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Ce livre a fait, sur Babelio, l'objet de critiques très élogieuses, en grande partie méritées.
Je ne les suis cependant pas sur tous les points.
Il est vrai que le grand intérêt du livre réside dans la plongée du lecteur dans le Hambourg de l'immédiat après guerre, au cours de l'hiver 1946/1947, avec ce froid sibérien dont la France a pâti également à ce même moment, une ville dont les bombardements alliés ont fait un monceau de ruines, et dont les habitants, soumis à des restrictions alimentaires, de chauffage, de vêtement, tentent de survivre tant bien que mal.
Et l'éditeur de Cay a eu l'intelligence de ne pas lui demander de réduire ses descriptions sous prétexte que le public de lecteurs serait de moins en moins patient vis à vis des passages où l'action laisse la place à la compréhension du contexte.
Cela étant, l'intrigue, qui devient certes très prenante à partir du moment où la bonne intuition vient à l'esprit de l'inspecteur Stave, reste cependant longtemps braquée sur des actions vraiment très répétitives d'une enquête qui patine. de plus, la fin, très bien trouvée, n'est pas entièrement crédible, pour des raisons qu'il est impossible de détailler sans dévoiler en partie ce que le lecteur doit découvrir par lui-même de l'intrigue.
Cela étant, comme indiqué ci-dessus, l'intérêt principal du livre n'est pas vraiment là. Mais l'auteur n'a pas, me semble-t-il, poussé autant qu'il aurait été utile pour rendre le livre encore plus captivant, cette plongée dans une ville en grande partie détruite et dont les habitants en sont à se débrouiller pour pouvoir continuer un semblant d'existence.
Par exemple, les amas de ruines ne semblent exister qu'en tant que décor : l'auteur ne montre pas les difficultés qu'ont les piétons à cheminer (il le fait pour les rares voitures) là où les gravas n'ont pas encore été déblayés, alors même que le personnage principal a un reste de blessure de guerre qui lui rend, par moments, la marche pénible.
De même, la queue à faire pour se procurer, moyennant productions de tickets de rationnement, la faible ration alimentaire hebdomadaire semble se dérouler dans un calme absolu, et sans mobiliser nécessairement trop de temps des acheteurs, alors que très probablement, cette situation devait entraîner toutes sortes d'énervements, de tensions, de conflits.
De plus, les personnages secondaires, qui mériteraient de l'être moins dans ce contexte qui fait la valeur du livre, ne sont pas du tout approfondis dans leur psychologie, dans les difficultés de leur vie quotidienne, alors que cela aurait pu enrichir substantiellement le tableau de la vie quotidienne dans cette ville dévastée et aux approvisionnements incertains.
Mais quelques scènes bien vues rachètent ces faiblesses, comme celles dont l'auteur nous rend témoins, à la gare où son personnage principal se rend régulièrement dans l'espoir d'y voir sortir d'un des rares trains son fils, dont il est sans nouvelle depuis la fin de la guerre où il s'est engagé malgré son jeune âge ; on y découvre toute une foule de réfugiés, d'habitants de retour de la campagne où ils ont tenté désespérément de se procurer, en abandonnant des objets personnels précieux, de quoi améliorer leur ordinaire de misère.

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Je suis contente d'avoir des amis qui me conseillent régulièrement des lectures qui me permettent de sortir des sentiers battus. En effet, même si je suis une lectrice très dispersée, j'ai tout de même tendance à revenir vers les mêmes auteurs.
Merci à P, sans qui il se serait surement encore déroulé beaucoup de temps avant que je n'entame le premier tome de cette trilogie de Cay Rademacher.
Basé sur des faits réels, comme l'indique l'auteur à la fin de ce livre, l'histoire se déroule entièrement à Hambourg en 1947. Nous sommes en janvier, et la ville n'est qu'un immense champ de ruines. Ce sont ces dernières qui servent d ‘ailleurs de décor à toute cette histoire et dans lesquelles on va découvrir le cadavre d'une jeune femme. D'autres meurtres vont se succéder et personne ne semble connaitre les victimes.
L'auteur, à travers son enquêteur l'inspecteur Stave, a su faire revivre cette période de l'histoire dans une ville qui survit difficilement et dont les habitants meurent de froid. La fin de la deuxième guerre mondiale est encore très proche et l'armée d'occupation britannique est bien présente pour contribuer au maintien de l'ordre.
Difficile de ne pas faire le parallèle avec un autre écrivain, anglais celui-ci, c'est-à-dire Philip Kerr et son héros récurrent Berni Gunther. Alors certes, les enquêtes se déroulent à la même période, mais je trouve, pour ma part, que la ressemblance s'arrête là. J'ai beaucoup aimé, et franchement, rien que pour la plongée dans cet univers de ruines quasi apocalyptique, cette lecture mérite le détour. Et puis mon petit coeur tendre de lectrice s'est attaché à Stave, il faut le dire.
Trop hâte d'attaquer le deuxième tome !


