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King Suckerman, c'est prendre son billet pour les années 70 et virevolter, tel le gracile éléphant de mer de base que je suis - attention grand écart facial, et hop, sans les palmes - sur une B.O. de folie.
Alors enfilez vos pattes d'eph', sortez votre plus beau sous-pull orange et libérez votre afro XXL à la Jackson Four staillele, ça devrait pas tarder à funker sévère!
Outre un énorme panard de lecture,
King Suckerman s'écoute au gré des innombrables références balancées par Pelecanos histoire de vous imprégner un peu plus de cette période musicale si foisonnante.
Pelecanos, en mixeur de talent, se pose là.
Déroulant un récit puissamment addictif en s'appuyant sur une galerie de personnages généreusement barrée -merci à VietnamTour- portée, au risque de me répéter, par la bande-son omniprésente d'un juke-box formidablement évocateur, l'auteur harponne d'entrée de jeu avec une scène d'anthologie qui donnera et le tempo et l'ambiance des chapitres à venir.
Un récit ancré dans les Seventies et focalisant sur le petit monde pas forcément reluisant des noirs à cette époque, il magnifie l'amitié virile mais correcte tout en faisant la part belle à la violence de ceux pour qui le mot espoir n'est plus de mise.
King Suckerman est de ces bouquins marquants qu'on lit avec les yeux et les oreilles.
Pour un bouquin acheté, double ration de plaisir.
Alors faisez pas la fine mouche et précipitez-vous fissa sur ce roi de la Soul!
4.5/5