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sur 1648 notes
La petite menteuse de Pascale Robert-Diard (chroniqueuse judiciaire) fait partie des pépites littéraires de la rentrée aux éditions Iconoclaste. Même si ce roman est une fiction, il n'enlève en rien la véracité du sujet. Le titre est sans équivoque : Le personnage centrale est une menteuse. Le rôle d'Alice ? La défendre elle et son dossier. Mais finalement, un retournement de situation délicate change la tactique. Il faudra démontrer lors d'une audience en Appel, comment une gamine de quinze ans en est arrivée à mentir. Dans La petite menteuse, ce sera Alice qui racontera ce dossier qui sera sans précédent. Une victime qui devient coupable et le coupable devient la victime. Cela arrive, mais sur le moment, cela arrive mal. Alors que le féminisme prend de l'envergure, Lisa, par son mensonge cinq ans plus tôt, risque de mettre à mal cette image, mais aussi et surtout, celle de la justice.  Ce roman, il est court, mais il est fort. La plume franche et nette de l'auteure vous facilite la lecture : ce sera addictif ! Avec justesse, elle aborde parfois crûment le calvaire des adolescentes qui deviennent femmes et proies. Elle souligne de façon précise les rouages du mal-être de l'adolescence, mais aussi ceux qui font du mal, qui profitent de la faiblesse. Ici, la victime est analysée sous tous les angles, mais aussi celui du rôle de l'avocat. Le déroulement de l'audience est aussi présenté de façon plus légère. J'ai été touchée par chaque personnage, par chaque moment de "mise en lumière". Ce roman repose ici sur un mensonge émis par une femme. Cependant, le fond reste sur le manque de discernement, d'enquête et de confrontation. Bref, j'ai adoré.
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Je ne me suis jamais passionné pour les récits judiciaires, mais depuis que j'ai lu avec une étonnante fascination les billets de blog de Maître Eolas et du regretté Maître Mô, je suis plus enclin à m'intéresser au décor de la sphère judiciaire. C'est ainsi qu'après avoir savouré D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère, j'ai lu plusieurs livres de l'auteur allemand Ferdinand von Schirach dans lesquels j'ai retrouvé de l'humanité chez les victimes comme chez les auteurs, la difficulté de défendre comme de juger, mais toujours servi par une plume romancée rendant l'histoire passionnante.

Pour ce roman entièrement fictif l'autrice a pu s'appuyer sur son quotidien de chroniqueuse judiciaire au journal le Monde. Sans surprise, nous sommes ici confrontés à l'histoire d'une jeune femme qui a menti en accusant faussement un homme de l'avoir violée. Alors qu'il purge une peine de 10 ans de prison après une première condamnation aux assises, Lisa décide de faire appel à une avocate pour la représenter lors de son procès en appel. Alors qu'elles travaillent ensemble sur les faits qui se sont déroulés alors que la victime n'avait que 15 ans Lisa lui fait cet aveu terrible : elle a tout inventé.

L'histoire nous amène sur ce qui a pu pousser une adolescente en souffrance à s'enfermer dans un tel mensonge quand bien même un homme, innocent, serait envoyé en prison. Car au collège, être une jeune fille avec de gros seins peut déclencher les désirs les plus sales, mener à des situations douloureuses à vivre, pour lesquelles il vaut mieux parfois passer pour une victime qu'on écoute et qu'on plaint que pour une salope.

C'est un roman assez court d'environ 200 pages que j'ai lues d'une traite à la faveur d'une matinée, qui m'a transporté dans la vie de cette avocate bien embêtée de devoir défendre une petite menteuse ayant déclenché un peu malgré elle une tempête judiciaire. Un récit incisif, passionnant et juste ce qu'il faut d'empathique pour nous permettre de nous poser la difficile question de la posture que nous aurions adopté face à une telle histoire.

📖 La petite menteuse de Pascale Robert-Diard paraîtra le 18 août aux éditions de l'Iconoclaste. 217 pages, 20€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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PASSIONNANT ! 🤩

Tout commence très simplement alors que Lisa débarque dans le bureau d'Alice, une jeune avocate et déclare: "Je préfère être défendue par une femme". Trois ans après les faits, alors que Marco, son agresseur a déjà pris dix ans, l'affaire dont elle est la victime va être jugée une nouvelle fois en appel. Une simple affaire de viol comme il y en a tant, alors Alice accepte. Une victime, un coupable. Tout semble limpide. Mais parfois, la vérité a plusieurs visages...

