Je n'ai jamais ouvert un bouquin de
Pratchett. Voilà, c'est dit, moquez-vous. Ses Annales du Disque-Monde sont trop tentaculaires, je perds tout courage de lecture à leur simple évocation. Pour
Gaiman, je commence gentillement, après
American Gods et
La Mythologie Viking, et c'est pour le moment très concluant.
Bon, si vous avez fini de rigoler, je vais pouvoir commencer.
de Bons Présages est une oeuvre hautement improbable, écrite par deux cerveaux assez torturés, et qui nous plonge peu de temps avant l'Apocalypse. La biblique hein, les anges, les sept trompettes, tout ça... vous aurez noté la majuscule.
Nous allons suivre principalement Rampa et Aziraphale, respectivement démon et ange, installés sur notre bonne vieille Terre depuis six mille ans afin de préparer le terrain à l'arrivée de l'antéchrist, et des légions du Bien et du Mal. Plutôt ambitieux, me direz-vous, mais force est de constater que nos deux compères (les auteurs) se sont assez bien débrouillés.
On ne peut pas vraiment en dire autant de nos deux personnages, qui, en six mille ans, ont pu trouver le temps d'apprécier la vie terrestre, au point de ne plus être trop pressés de voir poindre l'Affrontement final. Nous ferons également la connaissance de quelques autres personnages, de façon brouillonne, au début, avant de comprendre très vite l'importance des rôles qu'ils auront à jouer durant les derniers jours de la Création.
Je ne sais pas si les autres romans de
Pratchett font le même effet, mais je peux vous garantir que j'ai pas mal travaillé mes abdos durant cette lecture. Je me suis marrer du début à la fin, au point de voir ma femme sérieusement s'inquiéter de ma santé mentale. Pas sûr que tout le monde adhère à cet humour, en général très con, mais en ce qui me concerne, je suis absolument conquis.
Qu'on ne s'y trompe pas, ce livre regorge de bien d'autres qualités, mais je me devais d'insister sur cette facette. L'intrigue et les personnages sont très appréciables, les auteurs ont pu s'en donner à coeur joie sans perdre l'intérêt du lecteur, bien au contraire. Un rythme saisissant, plutôt dur à suivre au début, mais auquel on s'adapte aisément par la suite. Mine de rien, on devine également une grosse culture biblique derrière toutes ces absurdités - rien de bien étonnant au final, avec Mister
Gaiman aux manettes.
Je crois que la conclusion s'impose d'elle même : il va falloir que je me lance dans ce foutu Disque-monde, malgré mes réticences citées plus haut, mais aussi malgré ma PAL de plus en plus menaçante. En tout cas, je recommande chaudement ce bijou, à condition que vous ne soyez pas hermétique à ce genre d'humour. Sinon, passez directement votre chemin!