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Citations sur Le Dieu nu (l) (8)

     
Les images se sont dispersées. Rien n'a pris leur place. La respiration est désormais d'une subtile douceur. Rien ne s'est altéré, rien n'est arrivé. Et rien n'arrivera. Je m'enivre d'une eau que je ne boirai jamais. L'événement sera toujours purement à venir ou déjà passé. L'Absence sera la forme la plus pure, parce que nulle, de la Présence. Blanche consomption de quelques mots ténus et flexibles, afin que le cœur obscur puisse par moments devenir la pulsation même de la clarté.
     
     
Les mots s'éteignent un à un dans l'intimité ouverte de la distance. Ou dans le sommeil de la montagne. Ou sous les paupières de l'air.
     
Une couleur perdue, un tressaillement de syllabes.
     
Extrême pauvreté, lampe calcinée.
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Je cherche la chambre la plus profonde où l’on ne sait rien. Dans la tranquillité d’un mystérieux abandon, avec l’autre visage et le secret dans sa nudité inexpugnable et silencieuse…
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Peut-être que je l’entends, solitaire et désemparé, dans son cercle désert. Je l’entends quand les mots sont prononcés au-dessus de moi par une bouche remplie de pierres, et que voilà déjà presque la mer. Quelque chose se désagrège et une pureté nouvelle semble ériger une subtile certitude – mais de quoi ? Des signes blancs ouvrent le cercle en même temps que s’entendent les gémissements de nuits ensevelies. La clarté est celle de la distance ouverte. Par moments je sens que quelqu’un vit à l’intérieur de moi. La transparence règne dans le vide d’un temple abandonné.
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Ce n’est pas pour parler que j’écris, mais pour entendre, ou plutôt, être capable d’entendre. J’accueille dans sa nudité douloureuse ce qui est sans nom ni figure.
[..]
Mes paroles aimeraient être une pure confidence. Car mes paroles vont à la rencontre de ce moment inouï où l’inconnu se retourne dans la vive transparence d’un contact subtil.
[..]
J’écris en essayant d’entendre la rumeur de l’inconnu. Ce que j’écris dépend de cette relation ténue à quelqu’un d’invisible qui attend et supplie. C’est donc ce que j’écris qui rend possible la rencontre, le dire diaphane de l’altérité. J’écris, et ce que j’écris ne mène nulle part. Les mots sont pauvres, blancs, transparents. Peut-être qu’ils sont une silencieuse irradiation du vide. Mais c’est ainsi que je m’approche du dieu inconnu.
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Tu dis arbre et tu dis pierre et tu dis silence. Pour commencer, pour que les signes soient vent et corolle, dispersion et renouveau. Qu’ils soient ce pays, cette eau, ce corps aimant. Dans la fraîcheur dilacérante, dans la vivacité de l’eau. Le mot disparaît, se perd dans une ouverture, une faille. C’est un souffle qui dit, plus que tout, la soif, le vide, l’oubli.
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J’écris avec des mains détruites…

Je descends avec le sable de l’ombre…

La splendeur d’un juste domaine. Et une terre éveillée, pure d’abandon…

La page mobile se remplit de murmures blancs et de pays sans nom. Quelque chose veut parler, quelque chose vit dans le silence, quelque chose se lève et se perd parmi les fragments épars.
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J’écris comme si je voulais dessiner une ligne d’équilibre et de repos. La main, ou l’ombre de la main, caresse une lente et profonde chevelure. Dans l’anonyme fracas, de silence en silence, je trouve [..] des totalités brouillées par des ombres, des embruns d’écume, des voix et des arômes incandescents. Je pénètre dans une matière mobile parmi les fragments désespérés. Je me perds dans le sable des noms, je m’attarde sur les pierres patientes et proches. Voici que l’eau s’écoule claire et légère entre ses propres doigts. Peut-être quelqu’un a-t-il perdu une couleur très simple ou le sang d’un songe.
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Les arbres délicats. Ombres éblouissantes. Sinueuse et habitée, voix d’une eau très limpide, une tête sommeille, vogue sans respirer. Les noms dorment dans l’altitude inviolée, le désir culmine dans la musique de l’espace pur. Le corps vit dans l’innocence de l’écume, n’appelle ni ne brûle, parmi les pierres limpides, parmi les lèvres blanches.
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