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Le Seigneur Victorieux demeurait alors à Rajagriha, au Pic des Vautours, accompagné d’une vaste assemblée de moines et d’une vaste assemblée de Bodhisattvas.
Les deux premiers versets du texte à proprement parler, à la suite de l’hommage du traducteur, présentent les circonstances de l’énoncé du soutra et font allusion aux cinq éléments parfaits qui les caractérisent :
• les paroles (tib. di ké).
Annonçant tout ce qui va être dit ensuite, l’expression “les paroles” indique que, dans sa perfection, le texte contient toute la Connaissance transcendante, constituant l’enseignement excellent.
• me (tib. da ki)
Dans la phrase “Il me fut donné d’entendre”, le pronom de la première personne désigne celui qui rapporte le soutra au moment de le consigner par écrit, mais aussi, dans un sens plus large, tous ceux qui ont entendu “les paroles” au moment où elles furent énoncées, à savoir les parfaits Bodhisattvas, adeptes de la voie du grand véhicule, le mahayana, qui entouraient alors le Bouddha, constituant l’auditoire excellent.
• un jour (tib. tu tchik na).
L’expression signifie “à un moment”, “une fois”, “un jour”, et fait référence à l’instant parfait, le temps éminemment propice, le moment excellent.
• le Seigneur Victorieux (tib. tchomdèndé).
Le terme désigne le Bouddha, le Bhagavan, à savoir l’enseignant excellent.
• à Rajagriha, au Pic des Vautours (tib. gyelpeu kap tchagueu poungpeu ri la).
Le Pic des Vautours, près de la ville de Rajagriha, est l’endroit de la révélation de la connaissance, le lieu excellent.
Ainsi, Shâriputra, au sein de la vacuité, il n'y a ni forme, ni absence de forme, ni sensation ni absence de sensation, ni perception ni absence de perception, ni conscience ni absence de conscience, ni corps ni absence de corps, ni pensée, ni absence de pensée...
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Il me fut donné d’entendre un jour les paroles qui vont suivre.