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Sébastien Ripoll (Illustrateur)
EAN : 9782841665389
36 pages
Grandir (18/11/2013)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Entre mer et forêt, entouré d'une palissade de bois, se trouvait le village du jeune chef Mataora, plus préoccupé par l'art de la guerre que par l'amour...
Un conte qui retrace la naissance du tatouage et du tressage maori.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Le tatouage de Mataora".

C'est une légende qui fera entendre l'écho d'une autre culture, celle Maori et qui fera aussi percevoir une autre vue du coeur et de la raison dans les histoires.

Nous apprécierons la première de couverture, ces personnages et ses motifs reproduisant l'art Maori et ses tatouages.

Cette culture est à la fois très sensuelle et très virile, incarnée respectivement par l'homme et la femme.

"Le tatouage de Mataora" racontera de quelle manière légendaire le respect se sera imposé d'une certaine façon entre les deux sexes, dans le couple.

Quelle drôle d'épreuve !

Un époux aura semé la discorde et fait entrer le mal dans l'harmonie du couple et il devra passer par un parcours initiatique afin de mériter le retour de son épouse et lui prouver que son coeur est apaisé.


S'il n'est pas très tabou d'intégrer la maltraitance infantile dans un conte nous pour émouvoir, pour nous enseigner la valeur essentielle de la douceur et de l'amour par contraste (vous savez, ces enfants que l'on perd dans la forêt, que l'on met en cage pour les manger plus tard, à qui l'ont fait vendre des allumettes en hiver...), il est heureusement plus rare d'aborder le couple idéal dans ses difficultés dans les contes.

Cela n'a rien de réjouissant, forcément.

Et les jeunes lecteurs ne seront pas toujours tranquilles à l'idée de devoir comparer ces jeunes héros en difficulté et le couple sacro-saints de leurs parents aimants. Normal.

Sauf peut-être pour ceux et celles qui malheureusement en seront témoins, de près ou de loin et qui auront besoin d'en parler, de comprendre.

Ne craignez pas d'ouvrir ce livre, ce conte offrira une alternative qui finira bien.

Ouf.


Le mariage.

L'union célébrée représentera toujours le point final, la consécration ultime d'une bonne histoire, le bonheur trouvé.

La vie de couple après l'aventure, celle qui fera concrètement passer nos héros à l'âge adulte, ne nous regardera pas, cela est une autre histoire hors de l'histoire.

Ils se marièrent, eurent parfois des enfants et vécurent heureux après après...


Pourtant, il arrivera tout de même que des auteurs qui souhaitent le raconter, conter que cela arrive, des unions idylliques qui tourneront aigres.

Dans certaines histoires, l'épouse se montrera mystérieuse (en général des fées ou des sorcières voulant goûter aux joies de la vie humaine) et ainsi fixera une condition de confiance afin de préserver son secret - ne jamais les déranger à une heure précise, sans raison donnée- ce qui poussera l'époux de l'histoire à la faute, pêchant hélas par jalousie et le mariage prendra fin.

Nous avons en tête sur ce thème le conte asiatique "Le garçon et la Grue" de Tani Shinsuke et Takahashi Shinya, chez l'Ecole des Loisirs.

Ou nous penserons aussi, d'une façon plus locale" à la célèbre légende Poitevine de la Mélusine.


Les auteurs Céline et Sébastien Ripoll conteront non seulement une de ces histoires qui passera de la tempête à la bise, mais offriront en même temps une sorte de conte étiologique de la culture Maori telle qu'on la connait aujourd'hui (ou telle qu'on ne la connait pas encore).


Il était une fois un guerrier, fier et fort nommé Mataora.

Il sentira l'amour lui venir en songe mais aussi un grand malheur.

C'était un grand chef de tribu, humble.

Mais c'était aussi un maitre de guerre qui n'avait plus de guerres à livrer, moins de raison d'être.

Pour un motif que l'on ignore, il sera choisi pour être visité une nouvelle fois la nuit par ces esprits, ceux du Monde d'en Bas.

