Les personnes me lisant régulièrement ne sont pas sans connaître mon amour pour la littérature jeunesse et pour les chats. Elles ne seront donc pas surprises de découvrir ce roman illustré sur le blog ; un roman que j'ai dévoré le sourire aux lèvres.
Il faut dire que
Marie Pavlenko nous propose une galerie de personnages à quatre pattes haute en couleur, tous portant un nom qui prête à sourire : Bobine, Couscousse, Mulot, et Carpette. Derrière chacun de ces chats, se cachent des personnalités atypiques et marquées que j'ai pris grand plaisir à découvrir. Entre l'obsédée du tricot, celui qui se prend pour un Johnny Halliday à moustaches ou le chat qui pense voir un fantôme d'une illustre personnalité, impossible de s'ennuyer et de ne pas s'esclaffer.
La pension pour chats de Magda est donc un lieu où il font bon vivre et dans lequel on se sent bien entouré. Et pourtant, Wolfgang, jeune chat tout juste arrivé, ne semble pas trouver sa place : il demeure ainsi obstinément sur la réserve et, surprenant pour un matou, s'oublie régulièrement… Bien décidés à comprendre ce qu'il se passe et à l'aider à se sentir comme chez lui, nos trois quatre mousquetaires, version féline, vont tenter de percer sa carapace et de découvrir les raisons derrière cette volonté farouche de solitude.
Le début d'une aventure féline pleine d'humour, de jeux de mots (félins), de scènes cocasses, d'amitié, de gentillesse et de solidarité. Mais au-delà de cette mission d'entraide que j'ai trouvée adorable, l'autrice fait une incursion intelligente et bien amenée vers un thème de fond plus sérieux et, hélas, très actuel. Un thème que je n'avais pas anticipé et qui rend cette lecture aussi amusante qu'importante. L'aborder sous le prisme d'une histoire féline le rend plus facile d'accès et permet aux enfants de faire le parallèle avec des situations qu'ils peuvent vivre, ou dont ils peuvent être témoins, et d'avoir des pistes pour y faire face.
Je pense qu'enfant, cette histoire plus sérieuse qu'il n'y paraît, m'aurait aidée et m'aurait montré le chemin de la parole, quand j'avais opté pour celui du silence et du repli à la manière du jeune Wolfgang. Un minet qui m'a beaucoup émue et touchée, et que j'ai adoré voir évoluer au contact de notre irrésistible bande d'amis, dont chaque membre mérite d'être (re)connu ! À travers l'histoire de Wolfgang, l'autrice évoque également avec une indéniable habilité les superstitions ridicules autour des chats noirs et leurs conséquences. Elle nous rappelle, en outre, une vérité trop vite effacée : être solitaire n'est pas un problème en soi, quand cela est choisi et non le résultat d'une situation subie…
En plus d'une histoire cocasse à souhait, j'ai aimé l'ambiance graphique dans laquelle nous plonge
Marie Voyelle à l'aide de jolis dessins tout en rondeur, dont chaque trait dessert à la perfection l'intrigue. Ces dessins, d'une grande expressivité, concourt sans aucun doute au plaisir que l'on prend à tourner les pages quel que soit son âge, et facilitent l'immersion des jeunes lecteurs et leur identification aux personnages. Une identification nécessaire pour réaliser la portée des thèmes abordés.
En conclusion, avec Charamba,
Marie Pavlenko nous propose une histoire cocasse, pleine de bonne humeur, de sourire et d'amitié, tout en évoquant, à travers des personnages au charme félin certain, différents thèmes importants. Mêlant entraide et mystère, un premier tome convaincant qui n'a qu'un seul défaut : nous donner envie de devenir, à notre tour, l'un des pensionnaires de Magda. Une femme dévouée à ses pensionnaires félins mais loin de se douter de leur vie haute en couleur. Mais il faut lui pardonner, après tout, ce n'est qu'humaine !
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