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Globalia" est un roman moderne et visionnaire qui dresse le portrait d'une société soi-disant démocratique, mais protectrice à l'excès qui a enfermé ses habitants dans une sorte d'énorme bulle où tout est parfaitement calculé, contrôlé, vérifié...
Dans cette société régit par un seul état, on parle l'anglobal et on emploie le globar pour payer.
Mais la prospérité apparente du lieu où l'expression de chacun est favorisée, cache en réalité un régime totalitaire qui surveille chacun étroitement par l'intermédiaire de la "Protection sociale", une sorte d'armée secrète visant à faire respecter l'ordre et qui n'hésite pas à faire de vos proches, vos pires ennemis et espions...
Des fêtes factices et obligatoires sont créées pour satisfaire le besoin de s'amuser, chacun sait tout sur tout le monde, les informations fausses circulent et les habitants sont abrutis par des écrans géants qui se trouvent à peu près partout. On a le droit de vivre très vieux car tout est fait pour que la vieillesse n'existe pas et les habitants sont obligés d'avoir recours à la chirurgie esthétique et autres actions pour rester éternellement jeunes. Bien sûr, dans un monde clos où la mort n'existe pas, les naissances sont rigoureusement contrôlées.
Ah oui ! J'oubliais : le papier et les stylos s'achètent au rayon jouets...car on écrit plus du tout puisque tout est informatisé.
Les politiques sont pourtant élus par le peuple, mais il y a tellement d'élections que les gens ne se dérangent plus pour voter.
Alors on fabrique de toute pièce des stimulants, on fait exploser des bombes et on invente un ennemi qui n'existe pas pour faire peur aux gens et les abêtir un peu plus.
C'est là dans
Globalia que vivent Baïkal et Kate. Ils sont amoureux et leur rêve est d'aller voir de l'autre côté de la bulle, de quitter ces paysages factices, cet air artificiel et cette météo toujours trop prévisible.
Alors lors d'une randonnée organisée, ils passent la barrière de verre...
Baïkal, toujours rebelle depuis son enfance veut découvrir ce qu'on leur cache.
Car en dehors des parois de verre, il y a des gens qui vivent : ce sont les non-zones, des êtres misérables, plus ou moins organisés dont certains survivent uniquement grâce à la mafia locale.
Mais très vite, la zone extérieure étant protégée par de nombreuses caméras de surveillance, les deux jeunes gens sont arrêtés, séparés et ramenés à
Globalia.
C'est alors qu'un dénommé Ron Altman propose à Baïkal de lui rendre sa liberté s'il accepte de retourner à l'extérieur, lui faisant croire qu'il a une mission spéciale à lui confier. En fait, à son insu, il va le faire passer pour un terroriste...
Baïkal devient alors l'ennemi public numéro 1. le voilà obligé de rester sur place, loin de Kate, au milieu de ces êtres qu'il ne connaît pas mais qui vivent en toute liberté hors de
Globalia...
Un livre fort qui au delà des personnages et de l'histoire, nous rappelle quel est le prix à payer pour vivre dans un monde sécurisé.
L'écriture de
Jean-Christophe Rufin est très agréable et d'une grande richesse...
Beaucoup de pistes de réflexion sont mises en avant dans ce roman et vous y penserez longtemps...
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