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Critique de lettres_et_caracteres


Avec son premier roman, la prof qui sait mieux que personne rendre la philosophie sexy, nous promet un voyage initiatique, une odyssée, "un périple au coeur de nos doutes, de nos errances, de nos tempêtes". Hélas, je fais partie des lecteurs restés sur le quai...
A quel moment peut-on abandonner un livre sans regret ? Au bout de 50, 80, 100 pages ou plus ? Quand l'ennui prend le dessus ? Quand on repousse le moment de reprendre son livre ? Quand on pense à tous les autres romans qui nous attendent dans notre bibliothèque ? Je ne sais pas au juste, c'est une question que je me pose à chaque fois que je me sens comme enlisée dans un texte. Et toujours ce dilemme : stop ou encore ?
Quitter Pénélope sans être parvenue à la fin de son voyage a été particulièrement frustrant dans la mesure où mes attentes étaient très fortes puisque j'avais lu et plus encore j'avais été conquise par les deux précédents titres de Marie Robert. J'attendais sa nouvelle parution avec beaucoup de joie car elle était parvenue à rendre la philo sexy - c'est d'ailleurs son crédo - et totalement adaptée à notre quotidien. Kant tu ne sais plus quoi faire et Descartes pour les jours de doute démontraient de quelle manière une situation de notre quotidien pouvait être abordée avec philosophie. Ces livres ont l'originalité, la fraîcheur et l'enthousiasme pour eux, à l'image de leur auteure, le sourire toujours accroché aux lèvres.
Mais avec le voyage de Pénélope, Marie Robert s'est essayée à la fiction, ce qui ne m'a pas du tout convaincue, pour deux raisons. La première tient au genre. A mon sens, on peut classer ce roman dans la catégorie feel-good. Feel-good intelligent, feel-good +++ mais feel-good quand même. Or, c'est un genre qui, comme le polar, peine vraiment à se réinventer, le schéma est toujours le même, ultra prévisible et à moins d'y trouver une pointe d'humour piquant qui vienne un peu bousculer tout ça - ce qui n'est pas le cas ici -, je n'y trouve aucun intérêt.
La seconde tient au mélange des genres : ni vraiment fiction, ni complètement cours de philo mais les deux à la fois. le pari était risqué, il est devenu carrément casse-gueule avec une histoire qui stagne très vite, des personnages qui m'ont paru totalement irréalistes et dénués de caractère et de consistance, et des pans entiers d'enseignements philosophiques qui viennent en replacement d'une quelconque action. Pour tout dire, j'ai eu le sentiment que l'histoire avait été brodée autour du message, comme "un prétexte à". J'ai tenu 80 pages cette fois, ne parvenant pas à embarquer dans ce voyage initiatique auquel j'avais été conviée.
D'après les avis déjà publiés, beaucoup ont aimé et se sont montrés aussi enthousiastes avec ce roman qu'avec les deux précédents livres de l'auteure. Heureux soient-ils. de mon côté, j'espère pouvoir relire un jour Marie Robert, la prof qui rend la philo sexy en l'adaptant à notre vie et pourquoi pas en abordant les situations compliquées que nous vivons désormais depuis l'apparition de la covid afin de nous aider à prendre de la hauteur et à aborder les choses autrement ? Voilà qui me parlerait beaucoup plus que Marie Robert, la romancière philosophico-feel-good.
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