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EAN : 9782021029482
768 pages
Seuil (29/09/2011)
3.48/5   247 notes
Résumé :
Cadix, citadelle radieuse, s'embrase. La guerre contre les troupes napoléoniennes fait rage, les bombes françaises pleuvent. Dans la cité à feu et à sang, les corps de jeunes filles sont retrouvés dans les cratères de bombes, disposés suivant la logique d'un échiquier. Elles ont été tuées à coup de fouet. Le commissaire Rogelio Tizon parviendra-t-il à mettre en échec le tueur fou de Cadix ?

"Fantastique roman à tiroirs, semé d'embûches, de filets, de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 247 notes
Ce livre n'est pas seulement un roman historique car il y mêle aussi une belle enquête digne de bons romans policier. C'est une sorte de saga étourdissante qui raconte par fragments une époque, mais surtout une ville : Cadix.

Cadix qui résiste tant bien que mal au siège des troupes napoléoniennes où règne la pagaille, la misère et les crises politiques.
Les descriptions fines et sensibles restituent l'ambiance de la ville espagnole, mais surtout elle donne vie à une diversité de personnages qui s'entrechoquent dans ce fourbi quotidien.

L'auteur nappe l'histoire d'un voile fictionnel mais utilise des faits avérés et des personnages haut en couleurs : des militaires, un commissaire prêt à tout pour résoudre des crimes qui l'obsèdent, une femme de tête commerçante, des marins et des corsaires peu recommandables, un taxidermiste… Des intrigues et des énigmes vont les réunir ou les désunir sous fond de guerre espagnole.

Raconté avec l'érudition qu'on lui connaît, ce roman d'Arturo Pérez-Reverte est une fresque monumentale émouvante et instructive.


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1811. Afin de gagner son indépendance, l'Espagne tente tant bien que mal de combattre les armées napoléoniennes et son nouveau roi Joseph Bonaparte, couronné en 1808. Les Cortès, sorte de gouvernement provisoire, ont trouvé refuge à l'extrême pointe sud de l'Andalousie dans l'une des dernières villes résistant à l'occupant français, une ville où les assiégés ravitaillés par la mer vivent mieux que les assiégeants dans une impasse totale et durable. Il s'agit de Cadix, la ville blanche, connue pour être la plaque centrale du commerce maritime ibérique vers les Amériques mais également la ville la plus éclairée et libérale d'un pays où la monarchie et le clergé apparaissent en pleine décadence. Cadix se sent invulnérable derrière ses remparts et pour beaucoup, la vie semble suivre normalement son cours en dépit du long siège et de la guerre. Certains ont d'ailleurs bien d'autres préoccupations comme le commissaire Rogelio Tizon se retrouvant avec les cadavres de jeunes filles sauvagement assassinées et pas l'ombre d'une piste à part une vague et étrange sensation, imperceptible et inexplicable mais qui semble liée aux bombardements de l'artillerie française sur la ville. Débute alors une obscure et angoissante partie d'échecs avec Cadix comme troublant échiquier.

Qualifier Cadix, ou la diagonale du fou de simple roman historique serait un grave raccourci, ce n'est pas non plus un polar ou un roman de guerre voire même un roman d'amour, c'est un peu de tout cela. Arturo Perez-Reverte multiplie avec talent les intrigues parallèles. On pourra ainsi suivre outre l'enquête du cruel et corrompu Tizon, les faits de guerre d'un simple et courageux saunier, l'art d'un taxidermiste devenu espion et ouvert aux philosophes des Lumières, les pointilleux calculs d'un atypique artilleur français, ou entre autre, les problèmes d'argent et d'amour de Lolita Palma, héritière d'une grande compagnie de commerce maritime et qui n'a d'autre choix pour subsister que d'équiper un navire corsaire ayant pour commandant le solitaire et énigmatique Pepe Lobo.

Parfois un peu trop bavard, tellement précis et prolixe dans ces descriptions pouvant tant les faire apparaître d'une aveuglante limpidité ou d'une obscure confusion, parfois un peu trop savant lorsqu'il s'aventure sur le vocabulaire de la navigation lors des batailles navales ou des mécanismes de l'artillerie, Arturo Perez-reverte n'a cependant pas son pareil pour faire vivre avec passion ses personnages et leurs sentiments. Il signe une reproduction de la vie de l'époque saisissante, depuis le siège de la ville jusqu'aux moeurs et coutumes alors observées. Avec d'un côté les assassinats et de l'autre les batailles armées, il semble que le danger ne vienne pas toujours là où on l'attend… Et ce sera au lecteur de ne pas se perdre dans la diagonale du fou !

