Citations sur La maison des Hollandais (73)
« Mais on superpose le présent au passé. On regarde en arrière à travers le prisme de ce qu’on sait aujourd’hui, si bien qu’on
ne considère pas le passé du point de vue de celui qu’on était, mais de celui qu’on est, ce qui veut dire que le passé a été radicalement modifié. »
Il y a peu d'occasions dans la vie où il arrive qu'on fasse un bon et que le passé qui avait été notre socle s'écroule tandis que l'avenir sur lequel on voudrait atterrir n'est pas encore en place. Pendant un moment on demeure suspendu, sans rien connaître, ni personne, pas même soi"
Il y a peu d'occasions dans la vie où il arrive qu'on fasse un bond, et que le passé qui avait été notre socle s'écroule, tandis que l'avenir sur lequel on voudrai atterrir n'est pas encore en place. Pendant un moment on demeure suspendu, sans rien connaître, ni personne, pas même soi.
J’avais la sensation que la maison entière pesait de tout son poids sur moi comme une carapace que je devrais traîner avec moi le reste de ma vie.
La rage que j'avais trimbalée envers ma mère s'est éteinte. Il n'y avait plus de place pour elle. A la place, j'avais en moi non pas de l'amour, ça jamais, mais quelque chose - une familiarité peut-être.
Rien que nous à la maison, amassés autour de la petite table de la cuisine, ça nous donnait presque la sensation de former une famille, ne serait-ce que pour l'espace réduit qui nous forçait à nous rapprocher.
J'étais sûr qu'en mon absence elle était devenue miteuse, un vestige pelé et élimé de son ancienne grandeur, alors qu'en fait rien de tout ça ne s'était produit. La maison avait le même aspect que lorsqu'on en avait été chassés trente ans plus tôt.
Bright a éclaté de rire mais à ce moment là Norma a quitté la pièce à toute allure, en larmes, comprenant brusquement ce que ressentait Maeve du fait qu'elle lui ait pris sa chambre.
Contrairement à ce que croyait Maeve, je pensais très peu à notre mère quand j'étais petit. Je ne la connaissais pas, et je trouvais ça dur, de regretter une personne ou une époque que j'avais oubliées. La famille à laquelle elle m'avait abandonné_une cuisinière, une gouvernante, une sœur aimante et un père distant_ fonctionnait à mon avantage...
Pourtant, le jour de l'enterrement de mon père, j'étais obsédé par ma mère, et je désirais tellement qu'elle me console que cela me causait une douleur insoupçonnée.
Grandir avec une mère qui s'est enfuie en Inde, sans plus jamais donner de ses nouvelles, c'était quelque chose_ça implique un deuil, une sorte de mort. Mais découvrir qu'elle se trouvait à quinze arrêts sur la ligne 1 direction Canal Street, et qu'elle n'avait pas repris contact, c'était carrément barbare.
Toutes les notions romantiques que mon cœur avait pu abriter, toutes les excuses ou statues d'exception qu'il lui avait accordés ont été soufflées aussi vite qu'une allumette.