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Après le départ de leur mère, Danny et Maeve ont vécu quelque temps seuls avec leur père, un homme distant et taciturne, dans leur grande maison familiale. « Si je posais une question à mon père quand il était silencieux, il disait qu'il était en train de discuter avec lui-même et que je ne devais pas l'interrompre. » (p. 55) L'arrivée d'Andrea et de ses deux filles va bouleverser l'enfance des enfants. La belle-mère montre peu d'affection envers Danny et sa soeur. Sa seule obsession, c'est cette demeure monumentale et froide à bien des égards. « En un sens, le vrai sujet, c'était la maison. » (p. 11) Danny et Maeve, plus proches que jamais, savent ne pouvoir compter que sur eux-mêmes, d'autant plus quand ils sont chassés de la maison. Pendant des années, ils vivent avec le poids de ce qui leur a été dérobé, fascinés par une hypothétique vengeance. « On avait fétichisé notre malheur, on en était tombés amoureux. » (p. 216)

Ce roman familial sur plusieurs décennies m'a beaucoup rappelé le prince des marées de Pat Conroy. J'y ai retrouvé une fratrie blessée, mais unie dans l'adversité. J'ai lu ce roman en quelques heures, émue aux larmes par la vie de Maeve et Danny et leur quête incessante d'une famille aimante. Avec ce texte, je découvre l'autrice et j'ai maintenant envie d'en lire plus.
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Danny Conroy raconte son singulier parcours de vie qui a débuté par une enfance privilégiée, vécue dans une belle et immense demeure de Pennsylvanie, mais assombrie par la disparition mystérieuse de sa mère quand il n'avait que 3 ans. Son absence est cependant compensée par la présence bienveillante des domestiques et de Maeve sa soeur ainée. La relation entre le frère et la soeur est le fil conducteur de l'histoire avec en arrière plan, la fameuse maison source de bien des vicissitudes pour toute la famille. C'est une écharde profondément enfoncée et pour s'en débarrasser, il leur faudra beaucoup de temps.
Le récit traverse cinq décennies où le passé se superpose souvent au présent à grands coups d'accélérateur ou de marches arrière qui piquent la curiosité tout en évitant la monotonie d'une narration trop lisse.
Une lecture en demi-teinte cependant... Je n'y ai pas retrouvé la flamboyance des couleurs de l'illustration qui explosent en première de couverture et qui m'ont irrésistiblement attirée vers ce roman. La narration s'attarde trop sur des détails sans importance, ternissant l'ensemble au risque même de provoquer une certaine lassitude, voire de l'ennui. Globalement le roman s'avère plutôt agréable, facile à lire mais d'un intérêt tout relatif. Je remercie les éditions Actes Sud pour l'envoi de cet ouvrage qui me faisait tant envie !
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J'apprécie particulièrement les romans dans lesquels une maison joue un rôle central et est un personnage à part entière. On m'a souvent recommandé ce titre et j'ai bien fait de suivre le conseil car cette lecture m'a captivée.

Au centre de l'histoire, il y a bien sûr cette splendide maison qui attire et hante tous ceux qui y ont vécu et fascinent les autres mais c'est surtout l'amour inconditionnel liant Maeve et Danny qui est en le fil conducteur. C'est Danny adulte qui raconte l'histoire familiale avec des allers-retours dans le passé imbriquant les histoires des uns et des autres autour de cette maison qui, malgré certains mauvais souvenirs, restera pour tous un point d'ancrage.

J'ai beaucoup aimé l'écriture, les personnages de Maeve et Danny, l'évocation des souvenirs et l'ambiance générale qui se dégage de ce roman.

Une très belle lecture.
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Maeve et Danny Conroy ont grandi dans la majestueuse Maison des Hollandais, un manoir située dans la banlieue de Philadelphie, construit en 1922 par la famille VanHoebeek qui avait fait fortune dans le commerce des cigarettes. Ils ont rempli leur maison américaine de trésors européens, de miroirs ornés, de boiseries, de fenêtres fantaisistes, de tableaux. le père de Maeve et Danny a acheté cette demeure pour sa femme après avoir réussi dans l'immobilier. Les anciens pauvres se retrouvent soudain à habiter dans un cadre digne d'un conte de fées.
L'intrigue pourrait aussi ressembler à un conte de fées : une mère qui s'enfuit, un père distant, une soeur et un frère orphelins renvoyés par une odieuse belle-mère. Cette intrigue deviendrait un cliché entre les mains de beaucoup de romancier. Mais Ann Patchett est autrement plus subtile et profonde.

