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Citations sur Zuckerman enchaîné (12)

Zuckerman dormit seul chez sa mère. Il ne prit pas la peine de changer les draps du lit mais, entre ceux qui l’avaient recouverte deux nuits seulement auparavant, il enfouit son visage dans l’oreiller de sa mère.
"Maman, où es-tu ?"
Il savait où elle était, chez l’entrepreneur des pompes funèbres, vêtue de sa robe de crêpe gris ; néanmoins, il ne pouvait cesser de poser la question. Sa mère si petite, un mètre cinquante-cinq, avait disparu dans l’énormité de la mort.

("La leçon d’anatomie", p. 405)
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(…) Une fois son tour venu de dire adieu à son père il n’était pas revenu sur le pain mandel de grand-mère, le pain mandel de grand-mère était merveilleux, certes, mais Essie avait complètement épuisé le sujet et, tout au contraire, Zuckerman entreprit de lui exposer la théorie du big bang comme il venait de la comprendre la veille. Il voulait s’efforcer de lui expliquer comment la matière s’était consumée et dilatée : peut-être le reste de la famille saisirait-il également son intention. Ce n’était pas simplement un père qui mourait ou un fils, ou un cousin, ou un mari : c’était la création entière, quel que fût le réconfort qu’il était possible d’en tirer.

("Zuckerman délivré", p. 327)
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Là où la culture littéraire est tenue en otage, l’art de la narration s’épanouit oralement. À Prague, les histoires ne sont pas simplement des histoires ; c’est ce qu’ils ont à la place de la vie. Ici, ils sont devenus leurs histoires puisqu’on ne leur a pas permis d’être quoi que ce soit d’autre. Raconter des histoires, c’est la forme qu’a prise leur résistance à l’oppression contre tous les pouvoirs.

("L’orgie de Prague", p. 694)
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Non, notre histoire n’est pas une peau qu’on peut dépouiller comme une mue – on ne lui échappe pas, elle est notre chair et notre sang. On ne cesse de la faire circuler en soi jusqu’au jour de sa mort, une histoire dont les veines sont les thèmes de notre vie, cette histoire perpétuellement récurrente que nous inventons alors même qu’elle nous invente.

("L’orgie de Prague", p. 712)
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Non, notre histoire n'est pas une peau qu'on peut dépouiller comme une mue - on ne lui échappe pas, elle est notre chair et notre sang. On ne cesse de la faire circuler en soi jusqu'au jour de sa mort, une histoire dont les veines sont les thèmes de notre vie, cette histoire perpétuellement récurrente que nous inventons alors même qu'elle nous invente.
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Zuckerman comprenait enfin que sa mère avait été son seul amour. Et ce retour à la fac ? C’était le rêve d’être au moins aimé de nouveau par ses professeurs, maintenant qu’elle n’était plus. Défunte, et pourtant plus présente qu’elle ne l’avait été en trente ans.

("La leçon d’anatomie", p. 587)
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-Sais-tu ce que Tchekhov a dit de sa jeunesse, une fois adulte ? Il a dit qu'il avait dû exprimer le serf hors de lui-même goutte à goutte. Peut-être devrais-tu commencer à exprimer de toi-même le fils obéissant ?
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Ceux qui transgressent les règles forment une canaille réellement haïe. D'accord, je l'admets. Mais qu'on ne vienne pas me dire que la canaille n'a pas le droit d'exister côte à côte avec les gens bien. Qu'on ne s'avise pas de venir me dire un truc pareil. Parce que la canaille est humaine aussi. Voilà qui passe avant tout pour moi : pas le fric, mais cette anti-humanité des gens soi-disant bien. Bien. Je me fous ce de que mon fils deviendra quand il sera grand, il peut bien porter des bas à résille, pourvu qu'il ne devienne pas "bien".
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Il est mort – ils sont tous morts. Et moi j’attends au bord que quelqu’un veuille bien me pousser. Vous savez ce que je pense de la mort, maintenant ? Quand je me couche le soir, je dis : je m’en fous. C’est comme ça qu’on perd sa peur de la mort – on finit par s’en foutre complètement.

("La leçon d’anatomie", p. 606-607)
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Bolotka propose à Olga une explication réconfortante du fait qu’elle n’est plus sur mes genoux.
« C’est un fils des classes moyennes. Fiche-lui la paix.
– Mais nous vivons dans une société sans classes, dit-elle. C’est le socialisme. À quoi bon le socialisme si quand j’en ai envie personne ne veut me baiser ? Toutes les grandes figures internationales viennent à Prague pour voir notre oppression mais aucune d’entre elles n’a jamais voulu me baiser. Comment ça se fait ? Sartre est venu et il a refusé de me baiser. Simone de Beauvoir est venue avec lui et elle a refusé de me baiser. Heinrich Böll, Carlos Fuentes, Graham Greene – et aucun d’entre eux n’a voulu me baiser. Et maintenant vous, et c’est la même chose. Vous croyez qu’en signant une pétition vous sauverez la Tchécoslovaquie, mais je dis moi que ce qui sauverait la Tchécoslovaquie ce serait de baiser Olga. »

("L’orgie de Prague", p. 669-670)
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