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« L'assassin des ruines » de Cay Rademacher est gratifié de nombreuses critiques. Mes remarques seront donc essentiellement personnelles. J'ai apprécié l'atmosphère du roman grâce à son lexique. La ville de Hambourg pendant l'hiver 1947 m'évoque un corps éventré, gris et froid. Cette impression est magistralement rendue par l'auteur. La Seconde Guerre Mondiale s'est achevée par la défaite de l'Allemagne et de ses alliés en 1945. Pourtant ses ravages sont encore manifestes. le marché noir prospère, ainsi que l'inflation et les coupures quotidiennes de courant. Dans le roman, Hambourg est occupé par les anglais. Les anglais sont représentés par le lieutenant James C. MacDonald. Il est officier de liaison pour l'enquête du meurtre d'une femme découverte nu dans les ruines glacées de la ville. Lothar Maschke travaille aux moeurs. Sa réputation est plutôt mauvaise. Il est brutal et énigmatique. Stave est en charge de l'enquête. Il est veuf et recherche son fils disparu en Russie. D'autres protagonistes gravitent autour de ce noyau d'enquêteurs. L'intrigue est insuffisante. Elle est gâchée par une narration falote, voire spectrale. Les personnages manquent de profondeur. Seule Hambourg tire son épingle du jeu. Dommage.
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Ce roman m'a plu. Beaucoup écrivent sur la seconde guerre mondiale (ce qui m'agace un peu), mais je n'avais encore jamais lu un roman se déroulant juste après, en Allemagne qui plus est. La ville d'Hambourg reflète l'état du pays. Les habitants ont beaucoup perdu, la nourriture se fait très rare, et elle n'est même pas bonne, chacun essaie de tirer son épingle du jeu au marché noir... de plus, chacun tente de soigner ses blessures psychologiques. Tout cela fait que beaucoup sont adeptes du chacun pour soi. Dans ce contexte, l'enquête n'est pas facile. Cay Rademacher décrit, avec une douloureuse et méticuleuse précision, l'état de la ville (et donc du pays) après la guerre.
[...]
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Une excellente surprise. Les descriptions de Hambourg, ville d'Allemagne martyrisée par les bombardements, et de la survie de ce qui reste de sa population au sortir de la guerre, sont saisissantes. Hambourg est d'ailleurs le personnage principal du roman, qui bien que lent dans son rythme se lit sans ennui. Cay Rademacher est à la hauteur des grands auteurs policiers de la vie en Allemagne période fin de guerre-début de reconstruction, tels Kerr et Gilbers. L'enquête mêle des crimes incompréhensibles pour l'inspecteur en chef, destiné à devenir un personnage récurrent, dans un hivers glacial entremêlés aux réminiscences d'un drame de guerre réel français, qu'il finira par démêler.
J'apprécie particulièrement ces ouvrages qui sous le prétexte de roman policier racontent L Histoire, encore faut-il que le liant entre ces deux pôles d'intérêt soit suffisant pour construire une intrigue suffisante. le talent de l'auteur le permet dans cet ouvrage, avec de plus une belle écriture.
S'agissant du premier tome de la trilogie, je lirai les suivants avec un a priori favorable, et j'espère avec un aussi grand plaisir si tant est que la même qualité soit toujours présente.
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Un bouquin qui, selon moi, coche toutes les cases pour approcher l'excellence.
Cay Rademacher nous plonge magistralement dans l'atmosphère de l'après-guerre à Hambourg. Les personnages sont consistants, notamment l'enquêteur principal dont la personnalité, qui m'a rappelé celle de Kurt Wallander, est très fouillée sans phagocyter l'intrigue.
C'est le chao post-cataclysmique des hommes et des pierres que nous révèle l'inspecteur Stave au fil de son enquête dans les ruines de la ville portuaire.
On pourrait regretter une résolution trop prédictible dans le contexte historique mais ce détail reste accessoire.

Je reviendrai vers cet auteur.
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1er tome de la trilogie hambourgeoise mettant en scène l'inspecteur Krank Stave dans un Hambourg ravagé par la fin de la deuxième guerre mondiale, "L'assassin des ruines" n'a d'intérêt que dans sa description de la vie quotidienne des habitants de Hambourg et tous ceux qui y sont arrivés depuis les lignes de front ou des camps. Quartiers entiers rasés, éventrés, un froid hivernal polaire, 3 mètres de couche de glace, moyens de transports coupés, famine et présence militaire anglaise sont le décor le cette histoire de quadruple homicide. J'attendais mieux de ce polar plus que moyen, écrit par le journaliste Cay Rademacher du Zeit, qui a tiré son histoire d'un fait réel.
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"Au dessus de l'entrée principale, une jeune femme porte un cogue ..."
Un cogue j'imaginais un vêtement !
On désigne par cogue un type de bateau utilisé en mer du Nord au cours du Moyen Âge. Il s'agit d'un voilier de commerce qui fut utilisé puis armé contre la piraterie pour les échanges entre les ports de la Hanse ; on pouvait l'armer de canons. Il possédait un mât et une voile carrée.
Et oui, porter ne veut pas forcément dire porter sur soi !

