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En ce bel été 1994, François Mitterrand confie à ses proches:"Dans ces pays-là, un génocide c'est pas trop important."
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La mystification est une figure de la guerre.Nous la pratiquâmes avec maestria. Dans l'ombre peut-être. Mais quelle réussite.
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