Un livre intitulé
le Cinéma d'horreur avec en couverture le Nosferatu de
Werner Herzog et en quatrième de couverture une photo du tournage de la scène de la douche de
Psychose d'
Hitchcock, c'est un livre fait pour moi.
Evidemment parce que j'adore
Hitchcock mais aussi parce que je dois à Nosferatu fantôme de la nuit une de mes premières soirées de terreur cinématographique.
Par une sombre et brumeuse soirée d'hiver, je devais avoir 8 ou 9 ans, j'étais seul chez moi, quand, jamais avare de sensations fortes, je découvris un
Klaus Kinski terrifiant dans le rôle du comte de Dracula et une Isabelle Adjani diaphane et svelte. (On a tous beaucoup changé depuis…) Ce film hanta nombre de mes nuits par son atmosphère angoissante unique.
Je ne découvris que des années plus tard la version originelle de Murnau, celle d'Herzog en étant le remake. En dépit de l'interprétation inoubliable de l'effrayant Max Schreck cette version muette, la favorite de nombreux cinéphiles, si elle m'enchanta, ne me tétanisa jamais de la même manière, les années avaient passé…
Voilà le premier des nombreux souvenirs que ce livre a fait ressurgir de ma mémoire bien embrumée de modeste amateur de cinéma.
Faire un catalogue de tous les films d'horreur serait rébarbatif et n'aurait pas grand sens. Les auteurs,
Jonathan Penner et
Steven Jay Schneider sous la houlette de Paul Duncan, déjà auteur de StanleyKubrick et
Alfred Hitchcock également chez Taschen, ont donc choisi de les regrouper par thèmes :
Tueurs psychopathes et serial killer
A travers entre autre des films tels que M le Maudit de
Fritz Lang ; The Lodger, film muet d'
Hitchcock,
Psychose du même
Hitchcock ; Vendredi 13 ; Halloween de
John Carpenter ; le Silence des agneaux de Jonathan Demme et d'autres que je vais m'empresser de découvrir tels que C'est arrivé près de chez vous avec Benoit Poolvoorde ou le Voyeur du britannique
Michael Powell que je ne connaissais pas du tout.
Cannibales, monstres et dégénérés
Avec des acteurs aux performances mémorables tels que Lon Chaney dans le Fantôme de l'opéra ; tels que le casting incroyable de
Freaks, la monstrueuse parade, inoubliable film de
Tod Browning, réalisateur incontournable du cinéma horrifique des années 30, encore un fabuleux souvenir, merci le Cinéma de minuit ; tels que les dégénérés de la Colline a des yeux de
Wes Craven ou Massacre à la tronçonneuse et beaucoup d'autres.
La revanche de la nature
Où quand la nature se venge avec forcément, le premier King Kong, de Cooper & Schoedsack, poupée articulée plan par plan, suivront la version de John Guillermin puis celle de
Peter Jackson ; L'Etrange créature du lac noir ; Tarentula, l'araignée géante ! Quand on est comme moi un gamin qui a peur des araignées, un film glaçant découvert grâce à la Dernière séance et son deuxième film en VO et bien sûr le requin des Dents de la mer de Spielberg…
Science-fiction
Alien évidemment, LE monstre de science-fiction mis en images successivement par Ridlet Scott,
James Cameron,
David Fincher et
Jean-Pierre Jeunet ;
L'Homme invisible d'après le
roman de
H.G. Wells ; Les Yeux sans visage ; La Mouche de Cronenberg ; The Thing de
John Carpenter ou encore une découverte que je dois encore à La Dernière Séance L'Homme qui rétrécit d'après le
roman de
Richard Matheson.
