Dans un format très court, Rufin nous raconte une histoire très simple. Celle d'un homme revenu de la guerre, qui a connu l'horreur et qui en est revenu profondément marqué.
Nous sommes en 1919, et l'homme qui a a été récompensé pour son attitude héroïque est emprisonné, sans que l'on sache précisément pourquoi. On ne le découvrira qu'au terme du livre.
Tout ce que l'on sait, c'est qu'il a pour compagnon un chien qui lui est d'une indéfectible fidélité, et que le méfait qu'il a commis est en rapport avec cet animal.
Tandis qu'il déroule le fil de son récit, Rufin dévoile la personnalité de son héros. Morlac est un homme simple, à qui l'amour d'une femme a permis de découvrir les auteurs engagés du XIXe siècle, tels
Victor Hugo et
Jules Vallès, ainsi que les théories socialistes auxquelles il a adhéré.
Les valeurs d'humanisme qu'il défendait se sont violemment heurtées à celles des militaires. Il devait faire preuve d'une obéissance servile et se montrer impitoyable quand il aurait voulu fraterniser avec ses compagnons d'infortune.
Tant par la thématique que par la forme narrative, j'ai eu l'impression de lire une oeuvre de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe. Cet anachronisme n'était pas forcément pour me déplaire, puisque j'ai une affection toute particulière pour cette période. J'ai été sensible à cette évocation des classes populaires animées par la volonté de réformer la société, même si, finalement, j'aime autant lire directement les auteurs cet époque !
En résumé, une lecture facile, rapide et agréable, mais pas inoubliable.
Lien :
http://delphine-olympe.blogs..