Certains prétendent avoir vu le Poème en deux endroits simultanément.
Le Poème emprunte des chemins qui n'existent pas, ouvre des voies sur des à-pics vertigineux, se faufile par des trous où l'on ne passerait pas une main, franchit des distances prodigieuses à des vitesses incroyables. (p.24-25)
A qui rapporte-t-on un poème qui peut encore servir ?
Aux objets trouvés ? A la bibliothèque ? (p.6)
Le Poème échappe à toute définition, définir consiste à bâtir une cage. (p.22)
Fernando comprend alors que le Poème se nourrit des regards de celles et ceux qui le lisent. (p.16)
Parfois le Poème fait douze pas, il s'arrête, il refait douze pas. Parfois, seulement dix ou huit ou cinq. D'autres fois, il boite carrément. C'est normal, le Poème n'est jamais le même et ne se laisse enfermer dans aucune habitude.
Hésitant, Fernando tourne et retourne le Poème entre ses doigts, il n'a ni compartiment où insérer des piles, ni prise pour se recharger.
Le Poème n'est jamais le même et ne se laisse enfermer dans aucune habitude. (p.24)