Les morts-vivants
Mary Shelley l'a mis en mots, les studios Universal le mettent en images sous les traits, à jamais gravé dans nos esprits, de Boris Karloff dans Frankenstein et sa suite La Fiancée de Frankenstein. Les studios Hammer produiront leurs propres versions réalisées par Terence Fischer avec un duo bien connu des mordus du genre, Peter Cushing et un certain
Christopher Lee ressurgi parmi les vivants grâce au Seigneur des Anneaux de
Peter Jackson, évoqué dans cette section grâce à Braindead. Bien sûr, impossible de passer sous silence les films de
George Romero, La Nuit des morts vivants, le Jour des morts-vivants ou Zombies, bien avant Walking Dead…
Fantômes et maisons hantées
S'il y a un seul film de cette catégorie que vous devez absolument voir, c'est La Maison du diable de Robert Wise d'après Maison Hantée de
Shirley Jackson. « […] véritable leçon de cinéma d'horreur que de nombreux réalisateurs contemporains seraient bien inspirés d'imiter ». Une des rares fois où j'ai préféré le film au livre peut-être parce que je l'ai lu des années après. Ce fut pour moi un moment de cinéma unique. Arriver à créer de la tension, de l'angoisse, donner la chair de poule avec finalement bien peu d
e chose, un bruit, une musique, une image, un angle, une prise de vue, un effet d'optique… Julie Harris y est formidable. Par contre, oubliez le remake Hantise…
Tobe Hooper et ses Poltergeist ne détrôneront jamais Hill House dans mon coeur.
Possession, démons et mauvais génies
Murnau encore avec son Faust ; John Barrymore, Fredric March et Spencer Tracy, trois interprètes du Dr Jekyll et Mr Hyde de
Stevenson, 1920, 1931 et 1941 ; le Masque du démon de l'italien Mario Bava ; Chucky ; Freddy, encore
Wes Craven, et un incontournable, un monument,
L'Exorciste de
William Friedkin, l'histoire d'une fillette possédée et son exorcisme d'après
William Peter Blatty en 1973, grande année, ses effets spéciaux, son atmosphère, sa musique entêtante…
Vaudou, sectes et satanistes
Encore un film de 1973 que je ne connaissais pas du tout mais que les auteurs m'ont donné envie de découvrir, The Wicker Man avec encore
Christopher Lee ; un maitre de l'horreur, l'italien Dario Argento avec Soupirs ! Mais aussi des films cultes comme La Malédiction ou Rosemary's Baby de
Roman Polanski.
Vampires et loups-garous
Deux des créatures les plus largement représentées au cinéma. Les deux Nosferatu, je ne vais pas y revenir, mais aussi Dracula sous les traits de Bela Lugosi, interprète mythique du comte qui finira totalement vampirisé par son rôle, bien avant
Christopher Lee et beaucoup plus tard Gary Oldman dans la version délicieusement gothique de Coppola que j'adore.
Lon Chaney en Loup-garou mais aussi le Loup-garou de Londres de
John Landis dont j'entends encore les os craquer au moment de sa transformation, les Hurlements de Joe
Dante et Jack Nicholson dans Wolf de Mike Nichols.
Les monstres féminins
Dernier chapitre mais pas le moins surprenant qui s'ouvre sur une photo pleine page de Joan Crawford une hache à la main dans La Meurtrière diabolique, « film dirigé de main de maître par William Castle sur un scénario de
Robert Bloch, auteur de
Psychose », nul doute que je le découvrirai dès que possible. Une Joan Crawford que l'on retrouve aux côtés de son éternelle rivale
Bette Davis dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? Suivie au fil des pages par Kathy Bates dans
Misery, Sissy Spacek dans
Carrie au bal du diable de Brian de Palma d'après
Stephen King.
192 pages d'horreurs en noir et blanc en couleurs pour un tour d'horizon forcément non exhaustif mais totalement jubilatoire du cinéma d'horreur. Je suis toujours atterré quand j'entends des gens me dirent qu'ils ne regardent jamais de films en noir et blanc ou en VOST, il y a tant de films à découvrir. Même s'il est parfois surprenant de croiser certains films dans cette catégorie, une lecture faite de vagues souvenirs, de coups de coeurs partagés et de découvertes qu'il me tarde de poursuivre à l'écran…
Le Cinéma d'horreur chez Taschen où quand, pour moi, horreur rime avec bonheur !
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