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sur 1648 notes
Lisa Charvet se présente au cabinet d'Alice Keridreux, une avocate : elle ne veut être défendue que par une femme. Lorsqu'elle était adolescente, elle a accusé un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents d'avoir abusé d'elle. le plâtrier âgé de 32 ans au moment des faits a été condamné pour viol sur mineur à une peine de dix ans de prison. Ayant toujours nié les faits, il a fait appel et le nouveau procès est prévu dans quatre mois. Lisa décide alors de raconter la véritable histoire à Alice. Un récit bien différent de sa première version.

Aux yeux d'Alice, Lisa est une cliente inattendue, « une vie percutée » parmi d'autres, qu'elle reçoit froidement, un peu dépitée par les aléas de son métier: « les meilleures plaidoiries sont toujours celles que l'on refait après » avoue t-elle. Mais elle a une fille de l'âge de Lisa, et lorsque cette jeune femme mal dans sa peau lui raconte son parcours, Alice bouleversée, décide de la défendre. Car le cas de Lisa pose de multiples questions : à contre-courant des polémiques actuelles où l'on est plus enclin d'insister sur le fait que l'on ne croit pas suffisamment les enfants et les femmes en général, Lisa avoue avoir menti sur cette agression sexuelle. La vérité est toute autre et toute aussi sordide. Alice, tout comme les jurés et toute personne impliquée dans l'affaire, est consciente que le mensonge de Lisa décrédibilise la parole de victimes d'agressions sexuelles. Comment dans un tel contexte social gérer le cas du mensonge? Alice s'est battue pour trouver sa place dans ce milieu en tant que femme, elle est humaniste et altruiste et le prouve dans ce dossier qu'elle s'acharne à défendre, à l'encontre de tous. Sa plaidoirie sera saisissante car quelque soit sa version, l'enjeu pour Alice est bel et bien de sauver Lisa, qui, en dépit de ses torts reste une victime à défendre.

Le sujet est complexe, extrêmement actuel : comment distinguer la vérité du mensonge dans des cas où la science et la médecine viennent accréditer des propos qui en réalité sont faux. Les affirmations de Lisa lorsqu'elle avait quinze ans avaient été jugées authentiques par des experts psychiatres. de même que l'examen de médecine légale auquel s'est soumise la jeune fille a plaidé en faveur de ses dires. de plus elle a bénéficié de la bienveillance de deux de ses professeurs qui à l'époque l'ont écoutée et aidée. Ce roman subtil, à la plume précise et efficace remet en cause nos certitudes et invite à la réflexion sociale.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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L'auteure est journaliste judiciaire, autant dire qu'elle sait de quoi elle parle.
Elle nous livre ici l'histoire d'un mensonge. Même pas un gros : juste reporter la faute de quelqu'un sur un autre.
Lisa, 15 ans, accuse un homme de l'avoir agressé sexuellement. Elle est victime, enfin reconnue, enfin écoutée. D'ailleurs ceux qui ont des doutes se gardent bien de les exprimer.
Et puis, elle tombe bien cette accusation dans cette petite ville : elle a enfin son scandale !
Puis tout s'enchaîne comme une mécanique bien huilée. de jeunes profs presque trop à l'écoute et qui entendent ce qu'ils veulent entendre : elle a été agressé, c'est vrai ! Elle est en souffrance, c'est vrai ! Alors, pourquoi mentirait elle sur le nom de son agresseur ? Et comme ce dernier a tout du sale type : vulgaire, grossier, misogyne,… n'en jetez plus !
Des parents en pleine crise conjugale qui ne rendent même pas compte que c'est la mère qui a soufflé de nom de l'agresseur.
Mais là où l'auteure est à son meilleur, c'est quand elle dissèque le microcosme du palais du justice, de la cour d'assise ; comment tous (présidente, jurés, témoins, public,…) se trouvent bousculés par la rétractation de Lisa : ce n'était pas du tout prévu au programme et puis "ce n'est pas le moment".
Tout cela en 160 pages et à travers les yeux de l'avocate de Lisa, qui reprend le dossier et doit plaider et gérer la révélation.
En deux mots : une réussite !
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À quel point un mensonge peut être il chambouler une vie? Combien de vies peuvent être touchées par celui-ci? Ce livre commence à répondre à ces questions et plus encore.