J'ai lu la trilogie berlinoise, "l'été de cristal" qui se déroule en 1936, "la pâle figure" en 1938 et "un requiem allemand" en 1947-1948, mettant en scène l'inspecteur Bernie Gunther, ancien policier nazi pas si traumatisé que ça de ce que le régime lui a fait faire, écrite par Philip Kerr un écrivain britannique, décrivant ce qu'est devenu Berlin ...

J'ai lu le premier tome de la trilogie hambourgeoise qui se déroule à Hambourg pen­dant l'hiver gla­cial de 1947, écrit par un auteur allemand qui nous rend compte de l'état de la société allemande qui essaie de se reconstruire et de chasser ses démons nazis infiltrés dans les services de l'administration, l'enquêteur est traumatisé par ce qu'il a vécu et par ce que le régime lui a fait faire ...

J'ai trouvé dans ce qui n'est pas seulement une enquête policière pour laquelle une résolution est inventée et plutôt bien trouvée, mais aussi une incroyable description de la vie dans une ville où les quartiers chics sont restés debout alors que les quartiers populaires ont été réduits en cendre, les conditions climatiques de cet hiver glacial sont décrites avec un réalisme éprouvant, on cherche très vite une couette pour se réchauffer, la chasse aux sorcières est aussi très bien relatée.
... vite ... vite la suite l'orphelin des docks ...
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Nous sommes à Hambourg en 1947. L'inspecteur Frank Stave a perdu sa femme dans un bombardement en 43. Lui-même a été blessé à la guerre et boite. Son fils s'est engagé sur le front et a disparu. Il vit donc seul dans un petit appartement abandonné (précédents occupants morts, déportés ?). Pas de chauffage pendant cet hiver très rude, le peu d'électricité est utilisé pour chauffer ses repas, même la sonnette est débranchée pour économiser le peu qui est fourni. Sa vie est semblable à celle de beaucoup d'Allemands.

Franck Stave est un bon enquêteur mais il a été promu parce que beaucoup ont été écartés pour cause de nazisme par les autorités britanniques.

Un cadavre de jeune femme est découvert nu dans des ruines. Pas de déclaration de disparition, pas d'indice. Un agent des moeurs et un militaire anglais lui sont adjoints. Mais l'enquête ne donne aucun résultat. Bientôt un autre cadavre est retrouvé dans les mêmes conditions.
Les ruines sont omniprésentes, ainsi que le froid. On se représente bien la vie des Hambourgeois en ces années d'après-guerre. J'ai hâte de lire les deux titres suivants.
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( 28/09/2019 )

Cela fait longtemps que je ne vous ai plus partager un billet sur mes lectures... Il est vrai que l'année scolaire 2018 - 2019 fut chargée pour moi tant au niveau personnel que professionnel... Mais je n'en ai pas pour autant délaissé la lecture! J'ai juste un peu moins lu et surtout pas eu la possibilité de partager dans tout ce que je vivais... Mais je compte, comme pour beaucoup d'autres choses me remettre à jour afin que 2020 soit une année sur la nouvelle base de vie que j'ai fait naître :-)!

Pour commencer, je voudrais vous parler du 1er tome de la trilogie hambourgeoise de Cay Rademacher: L'assassin des ruines. J'ai dévoré ce tome! Il y a pas d'autres mots! L'auteur, nous plonge de cette ville d'Hambourg qui doit reprendre le cours de la vie après la défaite allemande... Nous sommes en hiver. Entre ceux qui transitent pour quitter le pays, les prisonnier des camps, les soldats qui rentrent chez eux, les dignitaires allemands qui tentent de fuir le pays, les Allemands résistants qui tentent de reconstruire en nettoyant les restes du nazisme,...; la population de Hambourg tente de survivre dans une ville dont elle doit accepté la tutelle pour sa gestion des pays Alliés. C'est dans cette tension extrême et humaine, que des corps nus vont être retrouvé en ville. Personne ne peut se permettre qu'une psychose s'installe au sein des habitants. C'est pour cela que l'inspecteur Frank Stave sera mis sous pression pour résoudre l'affaire. Et tout les moyens seront mis à sa disposition pour qu'il y arrive... Seulement en qui peut - il avoir confiance dans cette Hambourg dévastée et occupée?

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur pour nous dépeindre la ville, l'ambiance et les différentes personnalités que nous rencontrons tout au long de l'Histoire. L'intrigue est menée de façon très réaliste avec un suspense qui augmente crecendo au fil des pages... Mais ce que j'ai surtout aimé, c'est dêtre plongée dans cette ville allemande juste après la guerre avec la découverte ce que que pouvais être la vie en Allemagne à ce moment là. On parle beaucoup de l'Allemagne d'avant et pendant la guerre. Et des dégâts du côté Alliés... Mais rarement de ce pent de l'Histoire d'après - guerre pour l'Allemagne. L'ensemble, vous l'aurez compris, m'a convaincue de poursuivre et le tome 2 m'attend pour mon plus grand plaisir :-)!
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