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3,72

sur 626 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bon, je n'ai pas de chance, s'agissant des personnages féminins dans ma découverte de l'univers littéraire d'Edgar Allan Poe. Souvenez-vous de mon billet, Aventures d'Arthur Gordon Pym, où je déplorais avec désarroi l'absence totale de femmes dans le récit.
Pour une fois que les deux nouvelles dont je vais vous parler en comportent, elles se font tout de suite assassinées dès le début de l'histoire et, qui plus, dans des circonstances sordides. Vous me direz, la manière aurait été plus douce, que le résultat n'en aurait pas été idifférent et mon chagrin tout aussi présent. Edgar Allan Poe ne m'a même pas donné le loisir d'apprendre à les connaître.
Double assassinat dans la rue Morgue est une nouvelle d'Edgar Allan Poe parue en 1841. C'est la première apparition d'un certain Auguste Dupin, détective français imaginé par l'écrivain américain qui devient ainsi l'inventeur du roman policier.
La nouvelle débute par une longue et savante réflexion sur l'importance qu'on donne à l'analyse dans l'esprit humain, propos développé avec brio par Auguste Dupin à son narrateur pour prendre le contre-pied des techniques policières jusqu'alors pratiquées et reposant essentiellement sur l'ingéniosité. Ici nous assistons à une brillante leçon qui cherche à démontrer la supériorité de l'intelligence méthodique sur le règne de l'apparence, Auguste Dupin n'hésitant pas à fustiger un des personnages fétiches qui a bercé mes souvenirs d'enfance devant le petit écran lorsqu'il n'y avait encore qu'une seule chaîne en noir et blanc, - non je ne vous parle pas de Thierry la Fronde, mais bien de Vidocq, Eugène-François Vidocq, ancien forçat évadé, devenu chef de la Sûreté Parisienne, puis qui fonda la première agence de détectives privés.
De la théorie à la pratique, il n'y a qu'un pas... Bientôt un drame va permettre à Auguste Dupin de faire la démonstration au narrateur des propositions qu'il vient de lui avancer.
Nous sommes à Paris. Auguste Dupin et le narrateur apprennent qu'un double meurtre a été commis au quatrième étage de la rue Morgue, oui vous savez cette petite rue dans le quartier Saint-Roch : celui de Mme l'Espanaye et de sa fille Camille, occupant toutes deux le même appartement de l'étage. C'est une scène morbide qui s'offre alors sous nos yeux. On vient de retrouver le corps de la jeune fille encastré, pour ne pas dire enfourné, la tête en bas, dans le conduit de la cheminée de l'appartement, tandis que la mère gît quatre étages plus bas dans la cour pavée, au pied de l'immeuble, la gorge tranchée, la tête détachée du tronc. Un désordre saugrenu règne dans l'appartement, tandis que les témoins, n'ayant cependant rien vu de la scène ni de celui qui a commis cette tragédie, s'accordent à dire qu'ils auraient entendu une voix s'exprimant dans une langue étrangère. Mais surtout rien n'a été volé, ce que la police n'arrive pas à comprendre.
Auguste Dupin finira par éclaircir le mystère et aider celle-ci à mettre la main sur le coupable.
Mais le dénouement est-il l'aspect majeur de cette nouvelle ? Dans ce bijou littéraire, n'est-ce pas plutôt l'intention d'Edgar Allan Poe qui prévaut dans sa vision du monde, la manière de regarder ce monde, cette vision esthétique qui parfois nous obsède et nous emporte à notre détriment ?
Cette nouvelle et son incroyable dénouement ne portent-t-il pas cette idée que les choses ne sont jamais ce qu'elles paraissent, que notre oeil et nos émotions peuvent parfois se laisser impressionner, duper, en oublier la réalité de ce qui a pu être ou de ce qui est.
Derrière l'illusion apparente et chaotique du monde, n'existe-t-il pas un ordre immuable, qui échapperait à l'intelligence, en raison de nos passions ?
La seconde nouvelle dont je vais vous parler est tout aussi intéressante, mais m'a bien moins passionné dans ma lecture. Aussi ai-je été glaner quelque autre déambulation dans l'écho macabre de cette triste histoire.
