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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A Paris, les animaux se sont organisés autour d'un grand conseil pour gérer leur cohabitation avec les humains. Karka, un corbeau freux, vit en exil au Parc Montsouris jusqu'à ce que le conseil finisse pas le rappeler auprès de lui. On a besoin du détective adepte des méthodes à l'ancienne. L'enquête peut commencer. Celle-ci est d'une certaine façon un prétexte à dévoiler cette contre-société animale, on respire le parfum de la fable avec un plaisir indéniable.
Le titre évoque bien son sujet, le rythme est celui de personnages mélancoliques, entre ancien temps et nouvelle donne, avec des personnages pittoresques comme on en trouverait dans un roman policier. de plus, l'auteur sait créer un monde, celui des animaux, avec son axe fort, l'animalité s'opposant à l'humanité par cet élément essentiel qui est la peur et cette connaissance instinctive d'avoir une place précise dans la chaîne alimentaire, chose dont l'homme s'est affranchie, oubliant même les lois de la Nature. L'idée de ce rapport permanent proie/prédateur est très bien rendu avec le concept du Sanglier de la peur, que ressentent les animaux lorsque la panique les prend, et à l'inverse, beaucoup plus rare, le brame du Cerf, pour exprimer le plaisir et la joie, et donc très lié à la reproduction mais pas seulement.
C'est vraiment intéressant pour tous ces aspects, ainsi que cette vision particulière d'un Paris vu par les animaux. Notre enquêteur de Corbeau a de bonnes raisons d'être mélancolique, car à trop penser l'animal ne se rapprocherait-il pas de l'homme ? Un roman très agréable, bien écrit et intelligent.
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Mystérieusement échappés d'une ménagerie, des lions menacent de semer la terreur dans Paris. le Conseil des animaux fait appel à Karka, un vieux corbeau spécialiste des affaires délicates.

Mélancolie des corbeaux est un vrai polar noir, dans lequel l'auteur distille subtilement des problématiques sociales et politiques. La xénophobie, le racisme, l'individualisme, l'assistanat et même l'écologie, sont au coeur du roman.
C'est un livre qui réjouit et donne envie de se remettre à la lecture. Il est passionnant aussi pour cela.
Sébastien Rutes nous offre là une fable noire époustouflante. Fable contemporaine qui au fonds de moi à fait résonner un  autre souvenir de lecture. Il émane de ce titre de Sébastien Rutes, une humanité et une sensibilité qui n'est pas sans me rappeler celles du regretté Clifford D. Simak.
Tiens pour la peine je m'en vais relire Demain les chiens.
Mais vous, ne passez pas à coté de cette Mélancolie des corbeaux, c'est vraiment un conte moderne qui, par les temps qui cours,  fait un bien fou !
Lien : https://collectifpolar.com/
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La terreur menace Paris ! Mais fort heureusement, le Conseil des animaux présidé par le vieux Krarok veille et charge Karka, un vieux corbeau misanthrope réfugié sur la branche d'un févier au parc Montsouris, d'enquêter sur ces lions mystérieux qui se seraient échappés d'une ménagerie, et auraient déjà commis quelques méfaits dans le Bois de Boulogne.

Karka reprend donc du service, heureux d'être encore quelqu'un à qui l'on peut faire confiance, pas totalement oublié des animaux du Conseil. le vieux Freux est également aigri, acerbe, jetant sur ses congénères les animaux, sur Paris et sur les hommes qui peuplent la ville un regard parfois désabusé, souvent cynique, mais aussi de la justesse des grands et vieux sages.

Etrange histoire, me direz-vous ? Oui ! En effet, il faut se plonger dans ce roman, mais c'est pour mieux se laisser happer par cette intrigue vraiment originale et par le style de l'auteur, parfaitement maitrisé, étudié sans être pompant, poétique et précis à la fois, vraiment époustouflant de beauté.

