Cités du coeur

J'ai reçu Cité du coeur : avec les jeunes des cités dans le cadre de la Masse critique non-fiction, et avant toute chose, je tenais à remercier Babelio ainsi que les éditions Salvator de m'avoir permis de le découvrir.

Lorsque j'ai commencé ce livre, je ne savais pas exactement à quoi m'attendre. Cependant, j'étais curieuse de découvrir la rencontre entre cet homme d'église et ces jeunes des quartiers, deux univers éloignés du mien.

Puisque c'est un livre écrit par un prêtre, avant de le lire, j'imaginais qu'il parlerait peut-être de la manière dont Père Philippe, au travers de la religion, aidait ces jeunes des quartiers, souvent en perdition et livré à eux-mêmes, à se remettre sur les rails en les aidant à rencontrer Dieu.

Mais ce livre raconte quelque chose de tout autre. Non seulement car une partie de ces jeunes a déjà sa propre confession, mais également car Père Philippe se refuse à tout prosélytisme. J'ai d'ailleurs trouvé intéressant qu'il ne se serve pas de sa religion pour les atteindre. Il respecte les différentes confessions de chacun, ce que j'ai beaucoup apprécié. Il ne leur parle de sa foi que lorsqu'ils lui en font la demande expressément.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage, que j'ai trouvé très intéressant et instructif. de plus, les chapitres courts et la plume fluide de Père Philippe en font une lecture très agréable et facile à lire.

On découvre une autre réalité, une autre facette de ces bandes, loin des clichés ou des idées reçues. Derrière les attitudes, le deal, les petits larcins, se cache des adolescents blessés, au parcours de vie souvent difficile, en manque de repère et d'attention, et qui ne demandent qu'à être vus, considérés, estimés à leur juste valeur et à compter pour quelqu'un.

J'ai particulièrement aimé la démarche de Père Philippe et sa sincérité. Il a choisi de dédier sa vie à aider la jeunesse, et son investissement, jour après jour, auprès de ces jeunes force le respect. Il est allé à leur rencontre en étant lui-même, en ne cherchant pas à prétendre les comprendre ou être des leurs, et c'est ce qui lui a permis de créer des liens privilégiés avec eux.

De plus, on sent que son intérêt pour ces jeunes est non feint et sa volonté de les aider vraiment sincère. Il les respectent, et il cherche réellement à les connaître, sans jugement ni chercher à les changer. Il les laisse venir à lui et gagne leur confiance naturellement, jusqu'à ce qu'ils se sentent suffisamment en confiance pour se confier à lui. Il cherche réellement à les aider, mais sans s'imposer à eux ou leur imposer ses idées.

Il parvient à instaurer une relation de respect mutuel avec ces jeunes, ses "loulous" comme il les appelle, qui lui permet d'établir des relations enrichissantes, aussi bien pour eux que pour lui-même.

Et s'il parvient si bien à les aider, c'est d'abord parce qu'il s'est intégré à eux, à appris à les connaître vraiment, ainsi que leur mode de vie ou de fonctionnement. Sans être tout à fait l'un des leurs, il à réussi à nouer des liens profonds avec ces jeunes et c'est cette proximité qui l'aide à vraiment les comprendre et à les aider efficacement.

A travers ce témoignage, Père Philippe démontre l'importance que peut avoir le simple fait d'écouter quelqu'un, de lui témoigner un intérêt sincère, d'être là pour lui, en particulier à quelqu'un qui n'a jamais reçu de telles attentions, et l'impact insoupçonné et incroyablement positif que cela peut avoir sur sa vie.

Il insiste aussi beaucoup sur le vide qui habite ces jeunes, sur leur manque de repère ou de présence familiale, qui les pousse à aller se chercher une famille de substitution dans les bandes. Il insiste également sur la notion d'entraide et la profonde amitié qui lie ces jeunes.

Sans chercher à minimiser ou à justifier certains de leurs actes, Père Philippe permet de dépasser les préjugés et voir au delà des apparences, et de comprendre ce qui peut pousser ces jeunes à rejoindre une bande de quartier.

Malheureusement, tous ces jeunes ne peuvent pas toujours être sauvés, certains sont déjà trop enlisés dans des habitudes destructrices dont ils ne parviennent pas à se défaire malgré tout le soutien et l'aide qui leur sont apportés. Mais cela ne décourage pas pour autant les équipes qui ne baissent jamais les bras et ne cesse jamais de tout faire pour aider ces jeunes.

En résumé, ce livre délivre un message d'espoir, de foi en l'humain et en l'humanité, et fais prendre conscience du travail difficile mais formidable et essentiel des animateurs et éducateurs, qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour sortir ces jeunes des engrenages dans lesquels ils sont pris et leur rappeler qu'ils sont capables de s'en sortir. C'était une très bonne lecture et je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de la découvrir !