Lisa a 15 ans lorsque qu'elle change du jour au lendemain: plus sombre et triste, son entourage s'aperçoit très rapidement de ce mouvement dans sa vie et décide de la questionner jusqu'à ce que celle ci lâche une pierre dans la mare: un homme aurait abusé d'elle.

Très rapidement arrêté, celui-ci ne cesse de clamer son innocence. Plusieurs années plus tard, le procès fait de nouveau parler de lui en appel, mais cette fois, Lisa veut être défendue par une femme. Elle va lui raconter son histoire, toute l'histoire.

J'ai adoré ce livre qui se lit d'une traite: l'écriture est fluide, le récit addictif. Nous comprenons rapidement où veut en venir Lisa et pourtant nous restons accroché à ce livre, à ses paroles. Car ce roman ne parle pas seulement de mensonges, il aborde également des sujets comme les liens dans une famille dysfonctionnelle et l'adolescence.

Un livre qui ne vous laissera pas indifférent.
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Déçue…

Tout est dit dans le titre, plus aucune surprise. Une fois passé cela je me suis dit, ce livre peut peut-être apporté son lot de surprises avec les personnages. Et bien pas du tout. L'avocate est insupportable, insensible et désagréable. L'accusé de viol est un gros cliché d'un homme qui travaille dans le bâtiment, on lui donne quasiment pas la parole. La victime est dépeinte par son jeune âge et qui elle a été pendant ses années collège. On ne voit ces personnages que dans les yeux de l'avocate qui n'est pas du tout impartiale et c'est dommage pour se donner un avis. Je ne suis clairement pas rentrée dans l'histoire, le livre est court mais ça m'a parut très long.
Le seul point positif que j'ai trouvé c'est la dénonciation des horreurs que les adolescents s'infligent au collège et les potentiels engrenages dans lesquels ils se retrouvent piégés.
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Je n'avais pas entendu parlé de ce roman, avant de le trouver par hasard sur une brocante. Il a pourtant fait parlé de lui à sa sortie en 2022 (finaliste du prix Goncourt des Lycéens, finaliste du prix De l'Académie Française, finaliste du prix Interallié). Et je comprends pourquoi !

Ce roman est vraiment passionnant, bien écrit, sur une thématique souvent couverte dans la littérature, une jeune femme qui accuse un homme d'avoir abusé d'elle, mais sous un angle qui l'est moins, celui du procès.

L'homme, condamné à 10 ans de prison, clame son innocence, et un procès en appel va donc avoir lieu. La jeune femme souhaite changer d'avocat car elle préfère être défendue par une femme. Là, commence le roman, et dès le début, on se demande pourquoi elle insiste tant à être défendue par une femme, que cache-t-elle ?

Je vous conseille cette lecture que j'ai trouvé très intéressante.
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Lisa avait quinze ans quand Marco Lange, l'homme qui l'a violé, est incarcéré. Mais celui-ci a fait appel; cinq ans plus tard, a l'approche de la révision de son procès, la jeune femme souhaite changer d'avocat et être défendue par une femme. Elle prend donc rendez-vous avec Alice, avocate d'une cinquantaine d'années qui épluche le dossier, revient sur ce qui a été dit par l'entourage, interroge sa cliente. Et c'est dans l'intimité de l'élégant cabinet d'Alice que Lisa ose se confier pour la première fois depuis « le drame » : Non, elle n'a pas été violée par Marco. Elle a menti.

Que s'est-il passé dans la vie de cette jeune fille fragile pour qu'elle se laisse engluer dans le mensonge ?
Comment tout un système (scolaire, policier, judiciaire, etc) a pu se laisser berner pour finir par enfermer un innocent ?
Et au delà de l'erreur judiciaire, que nous dit ce drame sur la façon dont la société actuelle traite les affaires de viol ? Les différentes générations se confrontent, dans des prises de position parfois extrêmes.
J'ai trouvé la manière dont l'autrice décortique l'affaire vraiment passionnante. D'une écriture fluide et concise, elle donne à voir les ambivalences, les contradictions de chacun des personnages, mais aussi la rigidité du système judiciaire, et amène le lecteur à se questionner.
Surtout, le mal être adolescent y est raconté avec une grande justesse et c'est peut-être là le plus brillant : réussir à expliquer, à raconter la souffrance, l'extrême solitude d'une jeune fille en mal d'attention, sans juger ni justifier le mensonge, mais en s'attachant à redonner un visage humain à cette «petite salope », cette « petite menteuse ».