L'auteur explore à nouveau les thèmes de la famille et des relations entre frères et soeur. Un domaine dans lequel elle excelle.
A partir du lien obsessionnel qu'entretiennent Maeve et Danny avec la maison familiale où ils vivaient lorsqu'ils étaient enfants, Patchett va dérouler leur vie au fil des années qui passent. L'histoire est racontée par Danny de façon non linéaire. Comme dans Orange Amère les différents sauts dans le temps et les événements importants qui rythme la vie de cette fratrie ressemblent à un puzzle en cours de construction. On ne sait pas qu'elle sera la pièce suivante, mais une fois placée, l'image se constitue et devient claire. C'est un des talents d'Ann Patchett : ne jamais perdre son lecteur en gérant la temporalité de son récit avec habileté.

L'auutre talent indéniable de l'auteur c'est sa capacité à nous transmettre la profondeur émotionnelle et toute l'intériorité de ses personnages. Elle met judicieusement en lumière leur complexité autant que leur évidence. Ann Patchett semble être née pour raconter les drames familiaux où chaque personnage partage les blessures de toutes les autres personnes impliquées, où chacun se construit en essayant de bricoler avec ce que la vie donne et reprend.

Mais s'arrêter sur ces points « techniques » serait une erreur car il y a aussi dans ce roman une grande force émotionnelle. J'ai été touchée par le lien indéfectible qui unit ce frère et cette soeur, ce lien inébranlable entre eux qui à la fois les sauve et déjoue leur avenir. La maison de leur enfance et le passé ne les lâchent pas. L'histoire de leur paradis perdu n'est qu'un prétexte d'écrivain pour approfondir les thèmes de la famille et du pardon.

J'avais beaucoup aimé Orange Amère mais La maison des Hollandais est selon moi encore meilleur. Plus romanesque, plus émouvant. J'attends déjà le suivant.

Traduit par Hélène Frappat
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Une histoire pas comme les autres, une famille, déconstruite, désunie… des choses secrètes, la perte d'un empire. Des retrouvailles.
Un lieu dit, pas n'importe lequel, « la maison des Hollandais », une immense demeure à Philadelphie.
Danny raconte son enfance, sa vie d'homme, ses désirs, ses attentes et les liens, comme des menottes de sa soeur Maeve.
Pas facile, leur début de vie, une mère qui disparaît, en Inde, selon les dires du père. Une nouvelle venue, Andrea, la nouvelle belle-mère avec ses deux filles. Ambiance coincée jusqu'à la mort du père. Et là, Maeve et Danny seront chassés de leur maison. Deux orphelins. Andrea, la marâtre hérite de la demeure. Seule une bourse d'études sera repartie à chacun des quatre enfants. Maeve, l'aînée prend les devants et organise leur nouvelle vie.

Ils se débrouillent très bien dans leur existence, restent très unis et une rancune sévère s'installe désormais dans leur esprit.
Cette maison les hante, les souvenirs, peuplés de détails poussiéreux, ils se résignent de temps en temps à se retrouver dans une voiture à fumer et à regarder cette demeure hypnotique.

Une écriture soignée, lente, mais pleine d'intrigue. On doit attendre les cinquante dernières pages pour ré-imbriquer ce puzzle qui fut très éparpillé. La chronologie des lieux, la progression de leurs carrières, les petits enfants demeurent d'un grand pessimisme !
J'ai aimé,