Karka, le Corbeau Freux est loin d'être le jeune et fringuant oiseau d'autrefois. Depuis l'attaque d'un Faucon qui lui brisa une aile, il est devenu revêche et bon nombre d'habitants du parc le craignent. Il fuit les Pies bavardes et les Canards qu'il trouve tous stupides, et ressasse son malheur, sa mélancolie coutumière en philosophant sur l'instinct animal, la place de ceux-ci parmi les hommes, les lois qui régissent les relations entre eux, la destinée…

Karka voudrait pouvoir penser en dehors de son instinct, ne plus y être assujetti, s'en libérer car il est persuadé que là est sa vraie liberté. Il a du mal à admettre que l'instinct fait partie de lui, et qu'il est en soi une forme d'intelligence, qui pourra même le sauver à l'occasion, plus sûrement que ne l'aurait fait la réflexion. Karka est un vieux corbeau et en tant que tel, il est doté d'une mémoire phénoménale. Il veut être la mémoire de son peuple, celui qui pour les générations futures sera le rapporteur de l'Histoire et des histoires. Il ne veut plus subir la dictature constante de la peur, celle d'être blessé par plus fort que soi, de ne plus pouvoir voler, de devenir un animal, ce qui pour lui équivaut à perdre le pouvoir de penser et de pouvoir choisir. Il s'interroge sur la violence, nécessaire dans la chaine vitale des animaux, puisqu'il faut bien se nourrir, mais qui lui laisse un goût amer.

La loi du Conseil est pourtant claire : pour continuer à vivre en paix dans le ventre même de la capitale, dans ses parcs, ses jardins, ses égouts ou ses cimetières, les animaux ne doivent en aucun cas s'attaquer aux Humains. Ils doivent également veiller à ne pas se soumettre à la loi de la nature comme de vulgaires animaux sauvages et sans éducation, pour que règne l'ordre et que la paix soit maintenue.

L'enquête du vieux corbeau va le mener à la Ménagerie du Jardin des Plantes, où Léon le lion moribond, pathétique roi d'une jungle oubliée depuis longtemps, tente de donner le change en se prenant encore pour un animal respecté des autres. Or Léon a peur… de même que bon nombre d'animaux, qui donnent vie à tous les ragots qui courent. Pfurr le Matou a disparu, des attaques ont été menées par des animaux inconnus sur des refuges, libérant chiens et chats sauvages. Si les chiens et les chats s'allient, ennemis depuis la nuit des temps, l'anarchie n'est pas loin, et la catastrophe imminente. Heureusement, quelques animaux veillent au bien de tous…

SI on retrouve ici de nombreux éléments d'un polar, vous aurez vite compris que celui-ci n'est pas traditionnel, loin s'en faut. Il y a des morts, des disparitions, on soupçonne un tueur en série, mais voilà, les protagonistes sont des animaux ! Et des animaux doués non seulement de parole, mais surtout de pensée, de réflexion, d'intelligence plus fine et acérée que celle de la plupart des hommes. Dans ce roman, vous trouverez également de la politique et de l'amour, de l'humour… bref, c'est un texte dense et au final un roman assez exceptionnel. Impossible de ne pas penser à Orwell et sa fantastique Ferme des animaux…

En dehors de l'intrigue, vraiment serrée, vous découvrirez Paris sous un autre jour, et surtout vous pourrez réfléchir de concert avec Krakok à la destinée des humains et celle des animaux, aux conséquences des choix que l'on fait au cours de sa vie, au libre arbitre, à la liberté, au bonheur. J'ai été totalement fascinée par ce roman que j'ai dévoré en quelques jours, et trouvé passionnant de bout en bout.

Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Comment des lions ont-ils été lâchés dans le bois de Vincennes ? Voilà l'enquête que le Conseil des animaux de Paris confie à son ancien shérif, le corbeau Karka.

Comme dans tout bon roman noir, c'est ce dernier qui va conter son aventure.

Mais il est injuste de voir publier ce roman de fantasy animalière dans une simple collection policière, tant l'écriture est poétique et les réflexions de Karka profondes. On se souviendra longtemps de l'entrevue entre le corbeau et le vieux lion dans sa cage.

L'un des meilleurs romans policiers, parce que atypique, que j'ai lus ces dernières années.
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