Ce livre m'a déçu car il n'est ni un roman, ni un travail d'historien.
Du roman, il lui manque la profondeur narrative, l'immersion dans un univers inventé mais crédible, une histoire forte appuyée par des descriptions précises des villes, des personnages secondaires, des bateaux, de la végétation et de la faune, de la psychologie, des repas, bref, de ces mille détails qui sont indispensables pour donner à un roman de la vie, du coeur, de la mémoire, des émotions et du souffle.
Du livre d'historien, il lui manque la rigueur, car aussi bizarre cela soit-il de la part d'un journaliste célèbre et de son frère, les auteurs n'ont pas jugé utile de fournir de référence bibliographique.
Après avoir dit ce que ce livre n'est pas, je dis ce qu'il est : c'est seulement une suite de portraits de flibustiers ayant tous réellement vécus, ordonnés chronologiquement, à raison d'une vie par chapitre. On peut y voir une sorte d'annuaire, car j'avoue qu'il y en a quelques uns dont je n'avais jamais lu le nom. Et l'intérêt, pour moi, s'arrête là.
Le problème fondamental de ce livre, c'est que chaque flibustier est traité à la manière d'un entomologiste qui examinerait au microscope divers spécimens d'insectes similaires. Une certaine lassitude s'installe bien vite, car les chapitres sont répétitifs. Pour faire rêver le lecteur, il ne suffit pas d'évoquer les embruns, la chaleur du soleil, l'odeur du rhum et celle de la poudre à canon. Tous les clichés de ce genre y passent, mais la narration échoue à plonger le lecteur dans chaque histoire, car elle revient toujours très vite à fournir des dates et des noms de villes pillées. On voudrait rêver, et on nous ressert une louche d'insectes morts à observer à la loupe. Quelle tristesse !
De même, la structure de ce livre, un chapitre par flibustier, rend impossible de s'attacher à eux, car même en supposant que cela serait possible (compte tenu de la nature sanguinaire de leurs "exploits", ce n'est pas gagné), on sait d'avance que ça ne servira à rien. Il y a un effet "recueil de nouvelles", qui oblige à se remotiver à chaque chapitre.
Pourtant, quelques uns de ces personnages ont collaboré lors de raids (Morgan et Oexmelin). Il y avait donc matière à changer parfois de mode de narration, comme donner le point de vue des deux sur les mêmes événements?
Bref, c'est un ouvrage décevant, dont j'attendais beaucoup plus en terme d'immersion et de capacité à faire voyager dans un autre monde. Un ouvrage dont j'attendais certainement trop, mais cette attente excessive n'excuse pas tout.
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En retournant la tête de Barbe Noire vers lui, le matelot a une vision d’horreur. Deux yeux, énormes, globuleux, farouches et cruels, deux yeux qui se fixent sur lui et qui esquissent un très léger mouvement des paupières. Tout le visage est effrayant : cette barbe noire immense, immensément crasseuse, qui monte jusqu'aux yeux et recouvre la poitrine. Des tresses faites dans la poussière et la graisse du temps et des rubans dans la chevelure tournés autour des oreilles pour effrayer l’ennemi. Tout comme, placées dans son chapeau, ces deux mèches encore allumées qui encadrent le visage. Un regard de furie. Le tout dans le nuage de fumée blanche procuré par les mèches de chanvre enduites de salpêtre.
Barbe Noire l’illusionniste.
Réflexion d’Oexmelin qu’il a retenu de Charles Bellamy…Lisez bien! on dirait qu’il s’adresse à nous en nous parlant de nos politiques et de ce qu'ils nous font subir !!!!
« Que le diable t’emporte, espèce de marionnette rampante, toi et tous ceux qui acceptent d’être gouvernés par des lois faites par les riches pour assurer leur propre sécurité, car ces bandits sont des poltrons qui n’ont pas le courage de défendre autrement ce qu’ils ont bien mal acquis...ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre nous, c'est qu 'ils volent les pauvres sous couvert de la loi..."
(Bartholomew Roberts )
Le capitaine ne boit jamais d'alcool, c'est une règle qu'il s'est fixé. Quand on vient le chercher, il sirote un thé chaud, sa boisson favorite. A la vanille. (...) Robert, même pieux à l'extrême, est trop fou pour ne pas s'offrir un ultime plaisir. Il a demandé aux musiciens de rejoindre le pont et d'entamer avec leurs cordes la mélodie d'hier. Mourir en chantant. (....) Des cinq joueurs de cordes, deux survivants. Les marins, voyant le corps de Roberts, poussent des hurlements déchirants. Il ne reste plus qu'à jeter ce corps magnifique dans la baie du Cap Lopez. La belle Afrique équatoriale. Un drap blanc et un boulet pour lester le capitaine dandy. Roberts serait content : il repose, à tout juste quarante ans, par cent mètres de profondeur en tenue d'apparat. Il a demandé à être ainsi libéré du monde dans ses habits de "Roi-Soleil de la flibuste".
Il s'appelle Jean-Bernard-Louis Desjean, mais c'est sous le nom du baron de Pointis qu'il retient l'attention. Né en 1645, il a trente-deux ans en ce début d'année 1697 (...).
Mieux encore quand Guillaume III, roi d'Angleterre, d'Ecosse, de France et d'Irlande, (...)
(Chapitre XVI "Dernière balade pour William Kidd", p. 194)
« Il faut marquer notre singularité », martelait-elle en 2015, lorsqu'elle remplaça Olivier Poivre d'Arvor (dont elle était l'adjointe) à la tête de France Culture. Sandrine Treiner, ex-journaliste et passionnée de littérature – aussi autrice du roman L'Idée d'une tombe sans nom –, a voulu rendre la chaîne, souvent perçue comme élitiste, accessible au plus grand nombre. En rajeunissant et féminisant ses producteurs, en évitant les spécialistes trop pointus, leur préférant des passeurs plus généralistes. Et voilà que la station bat des records d'audience : elle affiche fièrement 1 472 000 auditeurs par jour (selon Médiamétrie). Rencontre avec une directrice qui cherche obstinément à atteindre les oreilles des curieux.
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