L'autrice Pascale Robert-Diard est chroniqueuse judiciaire et cela se ressent. C'est crédible, ce roman sent le vrai et on plonge la tête la première dans les rouages du milieu judiciaire. Sa plume est efficace et j'ai lu ce court roman d'une traite comme en apnée tant j'étais pressée de savoir, de connaître l'issue de cette histoire.

La petite menteuse, c'est un roman dont le titre est déjà un spoil. Dès les premières pages, on ne peut s'empêcher de se méfier de cette adolescente alors qu'elle n'a rien fait pour. Un titre percutant et une photo de couverture aussi énigmatique qu'adorable, parfaitement choisis.

Alice nous raconte ce cas d'école qui finalement n'en est pas un. L'histoire d'une adolescente spontanée qui un jour est devenue beaucoup plus sombre. Qui a commencé par ne pas raconter un petit méfait, et qui s'est retrouvée engouffrée dans la brèche du mensonge, ne pouvant plus retourner en arrière. Et tout son entourage a plongé avec elle dans cette brèche.

Le mal être adolescent, la grossièreté des uns, la compassion des autres. Les rumeurs malfaisantes, les convictions parentales pas toujours vérifiées.
Un roman qui est aussi un prétexte pour aborder des faits de société réels concernant les adolescents.

"Plus je mentais, plus je souffrais, plus je souffrais, plus on me croyait."
Oui elle a menti mais tant de gens avaient des raisons de la croire...

Une victime et une avocate qui m'ont beaucoup touchée, je me suis régalée avec ce roman !
Une pépite de plus signée @ed_iconoclaste 🔥

Alors, ça vous dit? 😇
Qui aussi est fan de cette ME par ici?
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Lisa est une jeune fille victime de viol dont le procès va être à nouveau d'actualité alors que son bourreau a fait appel. Lisa veut changer d'avocat et être expressément défendue par une femme, elle ira frapper à la porte d'Alice, avocate et mère.

Alice telle une horlogère va écumer le dossier de Lisa pour le comprendre et le connaître.
Lisa lui fera néanmoins une révélation inattendue qui changera indéniablement la suite du procès. Alice est confrontée à une situation inédite qui l'obligera à se questionner, à revoir son spectre de défense tout en restant fidèle à ses valeurs de justice. Comment combiner valeurs et sens de la justice dans une telle situation?

La notion de victime est abordée sous tout ses angles. C'est un roman où le féminin confronte les générations et les opposent. Qu'il s'agisse du féminin du côté de la justice avec la figure d'avocate d'Alice ou du côté des accusés / victimes. Pascale Robert-Diard de part son métier infuse une écriture efficace au style journalistique et clinique qui m'a totalement embarqué. La préparation du procès et son déroulement sont saisissant de réalisme. Véritable pépite comme je les aime &#xNaN
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Lorsqu'Alice, avocate, qui vient de perdre un procès, voit débarquer la jeune Lisa sans son bureau, elle n'est pas d'humeur. Mais la jeune femme insiste : elle a choisi Alice car elle veut être défendue par une femme au procès en appel qui va à nouveau l'opposer à son violeur 3 ans après. En parcourant rapidement le dossier, Alice se dit que cette affaire c'est du tout cuit, et accepte.
Mais voilà, juste avant le début du procès, Lisa avoue à Alice qu'elle a menti. Et raconte la véritable histoire. Au moment où les femmes osent enfin dénoncer les agressions dont elles ont été victimes, est-ce le moment de jeter le doute sur la valeur de leur parole ?
Pascale Robert-Diard est chroniqueuse judiciaire au Monde. Elle nous décrit un univers qu'elle connait parfaitement bien. Elle nous livre le roman d'un procès et du travail des avocats, comme si on y était, et aussi un roman sur des faits de société bien réels concernant les adolescents, car il y a plusieurs façons d'être victime.
C'est un roman agréable, fluide, très facile et rapide à lire, à mettre entre les mains de toutes les adolescentes qui peuvent se trouver un jour dans la situation de Lisa, et de celles de leurs proches.
Après, soyons honnêtes, ce n'est pas de la grande littérature. Il vaut plus pour son sujet que pour ses qualités littéraires.
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Bon.