Nous sommes de nouveau à Paris, dans ce Paris du XIXème siècle. Marie Roget et sa mère habitent rue Pavée Saint-André, la mère y tient une pension de famille. Quand elle atteint l'âge de vingt-deux ans, Marie, jeune femme d'une grande beauté, attire l'attention d'un parfumeur, qui l'embauche pour travailler dans sa boutique. Un an plus tard, Marie disparaît, mais réapparaît au bout d'une semaine, l'air triste et fatigué. Agacée de la curiosité consécutive à sa disparition, elle quitte la boutique du parfumeur. Cinq mois plus tard, elle disparaît de nouveau. Quatre jours après on retrouve son corps dans la Seine. La police parisienne est perdue en conjectures et n'avance pas.
Et qui croyez-vous va mener l'enquête et démêler l'écheveau de ce mystère insondable ? Notre ami Auguste Dupin, comme de bien entendu, toujours suivi de notre narrateur insatiable de curiosité et dégustant avec plaisir le bénéfice d'une nouvelle leçon du brillant détective.
Comme dans la première nouvelle, Auguste Dupin va prendre plaisir à défaire les jugements à l'emporte-pièce, combattre les généralités, les opinions, l'apparences des faits, mettant en pièce les observations des journaux de l'époque, qui ont vite fait de trouver un coupable idéal sans réflexion ni véritable fondement. Non, je vous assure, tout ceci se passe bien dans un autre temps qu'aujourd'hui...
Pendant qu'Auguste Dupin disserte sur le comportement du corps des noyés une fois plongés dans l'eau, le nombre de jours au bout desquels ils remontent à la surface, qui varie en fonction de leur poids, de leur masse, mais aussi la nature élastique d'une jarretière à agrafe..., je me suis plu à imaginer que Marie Roget était devenue durant quelques temps cette célèbre inconnue, cette jeune femme belle et non identifiée, dont on prétend que le corps aurait été repêché dans la Seine et dont le masque mortuaire de son visage présumé devint un véritable mythe qui envoûtera l'imaginaire des artistes parisiens de la fin du XIXème siècle. Je me souviens que Louis Aragon évoquait le souvenir de cette inconnue de la Seine et lui rendait un bel hommage dans son magnifique roman, Aurélien.
Pendant que je déambulais sur les berges de l'Île Saint-Louis et que je rêvais à la belle inconnue de la Seine, Auguste Dupin s'ingéniait à déconstruire méthodiquement les apparences, au risque d'agacer la police officielle, jetant les bases des suites de l'enquête et des étapes à suivre pour prouver que le coupable est bien...
Alors je me suis demandé, mais pourquoi diable Auguste Dupin est moins célèbre que Sherlock Holmes alors que ce dernier lui doit presque tout ?
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Lorsque Poe a écrit cette nouvelle en 1841, un nouveau genre littéraire émergeait : le roman policier, dont Poe est l'un des précurseurs.
L'histoire se passe à Paris où le narrateur américain vient d'arriver et où il va rencontrer un jeune homme du nom de Dupin qui va devenir son ami.
Et c'est une bien terrible affaire qui va avoir lieu, une femme âgée et sa fille vont être assassinées de manière horrible on peut dire inhumaine dans leur propre maison.
Les policiers ne sachant comment résoudre cette affaire jamais vue, pensez donc la mère a été décapitée et défenestrée, quant à la fille les mots leur manquent pour décrire la scène.
Cependant, un homme va être arrêté, même si manifestement il ne peut être accusé de cette horreur.
Et c'est Dupin et sa méthode de déduction logique qui va résoudre l'affaire et confondre un assassin auquel personne n'aurait pu penser….
Une petite nouvelle sympathique à lire même si on se rend compte que le texte a vieilli, il faut dire qu'il a été écrit il y a presque 200 ans.
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Encore un livre qui traînait dans ma PAL depuis des lustres. Ma pile étant tellement haute, il m'est impossible de tout lire dans des délais brefs.