Merci les libraires indépendants de Kube pour cette découverte !
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Très très bon roman, dont les personnages et la fameuse Maison restent avec vous longtemps après l'avoir refermé. Il y a tout d'abord cette fameuse Maison, un personnage silencieux et impassible, témoin et même quelque part instigatrice des joies et des drames qui secouent cette famille sur une cinquantaine d'années. le genre de maison qui a pu hanter vos rêves, somptueuse, mais lointaine. Pourquoi le père, l'agent immobilier Cyril Conroy, a-t-il décidé de la laisser totalement intacte, y-compris dans son contenu, après l'avoir achetée? Sans doute voulait-il aussi acheter un style de vie, une forme de patine qui est l'apanage de l'"old money", une fortune en tout cas plus ancienne que la sienne, vous direz-vous. Méfiez-vous des apparences. Mais, tout de même, cela va jusqu'à laisser les immenses et intimidants portraits des VanHoebeek, les propriétaires hollandais précédents, aux côtés de la cheminée monumentale et de laisser tous les livres reliés plein cuir sans jamais les toucher sur les étagères surplombant le secrétaire, et pour cause les livres étant rédigés en néerlandais, autant dire du chinois pour les nouveaux occupants de la "Maison des hollandais". Et puis Elna, l'épouse qui s'était unie à un "pauvre" et qui ne pouvait supporter de se retrouver dans ce palais, abandonne le foyer et les deux enfants, Maeve, alors âgée d'une dizaine d'années, et Danny, le narrateur, si jeune encore alors qu'il ne conservera pas de souvenirs de sa mère dans cette première partie de sa vie. Puis Andrea, la seconde épouse, fera son entrée. Elle a tout de la marâtre Cendrillonnesque, car à travers Cyril c'est la maison qu'elle vise, pour elle et ses deux filles, Norma et Bright. Lorsque le père décèdera prématurément elle ne tardera pas à mettre dehors, livrés à eux-mêmes et sans ressources, les enfants du premier lit. Maeve et Danny se serreront les coudes et, durant de nombreuses années, reviendront se garer tout près de la maison pour ruminer ou marquer les événements de leurs vies. Maeve est animée d'une volonté de vengeance digne d'un Monte-Cristo qu'elle assumera selon ses moyens, en poussant son frère à faire des études dont il ne veut pas, pour épuiser le fonds familial destiné à financer les études des enfants (Maeve en étant exclue), seule chose dont les enfants du premier lit ont hérité. La vie suit alors son cours, jusqu'au jour où...
Beaucoup retrouveront en Maeve ou en Danny des traits rappelant certains membres de leur famille. Maeve s'est sacrifiée pour son jeune frère, Danny, mais ce sera au prix d'une exigence implacable avec laquelle Danny devra composer. Et il y a le souvenir constant de cette maison, cette sorte de matrice familiale et la clé d'un mystère dont ils ont été brutalement arrachés. L'auteure a l'intelligence de ne la décrire que relativement sommairement, sauf pour souligner quelques détails qui avaient frappé les enfants Maeve et Danny. Et puis il y a le portrait de Maeve, enfant, dont l'histoire complète révélera la complexité de Cyril en fin de récit. Quelque part la Maison était une sorte de belle au bois dormant qui attendait une génération suivante... En refermant le livre on se plaît à se demander ce qui a pu arriver à Bright mais aussi, décidément, à se demander qui est réellement Elna, dépeinte comme une sainte mais que l'on déteste ou vénère alternativement au fil du récit.
Je reprocherais juste à l'auteure un abus des flash-backs et autres passages incessants du passé à l'avenir en passant par le présent. Parfois on a un peu de mal à se resituer dans le récit et je me demande si ces figures stylistiques étaient à ce point nécessaires.
Mais ce livre m'a énormément touchée car il évoque ce qui nous ancre, dans tous les sens du terme, matériel, spirituel et familial, et ce avec toutes les joies et les tragédies que cela comporte...
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Premier coup de coeur de l'année dès janvier. Il ne faut surtout pas vous priver de la rencontre avec Danny. Il va vous charmer par son histoire, sa sensibilité, ses tourments, son amour pour son père, son admiration pour sa soeur et surtout sa détermination.
On rencontre Danny au cours de son enfance. Il vit avec sa grande soeur, Maeve, et son père dans une maison appelée la maison des Hollandais en banlieue de Philadelphie.
Leur père a acheté la maison et toutes les affaires laissées par les anciens propriétaires dont les portraits.
Cette maison énorme va être l'objet de convoitise de la part de la nouvelle femme de leur père, Andrea, qui s'intallera avec ses deux filles. Ces intrusions venant modifier leur équilibre.
Cette maison c'est aussi celle qu'a fui leur mère en les abandonnant et c'est celle qui deviendra une obsession pour Maeve et Danny.
J'ai été complètement envoûtée par l'écriture et charmée par le narrateur Danny qui nous guide jusqu'à sa quarantaine à travers sa relation avec son père, ses ambitions, sa vie de couple et de père, et surtout, sa magnifique relation avec sa soeur.
La chronologie n'est pas complètement linéaire, il y a des sauts dans le temps mais toujours en délicatesse. Ce qui, de manière générale, m'éloigne des récits, ici n'a fait que m'y ancrer tellement tout était organisé, judicieusement maîtrisé. On est juste transporté d'époque en époque mais tout est bien ancré et décrit. On ne peut être qu'admiratif.
Maeve sera celle qui le protègera et remplacera leur mère puis les rôles s'inverseront
Maeve sera celle qu'il voudra protéger mais restera celle qui sera son point de repère.
C'est tendre, délicat, touchant. Une histoire formidable basée sur la relation fraternelle contée avec une plume magnifique.
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Fratrie- Famille recomposée- Etats-Unis.
Danny et Maeve vivent avec leur père dans une grande maison avec des gouvernantes. Leur mère est partie, elle a disparu sans rie dire. Leur père va se remarier avec Andrea, une femme plus jeune, mère de deux filles et captivée par la maison.
Je m'attendais à tout autre chose ; c'est une histoire sur la relation frère et soeur, un lien très fort qui empêchera d'ailleurs à la femme de Danny à trouver sa place.
C'est une histoire sur plusieurs décennies.
Je trouve qu'il ne se passe pas grand chose, l'écriture ne m'a pas plu, j'ai trouvé cela lent. le papa est fade , je n'arrivais pas à me sentir dans la bonne époque.
Peu d'entrain pour cette première lecture de l'année.
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Après avoir apprécié "Orange amère", je continue la découverte de cette auteure américaine avec "La maison des Hollandais".