L'une de ses créatures d'en Bas était belle. Il demandera sa main et ils fileront le bel amour.


Nous découvrirons le "Mana", pouvoir spirituel et magique qui anime, lie une tribu.

Nous saisirons qu'il s'en dégage deux feux bien distincts qui animent le coeur et l'esprit des indigènes.



La guerre reviendra et Mataora se retrouvera investi du premier feu, passionné, dévorant, violent, bouleversant celui plus doux, plus aimant.

Il se laissera consumer par ces victoires à un point où un jour, il aura un geste malheureux vis à vis de son épouse et lèvera la main.

C'est delà que commencera le périple de Mataora, livrant alors sa bataille sans doute la plus difficile, pour récupérer son épouse redescendue parmi les siens.

Comment prouver à un peuple magique et pacifique que son coeur est plein de remord et d'amour pour son épouse ?


Parler de violences conjugales surprendra les jeunes lecteurs, sans nul doute, encore une fois, c'est assez rare.

Le conte est intéressant en cela qu'il présentera le guerrier et sa virilité sous un angle bien différent : l'homme peut être fort dans la sagesse, l'amour qu'il démontre, dans la paix qu'il assume.


Nous apprendrons d'où vienne les arts du tatouage et du tissage, ils viennent d'en bas.

Les figures reproduites et imposées par l'un et l'autre seront le signe honorable de la mémoire d'un homme, son l'histoire.

C'est une carte d'identité tatouée sur son visage.

Avec ses tatouages, devant les dieux, il est.

Le couple de nouveau réuni offrira au clan ce précieux cadeau, pour que chacun n'oublie pas d'être, dignement et que cet art se transmette avec la leçon de cette histoire.


Cette histoire pourra éventuellement servir de support pour des grands lecteurs afin d'ouvrir avec des pré-ados écouteurs d'histoires des discussions sur le respect des hommes et des femmes, sur la place de la virilité dans une harmonie de couple.

Un conte à découvrir qui devrait plaire aussi pour sa référence au célèbre Haka bien connu maintenant des jeunes amateurs de Rugby Néozélandais.
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Un bien bel album s'inspirant de la tradition Maori.
Mataora est un jeune chef qui s'éprend de Niwareka, l'une des femmes-esprits du monde d'en bas, qu'il va épouser. Un soir pourtant, revenant de la guerre, son esprit s'égare et il la frappe. Elle disparaît. Pris de remords et fou d'amour, Mataora se rendra dans le monde d'en bas, devra subir la souffrance d'un tatouage sur son visage et apprendre la sagesse de ce peuple. le couple reviendra dans le monde de la lumière, plus fort et pourra transmettre au peuple Maori l'art du tressage, le Taniko et l'art du tatouage, Ta Moko.

Je me suis volontiers laissé emporter par ce conte d'initiation à la découverte d'une culture méconnue.
Les illustrations font irrémédiablement penser à l'art du tatouage avec l'omniprésence des volutes, spirales, lignes.
Les couleurs sont très intelligemment utilisées, variant au gré de l'histoire : couleurs profondes de la nuit, des tatouages, couleurs lumineuses des fleurs et de la végétation, couleur rouge du sang et de la souffrance… avec un jeu sur les textures intéressant.

Sur un fond « exotique », c'est aussi un conte sur l'amour, la rédemption, le courage. Un livre fort bien fait, dépaysant, envoutant.
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Un beau conte d'amour maori, avec de très belles illustrations qui ne sont pas sans rappeler les tatouages maoris.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La main de Uetonga ne tremble pas. Les spirales, les lignes s’entremêlent. Au fur et à mesure qu’il tatoue, Uetonga nomme :
« Voici le long chemin de la vie de ta mère, celui de ton père, ton rang, ton territoire, tes victoires. »
Dans la chaleur, l’odeur de la suie, Mataora serre les poings, enfonçant ses ongles dans la paume de ses mains. Il murmure : « Niwareka, je souffre, mais la torture de mon corps n’est rien comparée à celle de mon âme. Je souffre de t’avoir perdue… »
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