Le mal est réparé et je sais enfin ce qu'il s'est passé dans cette fameuse rue Morgue. Sans compter que j'ai fait la connaissance avec le chevalier Dupin de Mr Poe.

Sherlock Holmes aurait emprunté une partie du docteur Joe Bell, mais aussi du chevalier Dupin. Conan Doyle ayant répondu à R.L. Stevenson dans une de ses lettres (ils s'appréciaient beaucoup) : « Je suis tellement content que Sherlock Holmes vous ait permis de passer le temps. C'est un salopard à mi-chemin entre Joe Bell et le Monsieur Dupin de Poe... »

Au niveau des déductions ou inductions, j'étais dans mon élément !

Le roman est court et nous décrit un double meurtre fait quasiment en chambre close puisque les gens montaient les escaliers pour porter secours aux personnes qui avaient criées, les fenêtres étaient closes et la cheminée obstruée par le cadavre d'une des deux femmes.

Mystère insoluble ? Pas pour Dupin qui expliquera à son ami (son Watson ?) le cheminement de ses réflexions.

Le bémol ? La couverture de l'Édition Librio qui m'a mise plus que sur la voie. Avant même de commencer, je me doutais du coupable.

Là, je râle ! Plus de surprise. Malgré tout, bien raisonné.

Pour la seconde histoire, j'ai moins adhéré et j'ai refermé le bouquin avant la fin.

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Qu'est ce que c'est bien écrit ! Quelle belle langue , Un régal !
C'est vraiment une nouvelle intéressante car elle ouvre la voie à Conan Doyle, Leblanc et autre Leroux.... et bien d'autres ...
Les piliers de l'analyse et de la déduction sont posés.
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Double assassinat dans la rue Morgue d'Edgar Allan Poe, Les Éditions de Londres, 2017

Cette nouvelle, considérée comme un des premiers récits policiers modernes de l'histoire littéraire, a été publiée en 1841 dans le Graham's Magazine. On y note la 1ère apparition d'Auguste Dupin, un personnage de détective français créé par Poe.

Une scène de crime particulièrement spectaculaire et violente dans un logement d'une rue tranquille de Paris : on a retrouvé le corps d'une jeune fille encastré, la tête en bas, dans le conduit de la cheminée de la maison qu'elle occupait avec sa mère, laquelle gisait dans la cour pavée, en bas de l'immeuble, la gorge tranchée, la tête détachée du tronc… du désordre, un rasoir ensanglanté, des touffes de cheveux arrachés, des objets et du mobilier vandalisés…
Un mystère de la chambre close : les fenêtres étaient bloquées de l'intérieur à l'aide de gros clous que les policiers ont eu beaucoup de difficultés à retirer.
Des témoignages déconcertants : on aurait entendu des voix, l'une s'exprimant en français, et l'autre, haut perchée, dans une autre langue, indéfinissable, étrangère.

Une enquête basée sur la seule déduction, sur la puissance de l'analyse avec de longs développements dans le récit pour mettre en avant la supériorité du raisonnement sur les apparences et les idées vite faites…
Une narration aux accents parfois gothiques pour frapper les esprits, les entrainer dans des excès imaginatifs avant de livrer une solution finalement très pragmatique… Un petit côté « tout ça pour ça… ».
Une volonté didactique de l'auteur de montrer l'ordre derrière le chaos, de mettre en avant la raison et non les passions…

Un texte à connaître.

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Je trouve ces petites nouvelles formidables : de fantaisie et d'ingéniosité.
En lisant ces textes je me demande qui de Dupin ou de Holmes serait le meilleur dans une enquête.
En tout cas Je touve que Edgar Allan Poe a un talent incroyable de déduction et pour faire durer le suspens
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J'ai vu que le"Double assassinat dans la rue Morgue" a une mauvaise note dans les livres critiqués ce mois ci (ou cette semaine je ne sais plus).
J'ai donc sauté sur ma meilleure plume pour défendre Edgar Allan Poe et sa meilleure nouvelle.
Le "double assassinat dans la rue Morgue" est , après "les dix petits nègres" le roman qui pour moi a donné ses lettres de noblesse au roman policier. Je l'ai lu à plusieurs reprise et avec grand plaisir à chaque fois. Edgar Allan Poe excelle à camper une ambiance étrange et un peu claustrophobe.
Enfin n'oublions pas que la traduction est dûe à Charles Baudelaire.
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Étant une admiratrice de Poe, j'ai adoré cette histoire qui est avant tout son oeuvre. J'ai trouvé la transposition en bande dessinée bien faite, même si évidemment il manque de nombreux détails et que l'atmosphère est un moins extraordinaire que celle du célèbre écrivain.
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L'un des premiers vrais polar
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Un classique de la litterature policiere,cette nouvelle est dans le plus pur style de l'auteur.On a ici l"ancetre du roman policier moderne.A noter que l'auteur a rencontre plus de succes en France qu'aux Etats Unis .Ses recits matines d'une touche de fantastique sont uniques.
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