Il s'agit également d'une histoire familiale sur plusieurs décennies. La fameuse maison des Hollandais du titre est presque un personnage à part entière, tant elle occupe une place importante dans la vie des personnages. C'est une très belle et grande maison de style art nouveau située à Elkins Park près de Philadelphie, elle a été construite par M. et Mde Vanhoebeek. Leur portrait trône dans la salle à manger.
C'est un riche industriel, Cyril Conroy qui l'achète pour sa femme Elna et ses enfants : Maeve et Danny.
Or, Elna ne se plaît pas dans cette maison, elle quitte sa famille du jour au lendemain pour aller en Inde et s'occuper de tâches humanitaires. Maeve est énormément perturbée par son départ, mais étant plus âgée que Danny, elle joue un peu un rôle de mère avec lui. Par ailleurs, les enfants ont une nounou appelée Pluche et 2 domestiques.
Quelques années plus tard, leur père se remarie avec Andrea. Celle-ci adore la maison et à la mort prématurée du père, elle chasse Maeve et Danny de leur maison d'enfance, elle chasse également les domestiques et s'y installe avec ses deux filles.
Ceux-ci vont mener leur vie d'adulte : Maeve travaille comme comptable, Danny fait des études de médecine sans véritable vocation, il aspire à être dans l'immobilier comme son père.
A intervalles réguliers, le frère et la soeur se retrouvent devant leur ancienne maison et observent Andrea et ses filles. le temps passe, la mère réapparaît, des secrets du passé sont dévoilés.

J'ai plutôt aimé ce roman même si par moment, je me suis un peu ennuyée.
C'est assez contemplatif et psychologique : on s'attache à ces personnages et à la maison.
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Un roman plein de promesses qui sont au final bien tenues. Un peu de lenteur par moment mais sans être désagréable. On apprécie entrer dans cette famille pas si atypique où on voit l'amour filial, les parents adéquats ou non par moments, les sentiments mal partagés. Les enfants souffriront pour toutes sortes de raisons. Il restent cependant tellement liés et ils ont une grande complicité. Maeve et Danny sont deux *survivors* de cette famille désunie où les parents se comprennent peu, où l'amour entre eux n'est pas évident et où son expression est rare et pas franchement habile. Je suis restée très touchée par cette approche entre frère et soeur, montrant combien le lien peut être fort. C'est un bon récit qui se passe sur plusieurs années, avec de bonnes idées. J'ai beaucoup aimé.
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