J'avais ajouté
le collier rouge à mon pense-bête après avoir vu
Jean-Christophe Rufin en faire la promotion dans La Grande Librairie. C'est le premier ouvrage que je lis de cet auteur, et quelle surprise !
Étant donné le nombre de critiques déjà postées sur ce court roman, je ne pense pas ajouter quoi que ce soit de révolutionnaire avec ces petites lignes.
Comme beaucoup de lecteurs, j'ai été très séduite par la sobriété et le côté intimiste de ce récit, dans lequel trois personnages 'principaux' évoluent : Lantier, le juge, Jacques Morlac le prisonnier et Valentine, la femme qu'il a laissé derrière lui en allant au front. L'histoire se déroule de façon très cinématographique - ambiance film noir , et comme le juge, nous, lecteur, tentons de comprendre pourquoi Jacques Morlac est seul dans cette prison du Berry en 1919. Qu'a-t-il fait ? On ne le sait pas. On comprend vite qu'il a offensé la Nation avec ses idées de soldat rescapé du front d'Orient. Mais pourquoi l'encourage-t-on à plaider la folie passagère suite à une soirée trop arrosée ? Et surtout pourquoi refuse-t-il cette perche, préférant la sentence de bagne dont il est menacé ?
C'est un roman plein d'humanité et de vérité sur la nature humaine et ses contradictions autant que sur les grands idéaux et leur réalité.
Cette histoire, inspirée de faits réels aborde la période post Première Guerre mondiale (et ses commandements) de façon originale qui permet à des lecteurs "habitués" au sujet d'y trouver un renouveau et de ne pas s'ennuyer un seul instant.
De plus, grâce à la plume fluide et précise de
Jean-Christophe Rufin, la lecture est très rapide.
Un livre que je conseille vivement.