Je ne peux pas décider quand et comment je vais mourir, inspecteur, mais pourquoi, si. Et ça, au bout du compte, je m’en contenterai.
La neige, elle, continuait à tomber, consciente eût-on dit que Berlin avait quelque chose à cacher. Dès qu’un soupçon de saleté grise pointait le bout de son nez, une nouvelle couche de blanc le masquait. Mieux valait ne pas savoir ce qui se dissimulait dessous.
Le Berlin wilheminien reparut lorsqu'ils eurent franchi la place et pris l'avenue Unter den Linden où régnait une animation permanente. Hoffner s'émerveillait de ce que, malgré les affres de la révolution, cette avenue conservât presque la même élégance qu'avant les troubles……..Hoffner devait toutefois reconnaitre que socialistes ou pas, les Berlinois se connaissaient assez pour laisser l'avenue intacte. Celle-ci était bien plus qu'un énième avatar du boulevard majestueux que l'on trouve dans toutes les capitales européennes. Elle resterait à jamais le point de passage entre l'Est et l'Ouest, entre le labeur de l'usine et les portes dorées des privilèges, entre son univers à lui et celui de la noblesse. Révolution ou pas, Hoffner savait que cette ligne ne serait jamais violée. Ce simple postulat avait condamné les révolutionnaires à la défaite avant même qu'aient éclaté les premiers coups de feu. P63.64
- Terrible, n’est-ce pas ? commenta Mitleid sans s’interrompre. Cinq jours pour se loger, vous imaginez ?
Hoffner remis le papier à sa place.
- Montrez-moi quelqu'un capable de trouver un appartement aussi vite à Berlin, je vous prouverai que c'est un criminel.