Avec un formidable sens du récit, imbriquant les différentes histoires avec une grande fluidité, Perez-Reverte nous livre un superbe roman, certes avec des longueurs (il aurait pu être plus court, il fait 763 pages) mais absolument passionnant et étonnamment réaliste.
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Aye aye aye aye aye...J'ai cru ne jamais parvenir à la fin de ce livre au demeurant passionnant bien que quelque peu longuet. Quand Perez-Reverte, mon pirate préféré, mêle histoire, politique, métaphysique et intrigue policière.... Quand le même Perez-Reverte assaisonne le tout d'une amitié entre un policier sadique et un joueur d'échecs à l'esprit torturé, d'un flirt entre une femme de tête (ah les espagnoles...!) et un fier corsaire solitaire ( qui a incontestablement un long long way from home)... le tout sur fond de bombinettes qui n'explosent jamais quand il faut et où il faut (merci les artilleurs de l'armée de Napoléon), vous êtes pris d'une furieuse envie de sortir l'épée (ou autre) à la fin du bouquin. (Surtout ne me parlez pas d'éventail, quoique...) On retrouve tout ce qui a fait le succès des aventures du capitaine Alatriste, ce qui est bien, mais en plus délayé, ce qui l'est moins. On apprend beaucoup de choses sur les guerres napoléoniennes, et les différents canons utilisés. On se documente (plus ou moins volontairement, beurk) sur la taxidermie et les combats de coqs. Tout cela en l'honneur de la fière Espagne. Et Perez-Reverte a du génie pour camper ses personnages, psychologie espagnole ou française en sus. Bref une sorte de roman total, mi-péplum littéraire mi-cape et épée. Mais tout de même, j'insiste, un peu long et quelquefois cahotique de par un style qui s'efforce de tailler au couteau les différentes situations en les rendant un peu confuses. Mais bon, ce pays,il faut bien le dire, est complexe et le sens de l'honneur y revêt des aspects quelquefois compliqués. Perez-Reverte sait mieux que personne en parler.
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Encore un excellent Perez-Reverte ! Un cadre : Cadix assiégée et bombardée en 1805 par les troupes napoléoniennes. Des personnages à forte personnalité : l'inspecteur de police expérimenté, rusé et sans scrupules, le capitaine corsaire, l'artilleur français plus mathématicien que guerrier, la femme d'affaires encore belle mais désespérément seule, l' espion infiltré, le saunier miséreux et courageux et le mystérieux assassin bien sûr. Des seconds rôles (généraux français, députés des Cortès, armateurs, prostituées, bourgeoises gaditanes, capitaine espagnol) à la hauteur font de ce roman un régal. le passage où le corsaire, redoutable loup de mer, se découvre, malgré lui, amoureux de son intimidante patronne armatrice est un moment magnifique. le flirt (pardonnez le terme déplacé pour l'époque) tout en non dits, en silences et en points de suspension est somptueux de même que l'amour du saunier pour sa fille (p 526 à 528).
Un roman magnifique à lire et à relire.
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Cette fois-ci, j'en suis sûre : écouter un texte percute plus, sur l'instant, que de le lire. Ainsi, Cadix, ou la diagonale du fou dont j'ai suivi le long développement en voiture m'a fait passer des moments assez douloureux. Certes, à lire Arturo Pérez-Reverte, auteur que j'apprécie suffisamment pour aller jusqu'à le suivre dans des domaines où je ne m'aventure pas habituellement, je m'attendais bien à quelques descriptions fort peu tendres. Seulement, j'ai réalisé qu'à la lecture, je devais passer rapidement, et sans m'attarder, sur ce genre de passages tandis que, coincée à l'écoute, impossible d'échapper au récit de ces tortures savamment orchestrées dans le détail, et autres atrocités. Et la guerre d'Espagne n'étant pas une partie de plaisir, quand on y rajoute un tueur en série et un enquêteur qui ne croit qu'en la vérité "travaillée", forcément, ça ne peut pas donner quelque chose de rose ! Ceci dit, c'est un superbe roman, les ambiances (noires) sont particulièrement réussies... et je continuerai à lire Pérez-Reverte, mais j'en ai fini avec lui en livre audio !
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critiques presse (4)
Lexpress
08 novembre 2011
Arturo Pérez-Reverte brosse une fresque à la Dumas avec en toile de fond guerre et meurtrier sadique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
21 octobre 2011
Dans sa Cadix bouleversée, tout se lit à ciel ouvert. Fantastique roman à tiroirs, semé d'embûches, de filets, de traquenards, où les rues, les quartiers se déplient en un gigantesque échiquier, où les événements, les intrigues sont autant de parties à jouer. Le danger est permanent de se tromper d'adversaire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
04 octobre 2011
Arturo Pérez-Reverte nous emmène à Cadix en 1811, dans la guerre et le crime. […] Ce roman est comme une étape alpestre du Tour de France. L’ascension du col est rude, mais arrivé au sommet, on jouit des paysages et la descente est un plaisir.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
28 septembre 2011
