Thea, jeune esclave juive, sert Lepida Pollia, jeune fille du même âge, riche et parfaitement ignoble. C'est dans les bras d'Arius, un gladiateur, nouvelle idole de tout Rome, qu'elle découvrira l'amour et le bonheur. Mais sa jeune maitresse n'entend pas que son esclave trouve le bonheur qu'elle n'a pas. Elle trouve alors le moyen de les séparer, probablement définitivement. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'elle la poussera ainsi, quelques années plus tard, dans les bras du plus convoité : l'empereur Domitien en personne, un homme extérieurement brillant et respecté mais violent et manipulateur dans l'intimité. Mais tout acte connait un jour sa juste punition…Que dire, que dire ?! Un livre prenant, palpitant, addictif ! J'avais adoré la série Rome d'HBO, malgré sa barbarie, sa violence, sa luxure. J'ai retrouvé toute cette ambiance typique de la Rome antique dans ce livre, qui nous ouvre les portes des vies de différents personnages, tentant de gravir l'échelle sociale ou simplement de survivre…
La Maitresse de Rome est un récit se déroulant dans la Rome antique, qui va nous présenter à tour de rôle différents points de vue : principalement celui de Thea, l'esclave juive, Arius, le gladiateur, et Lepida, la maitresse de Thea. L'histoire se déroule sur une bonne dizaine d'années (je ne sais plus exactement j'avoue).A travers ces différentes vies, ces différents points de vue, nous obtenons une vision large et réaliste de la vie de l'époque. Comment était-ce lorsque vous naissiez pauvre ou riche, et les différents chemins que vous pouviez emprunter.J'ai vraiment apprécié cette incursion au coeur même de ces vies et ces avenirs. Impossible de vous ennuyez avec cette alternance de point de vue et vous êtes totalement plongé dans l'ambiance de l'époque. Les combats à mort de gladiateurs, les viols, les mariages arrangés, les tromperies, les trahisons, les condamnations, on vous parle de tout. Mais ce qui est bon de noter, c'est qu'on sent que la plume d'une femme nous raconte cela, c'est fait avec une grande pudeur, qui n'enlève malgré tout rien au réalisme, rassurez-vous.Les intrigues sont multiples, et vous ne savez jamais comment un chapitre va se terminer, les dangers sont infinis et les vices de certains personnages vous poussent à tout craindre. Vous frémissez avec les personnages, ou jubilez avec d'autres !Un point très positif : les lieux et décors. Juste ce qu'il faut de description, jamais trop, jamais lourd, jamais au détriment de l'histoire. Mais même les plus novices concernant cette période sauront parfaitement s'adapter et se représenter les différents lieux et événements.Enfin, l'ambiance est bien maitrisée tout le long, à chaque point de vue la sienne, mais avec toujours ce côté malsain que l'on retrouve systématiquement.Car oui, à cette époque, voir des hommes s'entretuaient était une vraie fête, coucher avec ses servants ou ses oncles/neveux/tantes etc… était chose courante, venir voir le dernier condamné à mort mourir sur la place publique était la distraction de la journée, et assister à une orgie en plein repas était plutôt banal. Les années 2000 c'est peut-être pas si mal non ?Alors si ce livre retranscrit tant de choses étranges et malsaines, pourquoi est-ce un coup de coeur ? Simplement parce que même si l'époque et ses traditions vous laissent perplexe, c'est comme découvrir une nouvelle culture, c'est passionnant et enrichissant ! Oui, c'est bien connu, tous les chemins mènent à Rome !Et mon coup de coeur repose surtout sur les personnages. J'ai adoré le personnage de Thea bien sûr, une femme si forte et si intelligente, qui a toujours su montrer sa patience et sa force d'esprit malgré les nombreux obstacles qui se dressent tout au long de sa route. Et Arius également, ce brut, ce barbare, au coeur tendre, qui tombe éperdument amoureux de Thea alors qu'il ne connaissait rien à l'amour, qu'il en avait même peur. A deux ils deviennent plus forts et capables de tout, un couple vraiment admirable ! J'aime en toi la noirceur qui veut tuer tout le monde entier, et la douceur qui le regrette ensuite. J'aime ta façon de rire, comme si tu t'étonnais simplement de pouvoir le faire. J'aime quand tu m'étouffes sous tes baisers. […] J'aime que tu me serres si fort que j'en ai le souffle coupé.Trois autres personnages ont particulièrement retenu mon attention : d'abord Paulinus, dont on suit le point de vue également, fils de sénateur, excellent soldat, il devient proche de l'empereur, voire même ami avec lui, et cette amitié lui apportera de nombreuses interrogations mettant son dévouement à rudes épreuves ; vint ensuite Sabine, la petite soeur de Paulinus et également la fille de Lepida, elle devient une jeune fille particulièrement vive et intelligente, et sa relation avec son père montre un amour sans mesure entre eux ; et enfin Julie, la nièce de l'empereur, ce personnage mystérieux qui sera le sujet de nombreuses surprises, elle symbolise la pureté et la force, une femme admirée et admirable.Si je devais retenir un personnage que j'ai aimé détester, c'est Lepida Pollia, la maitresse de Thea au début du livre. Elle est l'incarnation de tout ce qui est détestable : imbue de sa personne, égoïste, manipulatrice, calculatrice et tellement, tellement idiote ! La sorcière de ce livre !
Kate Quinn a un plume incroyable, sûre et précise, forte et prudente. Vraiment, elle s'est attaquée à une époque compliquée avec beaucoup de talent ! Elle a su gérer de nombreux personnages, de nombreux univers, avec tant de réalisme ! L'ensemble se lit très bien, avec des chapitres courts, une chronologie bien claire, et juste ce qu'il faut de description.Je recommande ce livre à tout adulte un tant soit peu curieux de cette époque.3 mots pour décrire ce livre : palpitant, suspense, rebondissements.
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