Un court récit qui donne à réfléchir.
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La Marie-Hélène Lafon du prétoire.
Quelles correspondances entre ce roman passionnant furieusement urbain et l'univers résolument rural de l'auvergnate écrivaine m'ont conduit à cette comparaison loufoque ?
Le format d'abord… Court mais dense.
Le style ensuite : des descriptions précises, un sentiment d'intimité qui s'instaure immédiatement avec chacun des personnages sans pour autant que l'auteure n'abuse d'effets faciles ou de coupables emphases. La chroniqueuse judiciaire du Monde, connait les arcanes de l'institution mais ne tombe pas dans le piège de l'experte.
Enfin et c'est sans doute ce point qui est le plus important, sous l'apparente banalité d'une affaire de justice qui n'a rien d'un procès du siècle, une réflexion approfondie sur des problématiques complexes. Grâce à Pascale Robert-Diard et à ce « cas » qu'elle expose avec une remarquable neutralité, les lecteurs s'interrogent sur l'influence des débats publics souvent très médiatisés sur les différents acteurs de la justice mais aussi sur les répercussions de ces mêmes débats sur les parents et les adolescents. Tour à tour ou de façon chorale, les différents points de vue, juge, avocat, procureur, parent, victime, accusé, conduisent à nous défaire de nos idées reçues, de nos légitimes indignations en nous gardant de toute explication simpliste. Comme dans « Article 353 du code pénal » de Tanguy Viel, il apparaît qu'une décision de justice, fragile mais indispensable recherche d'une vérité, n'a pas seulement vocation à sanctionner, elle doit aussi réparer et surtout servir d'exemple.
« La petite menteuse » nous rappelle la difficulté de ce verbe aussi simple à prononcer que délicat à expliquer : juger. Un verbe que Pascale Robert-Diard conjugue au plus beau des temps, celui du présent de l'humanisme.
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🌸 Mon avis :

Un petit livre tellement addictif ! Une plume fluide et impressionnante !

Dans cette histoire, nous suivons Alice, une avocate qui va défendre Lisa une jeune fille victime de vi@l pendant son adolescence. Nous suivons tout le travail de l'avocate qui va devoir défendre « une menteuse ». Car oui, Lisa va dire la vérité après des années de mensonges. Dans cette lecture qui ne vous laissera pas indifférente, vous aller vous questionnez : pourquoi ce mensonge ? Pourquoi maintenant dire la vérité ?

Au fil du récit, nous allons comprendre l'histoire de Lisa, sa vie, son existence et ses choix. Mais nous allons aussi, suivre Alice, son travail et ses questionnements.

Une histoire avec une plaidoirie tellement prenante et tellement juste. le mensonge est un acte punissable bien évidemment, mais si nous reprenons l'histoire du début, la pression, le mal-être de cette adolescente alors nous pouvons changer de regard.

Je recommande cette lecture qui nous fait réfléchir sur les actes de Lisa, qui nous prouve que notre premier jugement n'est pas forcément le meilleur et que derrière toutes ses erreurs, il y a quelque part une vérité.
Je vous laisse découvrir cette histoire, vous faire votre avis et surtout : le mensonge est-il impardonnable ?
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Ce court roman jette un regard acéré sur l'ère « #MeToo », le fonctionnement de la justice et une jeunesse qui a perdu ses repères. L'auteur grâce à des chapitres courts insuffle du rythme à son histoire. Une belle découverte. A noter le beau travail éditorial des éditions « Proche ».
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Un petit roman puissant, qui fait frémir. Quelle histoire!
Je l'ai lu d'une traite, j'aime le style, le rythme, les mots justes. le sujet
Une excellente avocate trouve la vérité et nous montre les rouages des pensées se voulant bienveillantes. Comment des adultes convaincus, vont outrepasser leur rôle et par voie de conséquence, amener une adolescente à s'enfermer dans un mensonge.
Ce roman bouscule les à priori et invite à réfléchir aux jugements hâtifs. un grain de sable et tout s'inverse. J'ai adoré.
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