« Cadix » grouille de situations parfois un peu complexes, ce qui enlève un peu de grâce, mais les aficionados seront comblés. Arturo Pérez-Reverte, qui avoue avoir un peu de sang français, repart sur son voilier - une autre de ses passions -à la conquête de Dame Imagination.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Il est dans l'ordre des choses que le feu brûle, puisque telle est sa propriété. Il est dans ce même ordre des choses que l'homme tue et dévore d'autres animaux dont la substance lui est indispensable. Et aussi que l'homme fasse le mal, puisque souffrir entre dans sa condition. Il n'y a pas d'exemple plus édifiant que la mort accompagnée de souffrances sous un ciel incapable de les alléger d'un gramme. Rien ne révèle mieux le caractère du monde ; rien n'est plus réconfortant, face à l'idée d'une intelligence supérieure dont les intentions, si elles existaient, seraient injustes jusqu'au désespoir. Voilà pourquoi le taxidermiste considère que l'on trouve une certitude morale consolatrice, presque jacobine, même dans les plus grands désastres et les pires atrocités : tremblements de terre, épidémies, guerres, massacres. Dans les grands crimes qui, mettant chaque chose à sa place, renvoient l'homme à la froide réalité de l'Univers.
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Il est venu sur le récif de Santa Catalina avec l’intention de coller une balle à Lorenzo Virués : un bon coup de pistolet en pleine poitrine qui effacera de son visage l’expression, supérieure et stupide, d’un homme qui regarde le monde avec la simplicité d’un temps révolu. Qui ignore, par naissance ou par chance, combien il est difficile de survivre quand on doit se contenter de l’ombre qui vous est échue, et combien il fait terriblement froid dehors.
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Le jeune second de la Culebra est de ceux qui brûlent la chandelle par les deux bouts : libertin et dissolu jusqu'à la témérité, sombre jusqu'à la cruauté, courageux jusqu'au désespoir, il encaisse par anticipation les dividendes de la vie - la sienne est une sinistre course contre le temps - avec un sang-froid qui ne correspond pas à son âge, épuisant son crédit sans montrer d'inquiétude pour un avenir inexistant, fixé de longue date par le diagnostic médical, irréversible, d'une phtisie à son dernier stade.
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Rogelio Tizon n'a pas oublié que récemment encore, suivant les ordres supérieurs et au nom de l'ancien roi Charles IV, il mettait en prison ceux qui introduisaient des libelles et des livres contenant des idées identiques à celles, reliées en maroquin rouge, que promène aujourd'hui le gouverneur. Et il sait qu'avec les Français ou sans eux, avec des rois absolus, avec la souveraineté nationale ou avec le premier chien coiffé assis à San Felipe Neri, celui qui commandera en Espagne continuera, comme partout, d'avoir besoin de prisons et de policiers.
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Depuis que tout a commencé, Cadix n'est plus pour Rogelio Rizon le terrain familier, le domaine connu sur lequel il s'est toujours déplacé avec aisance, impunité et cynisme. La ville s'est transformée en un échiquier hostile, plein de cases étranges, d'angles ténébreux jusque-là inconnus. Un casse-tête fait de traits géométriques dont il n'a pas la clef, avec une multitude de pièces insoupçonnées qui défilent sous ses yeux comme un défi ou une insulte. Quatre pièces perdues, jusqu'à maintenant. Et pas un seul indice. Cela signifie une gifle qui se répète chaque jour, tandis que le temps passe et qu'il continue à rester cloué sur place, perplexe. Dans l'attente d'un éclair de lucidité, d'un signal, d'une vision du jeu qui n'arrivent jamais. Qu'il ne voit jamais.
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Vidéo de Arturo Pérez-Reverte
Il n'avait ni patrie ni roi, mais une poignée d'hommes fidèles. Ils ne cherchaient pas la gloire, seulement à apaiser leur faim. Ainsi naquit le mythe. Ainsi se raconte une légende.
Après avoir été banni du royaume de Castille par le roi Alphonse VI, Ruy Díaz vend, au mieux offrant, les services de sa troupe de soldats dévoués. Dans cette lutte pour la survie en territoire hostile, sa force de caractère et ses faits d'armes lui vaudront rapidement le surnom de Sidi Qambitur, maître triomphateur.
Avec son talent habituel, Arturo Pérez-Reverte nous plonge dans l'Espagne du XIe siècle, celle des rois rivaux, des batailles sanglantes et des jeux d'alliances entre chrétiens et Maures. Loin du mythe manichéen du Cid patriote, Sidi est le portrait d'un chef de guerre hors pair, d'un formidable meneur d'hommes et d'un stratège au sens de l'honneur inébranlable. Un roman haletant, épique et magistral, une immersion au coeur de l'Histoire.
Traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli
« Un récit magnifique, du pur Pérez-Reverte. » El Mundo
Arturo Pérez-Reverte, né à Carthagène, Espagne, en 1951, a été grand reporter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans. Avec plus de vingt millions de lecteurs, il est l'auteur espagnol le plus lu au monde, et plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran. Il partage aujourd'hui sa vie entre l'écriture et sa passion pour la navigation. Il est membre de l'Académie royale d'Espagne.
En savoir plus : https://bit.ly/3ViUsSE
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