Une lecture très particulière car l'intrigue m'a mis mal à l'aise : une histoire de mensonge concernant un viol.

J'ai peur qu'une partie du public utilise le roman comme parfait contre-exemple dans le contexte #MeToo.

L'écriture est rythmée mais on ne s'attache véritablement à personne.

Giga sceptique.
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La petite menteuse m'a d'abord interpellée par son titre, qui fait écho pour moi au sublime film de Claude Miller, avec Charlotte Gainsbourg dans le rôle de la petite voleuse.

Je me suis aussi sentie très attirée par la photo de couverture : qu'a-t-elle à raconter, cette jolie « frimousse » aux lèvres peintes ?

Le résumé, elliptique, a achevé de me convaincre : « Je veux être défendue par une femme », a dit Lisa en se présentant à Alice Kerideux. Un face-à-face commence. Ni l'une ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener. »

Si le pitch est différent, le roman m'a (évidemment) fait penser à Les choses humaines, de Karine Tuil.
Une accusation, une instruction. Une victime, un coupable.
Une évidence? Non. Car y a-t-il eu viol, ou pas ? le coupable est-il coupable ? La victime est-elle une victime ? Et victime de quoi, exactement ?

Le roman est écrit du point de vue d'Alice, l'avocate choisie par Lisa. Qui se retrouve avec une affaire délicate et sans précédent.
Un « cas d'école » qui l'interpelle comme elle ne manque pas d'interpeller le lecteur, en cette époque où la parole se libère, mais où il faut (peut-être) aussi se méfier de certaines dérives.

Beaucoup aimé la plume rythmée et efficace de Pascale Robert-Diard, romancière et chroniqueuse judiciaire pour le journal le Monde.
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La force de ce récit tient aux dernières pages selon moi et cette affaire loin d'être unique nous montre quelle place le doute doit habiter chaque magistrat, chaque témoin. Ce récit peut sembler paraître à un bien mauvais moment, quand la parole se libère, qu'on ose enfin dire l'indicible cette affaire remet presque en question la parole libérée. C'est important de le faire aussi. Au nom du doute.
Un livre qui se lit très facilement, nous emporte et nous laisse avec des questionnements qui n'ont rien de nouveau mais qui méritent d'être soulevés. "J'aime les gens qui doutent" chantait Anne Sylvestre.
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J'étais intriguée par le titre et le résumé. Adorant la maison d'édition L'iconoclaste, je l'ai commencé les yeux fermés.
Lu il y a plusieurs jours, je n'arrive pas à me faire un avis précis sur ce titre. À la fois, l'écriture se révèle très efficace. Je n'avais jamais lu de livre de Pascale Robert-Diard et ce fut un plaisir de découvrir sa plume. le lecteur tourne les pages sans voir le temps passé. On veut savoir le fin mot de cette histoire. L'autrice parvient à merveilles à jouer sur la tension et le suspens.
Pourtant, l'histoire m'a dérangé. Il est important de révéler au grand public que le mensonge peut s'inviter à la cour. Oui après avoir juré de ne dire que la vérité, le mensonge peut subsister. Cette réalité est importante. Toutefois, j'ai peur que certains lecteurs non avertis sur le sujet fassent des amalgames. Se dise que de toute manière les femmes se disent victimes pour avoir de l'attention. Seulement, les mensonges ont des conséquences lourdes. Oui déjà sur la personne et à celles impliqué dans l'affaire en question. Mais également sur les affaires suivantes. Cela n'a pas été, à mon avis, assez souligné. Un seul personnage s'énerve à ce propos et celui-ci n'a pas une bonne image.
Pour résumé, j'ai beaucoup aimé la forme, nous avons envie d'en apprendre plus sur cette petite menteuse, sur son avocate,... Nous ne voyons pas le temps passé. Toutefois, sur le fond, j'émets quelques réserves en fonction du lecteur.
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