Une jeune fille demande à une avocate de reprendre son dossier. Son dossier, c'est une affaire de viol pour lequel l'accusé a été condamné aux assises et va être rejugé en appel.
Il y est question de mensonge comme le dit le titre, mais pas seulement. C'est aussi un roman sur la femme et sa parole dans notre époque où elle s'est libérée comme on le ressasse d'une façon un peu cliché.
C'est un roman sur l'image de la femme, celle des jeunes filles trop tôt formées, ou celle des femmes dans un milieu professionnel masculin.
C'est un roman sur les assises et le fossé entre une affaire résumée en deux mots et la même, décortiquée sous toutes ses coutures lors d'un procès d'assises.
C'est un roman sur l'adolescence et ces années collège vécues parfois comme l'enfer sur terre.
C'est un roman sur la justice aussi qui est parfois injuste.
Un roman très court mais qui en dit long.
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Tout est résumer dans le titre. On sait que Lisa a menti. Maintenant on ne sait pas pourquoi et comment va se dérouler ce procès en appel.
Lisa désire changer d'avocat et se rapproche donc d'Alice, l'héroïne du roman. On va la suivre dans ce procès et découvrir le passé d'Alice.
J'ai lu ce roman sans réel plaisir ni ennui.
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Ce livre est finaliste du Goncourt des lycéens... Voilà de quoi susciter quelques vocations !
Ce roman m'a été conseillé par mon libraire et je me suis laissée tenter en me disant : pour changer. A priori, l'univers de la justice et de la loi sont pour moi d'un ennui mortel. En plus, coté intrigue, on sait déjà que Lisa a menti, quel suspense ! ;) Et pourtant, j'ai été captée, totalement emmenée par le jugement en appel de Marco Lange.
J'ai aimé la façon qu'à l'avocate de détricoter l'affaire, d'en observer les fils, de les réorganiser, puis de tisser à nouveau l'histoire afin de la rendre claire et lisible pour les jurés. J'ai aimé la facilité qu'elle a de changer de point de vue et sa capacité à prendre la défense de l'un ou de l'autre. Quant à la plaidoirie finale, quel délice !
Après une telle démonstration d'empathie, serons-nous toujours capable de juger coupable ?
Un des meilleurs livres que j'ai lu cette année !
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4ème de couv : « Je veux être défendue par une femme » a dit Lisa en se présentant à Alice Keridreux.
Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.
Je vais démarrer par ce qui m'a ennuyé dans ce livre : le titre. Il a conditionné ma vision de lecteur et a partiellement rendu obsolète les 86 premières pages de ce roman. Je ne divulgâche rien en vous disant qu'on fait face à une menteuse dans une affaire sordide, soit. Alors pourquoi, ne pas arriver plus rapidement à ce propos ? Vision biaisée pour ma part, sachant pertinemment qu'un des personnages ne disait pas la vérité. Je ne vais pas m'étendre plus là-dessus simplement parce que j'ai aimé ce livre.
Oui, j'ai apprécié ce livre car il est audacieux. L'écrivaine, chroniqueuse judiciaire, a le courage d'aller à contre-courant des affaires, malheureusement, trop régulièrement évoquées dans l'actualité. Elle dévoie le rôle de la victime dans une affaire de viol.
Pascale choisit une avocate comme narratrice principale du roman. Choix judicieux car elle campe une femme d'expérience dans ce domaine qui ne manque pas de se questionner face à ce dossier. le long chapitre sur la préparation de sa plaidoirie est une petite merveille du genre.
Dans un style sans fioritures, s'attachant aux faits de manière concise et laissant la part belle à la psychologie de ses acteurs, la romancière brosse l'explication du retournement de situation. Oui, il faut le dire, du statut de victime, Lisa passe à celui de coupable. Coupable d'avoir fortement contribuée à envoyer un homme pour 10 ans derrière les barreaux, en première instance. Ce sont alors les raisons de ce mensonge qui sont mises en évidence, là réside tout l'intérêt de cet écrit. Mal-être de l'adolescence, pression de l'entourage scolaire qui vous enfonce aussi vite qu'il vous porte aux nues, et je m'arrête là pour vous laisser découvrir l'argumentaire. Raisons qui risquent de faire grincer des dents quelques liseurs, tant Pascale va à l'encontre de la bienséance actuelle pour évoquer une autre vérité plus insidieuse.
Ce livre pose aussi la question de la manière dont chacun reçoit un témoignage. Est-ce qu'on prend pour argent comptant les propos d'une jeune fille de 15 ans ? Peut-on avoir confiance à partir du moment où la parole émane d'un cercle de connaissance ou plus proche ? Les critères de la confiance sont-ils induits avec la proximité familiale ou une certaine intimité ?
L'écrivaine utilise aussi le poids des apparences non seulement pour Lisa mais aussi et surtout pour le faux coupable : des regards de travers, l'alcool facile, des propos et gestes parfois déplacés et hop vous faites le parfait violeur. En cela Pascale dresse aussi la culpabilité de la Justice et des enquêteurs, capable de condamner un innocent ainsi que le manque de discernement d'un milieu d'encadrement extrafamilial soit par une empathie trop forte soit par je-m'en-foutisme ou peut-être simplement par incapacité à remettre en cause la vérité « classique ».
Loin d'être manichéenne, la romancière tente de mettre en place un spectre large où chacun pourra se questionner, se mettre à la place de. Imaginez-vous à la place des jurés civils qui ont officiés lors du premier procès…
Bien que perplexe à l'entame de ce récit, j'ai apprécié la manière d'amener le lecteur à une certaine remise en question et surtout de toucher du doigt le travail d'une avocate sans cesse partagée entre mensonge, vérité et morale. Un regard éclairant sur le psychisme d'acteurs confrontés à une réalité sordide trop souvent d'actualité.
PS : une pensée pour mon pote Serge qui a malheureusement connu cet emballement qu'a partiellement réussi à stopper la machine judiciaire.
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Lisa, une adolescente accuse un homme de viol, ce dernier est condamné mais continue à clamer son innocence. Après avoir purgé 6ans de prison, celui-ci fait appel et le procès va bientôt commencer. Lisa devenue jeune adulte décide de changer d'avocate et de revenir sur ses accusations.
Pourquoi a-t-elle menti? A-t-elle vraiment menti? de quoi, de qui a-t-elle peur?
Un roman passionnant qui se lit d'une traite !
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Au moment du procès en appel de son violeur, Lisa décide de changer d'avocat et se tourne vers une femme. Pour autant, le titre du livre n'est pas ambigu. Lisa a bien menti. Il n'y a pas de surprise, il y a bien erreur judiciaire.
Tout l'intérêt réside dans la question : « comment en arrive-t-on là ? ». L'auteur n'a probablement pas voulu aller à l'encontre des mouvements de notre époque qui permettent, heureusement, aux enfants et aux femmes d'oser avouer les abus dont ils ont été victimes. En revanche, pour moi, elle a voulu nous faire prendre conscience que l'écoute est primordiale. Que les sévices aient eu lieu ou pas il faut garder la tête froide et prendre un recul aussi difficile qu'indispensable.
Les sujets de l'écoute et du discernement sont bien rendus grâce à l'écriture sans pathos, presque journalistique qui nous tient en haleine.
Roman prenant, intéressant et fort.
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