J'ai reçu ce livre en participant à une masse critique hors fiction. Je remercie Babelio pour m'avoir permis d'y participer et les editons Salvator pour m'avoir envoyé ce livre.
Quand il arrive à Istres, petite ville du pourtour de l'Etang de Berre, au nord de Marseille le Père Philippe est en formation. Surpris par une bande de jeunes qui restent sur le parvis de l'église à parler, rire il va à leur rencontre. Très vite le dialogue s'installe avec ceux qu'il appellera tout au long de son témoignage « ses loulous ».
Il partage avec eux les virées en voiture les séances de rap dans la voiture, les longs moments de discussion sur les parkings ou sur les trottoirs ou quelque muret dans leurs cités. Il est admis dans les bandes de jeunes désoeuvrés et souvent abandonnés de tous.
Peu à peu la confiance s'instaure et il deviendra très vite celui que l'on appelle à tout moment du jour et de la nuit, lorsque plus rien ne va…ou que l'on a besoin de se soulager d'un trop plein d'amertume ou de désespoir.
Avec le temps l'aide qu'il leur apporte se structure ; une association est créée, d'autres animateurs viennent former une équipe, des locaux sont mis à la disposition de l'association, retapés avec la participation des jeunes, cabossés par la vie. Et ceux-ci trouvent là un endroit pour se rencontrer, échanger, jouer aux cartes ou jeux de société ou simplement se poser un peu.
Par la présence des adultes sachant écouter, redonner confiance en soi, offrir un cadre avec des règles justes et claires, sachant dire « non » aussi, les « loulous » peuvent prendre conscience qu'un autre chemin que la délinquance est possible.
Le Père Philippe a su donner son temps, son oreille attentive, son aide à beaucoup de jeunes des quartiers mais toujours il savait : tous ne seront pas sauvés !
Il montre combien il est important d'être là au bon moment, avant que la bascule vers la délinquance grave ne soit définitive.
Il est question de sa foi, de Dieu, bien sûr mais jamais il ne fait de prosélytisme il ne cherche jamais à convertir, mais propose une ouverture à tous les chemins qui mènent vers Dieu, toutes les religions.
Lorsqu'il parle de la foi, c'est surtout de la sienne, de la force qu'elle lui donne, du soutien qu'elle lui apporte.
Ce récit, par les exemples que nous donne l'auteur, permet de prendre conscience qu'en chaque adolescent il y a de « l'humain » et que cela lui permet de s'accrocher de reprendre confiance en lui d'entamer un autre chemin. Mais on mesure combien cet accompagnement demande de temps de disponibilité, d'amour quelle que soit la situation. Les ruptures familiales, les séjours au poste de police sont le quotidien de ces jeunes. Les adultes de l'association sont le point fort sur lequel chacun de ces « loulous » peut se reposer.

En commençant le livre 𠇌ités du Coeur” de Père Philippe, je m𠆚ttendais à un témoignage niaiseux, plein de “ouais mais faut les comprendre les racailles”... Et bien pas du tout. Père Philippe nous fait entrer dans le monde des banlieues, avec amour, sérénité, mais toujours avec vérité. Nous allons de témoignages en témoignages, qui est allé en prison, qui est un potentiel meurtrier, qui est drogué… Des vérités crues, mais que Père Philippe sait raconter avec bienveillance, nous expliquant l’évolution des jeunes concernés. Des jeunes pour la grande majorité livrés à eux-même, engoncés dans des manteaux de douleur cachée, ce que nous, nous ne voyons pas en regardant les bandes de jeunes des cités.


Je ne vais pas mentir, combien de fois suis-je passée devant une bande de “lascars” avec crainte. Sans me dire que derrière ces visages durs, il y avait des gens, avec des cœurs et des histoires, et que s’ils ont atterri là, pour la grande majorité, ce n’était certainement pas pour le fun. Appartenance à un groupe qui a souffert, qui veut juste vivre, facilement parfois… C𠆞st ce que nous montre ce livre : d’où viennent ces jeunes, pourquoi sont-ils là, en meute… Où vont-ils ?


Le Père Philippe œuvre toujours auprès de ces jeunes (avec ses équipes formées au fil des ans), depuis des années il est entré dans leur univers, les a côtoyés, épaulés, réconfortés, grondés… Certains s𠆞n sont bien sortis par la suite, d'autres non, mais même là, il y a des leçons à en tirer : nous sommes maître de notre destin, les difficultés ne sont que des barrières. Nous pouvons tous aller loin, peu importe d’où nous venons. 


J𠆚i été émue par ce témoignage, l𠆚mour qu’il en ressort. Point d𠆚pologie aux religions, au contraire, on a dans cet ouvrage un respect de toutes les croyances, sans imposition aucune. J�mire sincèrement tout le travail, cette dévotion envers son prochain. J𠆚i aussi été écouter le rap dont il est question dans l’ouvrage, réalisé par des jeunes du centre d�ueil, ce fut émouvant après avoir lu le livre. 


Le livre est agréable à lire, tantôt des analyses, tantôt des témoignages, certains poignants, d𠆚utres plus amusants. Une écriture fluide, un chapitrage agréable. Pas de fautes ou de coquilles, très bon.


La grande conclusion que j' ai tirée est : il devrait y avoir plus de Père Philippe et moins de descentes de la Bac… Je suis persuadée qu𠆚vec la patience dont il fait preuve, si tous s’y mettaient, plus de jeunes sortiraient de leur misère qu’ils croient éternelle et immuable.


C’était une lecture enrichissante, vraiment, et je remercie encore la maison Salvator et le Père Philippe pour cela.